Après une accalmie fragile qui a duré à peine quelques jours, la ville de Ghardaïa replonge de nouveau dans la spirale de la violence.

Depuis mercredi, certains quartiers sont les théâtres d’affrontements, à coup de pierres et d’armes blanches, d’incendies ciblant des domiciles et des commerces.

Ils sont le fait de bandes de jeunes des deux communautés dans les quartiers Baba-Saâd, El-Ain, la place du marché (Souk de Ghardaïa), El-Moudjahidine, Hadj-Messaoud, Mélika-bas et la place Andalous.

Selon l’agence APS, pas moins de soixante quatre (64) locaux à caractère commercial et d'habitation, et onze (11) véhicules ont été saccagés, pillés puis incendiés dans de violents affrontements qui opposent depuis jeudi des groupes de jeunes.

Dix neuf (19) personnes présumées impliquées dans ces affrontements et actes de vandalisme et de pillage qui ont touché les différents quartiers des communes de Ghardaïa et de Bounoura ont été interpellées par les forces de l'ordre en flagrant délit, précise la même source qui cite un communiqué de la wilaya.

"Pas moins de 70 personnes blessées par jets de pierres et autres projectiles au cours de ces affrontements, dont 24 policiers, ont reçu les soins nécessaires aux urgences de l'hôpital de Ghardaïa et à la clinique privé "Oasis", a indiqué pour sa part une source hospitalière.

"Huit personnes dans un état jugé très grave ont été hospitalisées, dont quatre brûlées et défigurées au vitriol et autres produits acides", a précisé la même source médicale. "Plusieurs agents de la protection civile ont reçu des projectiles au cours de l'exercice de leur noble fonction, et souffrent de gènes respiratoire suite aux gaz carboniques dégagés par les produits incendiés", signale-t-on.

Le wali a animé un point de presse pour évoquer la situation. Il a commencé par condamner ces "événements regrettables déclenchés par des groupes de jeunes extrémistes" tout en appelant à "la sagesse et à la retenue de l'ensemble des habitants de la région pour mettre fin à ces affrontements sans objectifs qui entravent le développement de la région".

Le wali a assuré que des renforts sécuritaires ont été déployés à travers l'ensemble de la vallée du M'zab "pour s'interposer entre les parties en conflit, éviter les affrontements et veiller à la sécurité des personnes et des biens".

Au cours de ces heurts violents qui ont semé la panique au sein de la population et qui se poursuivent depuis jeudi, les groupes de jeunes se sont affrontés à coups de jets de pierres, de cocktails Molotov et autres produits inflammables. De nombreux commerçants tentent de sauver, au risque de leur vie, leurs magasins. De nombreuses scènes de déménagement et de délocalisation des familles et de commerces sont observées.

Même si les affrontements n’ont pas fait de décès, la peur règne sur la ville de Ghardaïa où les magasins et autres commerces de la ville ont baissé leurs rideaux de peur d'agression et d'actes de vandalisme et de pillage.

Cette nouvelle flambée de violence sonne comme un échec de la gestion sécuritaire du problème par les autorités qui doivent développer une autre approche. Et au plus vite avant que la situation ne dégénère, surtout que le climat est propice.