C’est certainement le fait le plus saillant de la conférence de presse animée ce matin samedi par le chef du TAJ, Amar Ghoul au club des travailleurs des finances à Alger. Tout le monde attendait qu’il rejoigne le « club » de Saâdani qui veut lancer une « nouvelle alliance présidentielle ». Et bien non, Ghoul préfère poursuivre sa route avec le….FFS.
C’est une défection politique évidente pour le patron du FLN quand on sait la proximité de Amar Ghoul avec le chef du DRS le général de corps d'armée Mohamed Médiène et les relations tendues entre Saâdani et ce dernier.
En choisissant de s’allier avec le FFS et soutenir sa «conférence de consensus national», Amar Ghoul divorce de fait avec Saadani qui se présente ces derniers temps quasiment comme le porteur de la parole du président.
Lutte d'appareils
Ce repositionnement étonnant de Ghoul signifie-t-il le début de la fin du consensus au sein de l'alliance des partis qui ont soutenu le programme du président et son quatrième mandat ? Cette attitude signifie t-elle aussi que Ghoul tente d'affaiblir Saâdani en soufflant sur les braises de la cocotte de l’ex parti un unique qui n’a jamais cessé de bouillir depuis que Saâdani a été élu secrétaire général du parti à l’hôtel Aurassi ?. Ghoul joue t-il le bras armé du DRS pour abattre Saâdani ou du moins lui mettre les bâtons dans les roues ? Très probable.
Il faut rappeler aussi que depuis l'élection présidentielle, Ghoul conteste toutes les propositions de Saâdani comme celles de la révision de la Constitution et son adoption. Autant, Saâdani veut sa révision dans les plus brefs délais, autant Ghoul soutient que rien ne presse, qu'il faut prendre du temps, appelant même à la tenue d'une conférence nationale pour l'élaboration d'une Constitution "consensuelle". Concernant son adoption, Saâdani préconise une réunion des deux chambres alors que Ghoul insiste pour un référendum.
C’est dire que cette énième prise de distance de Amar Ghoul à l’égard de Saâdani n’est certainement pas dénuée d’arrières pensées. Sa survivance à plusieurs remaniements ministériels est la meilleure preuve qu’il maîtrise l’art de se rendre utile voire indispensable. C'est en créant in extrémis un parti politique islamiste après la défection du MSP qu'il a réussi à se maintenir dans les travées du pouvoir alors que le scandale de l'autoroute Est-Ouest allait lui donner l'estocade finale.
Ghoul missionné ?
Amar Ghoul a expliqué ce matin que l’initiative du FFS invite «tous les partis qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition» à une conférence de consensus ; et à ce titre elle est plus bénéfique pour le pays. En creux, le chef de TAJ et néanmoins ministre des transports suggère que la «nouvelle alliance présidentielle » chère à Saadani est exclusiviste et ne serait pas une bonne solution pour l’Algérie.
Faudrait-il en déduire que Ghoul a été chargé de désavouer toutes les annonces de Saâdani ? ça a tout l’air d’être le cas.