Qui va donc arrêter ce cycle infernal voire mortel d’émeutes, affrontements violents, de morts et de blessés et de destruction des édifices publics qui se poursuivent à Ghardaia ? La question brûle les lèvres de tous les algériens soucieux de la stabilité de leur pays.
La recrudescence des violences le jour même de la fête de l’Aid, censée être celle de la communion et de la paix, est signe que la situation est grave. La localité de Berriane (45 km au nord de Ghardaïa) a vécu lundi soir des scène indignes du climat que devait être un jour de l’Aid.
Les échauffourées entre des jeunes des deux communautés Mozabite et arabe, ont flambé à la suite de l’agression lâche par jets de pierres dans a été victimes une passante. S’en est suivit un terrible corps à corps ayant fait une trentaine de blessés parmi les deux camps. Il suffit donc d’un petit incident pour que toute la vallée brûle. Preuve s’il en est que les visites d’officiels et autres «plan d’urgence pour Ghardaia» et autre "plan bien ficelé", dixit Belaiz, n’ont aucune prise sur la réalité d’un conflit qu’il serait natif de mettre uniquement sur le compte des besoins sociaux.
Le gouvernement et les hautes autorités de l’État sont mises en demeure de désamorcer cette bombe communautaire au risque qu’elle leur explose à la figure. Et, à Dieu ne plaise, projette ses fragmentations dans les autres régions du pays où les rancunes et les rancœurs attendent juste une petite étincelle.
Échec recommencé
Après neuf mois, d’affrontements, les autorités ne peuvent plus dire qu’elle n’ont pas pris la mesure du danger qui guette Ghardaia. Le tout sécuritaire ayant largement prouvé ses limites, le gouvernement peine manifestement à ramener le calme dans une région où l’on souffle sur des braises incandescentes.
Les deux antagonistes ont dressé des barricades à l’aide de pierres et autres objets hétéroclites et brûlé des pneus pour bloquer la route nationale à la circulation et empêcher l’accès des forces de l’ordre. C’est le scénario idéal pour se livrer à une lutte à huis clos.
Les brigades anti émeutes ont dû faire usage de leurs bombes lacrymogènes pour disperser les antagonistes et empêcher tout regroupement des émeutiers. Mais est-ce suffisant pour stopper cette haine récurrente ? Sans doute non puisque ce feuilleton de mauvais goût se joue depuis prés d’une année.
Il est tout de même assez bizarre de constater que les autorités du pays arrivent à faire entendre raison aux belligérants du Mali qui se battent à coups de missiles, et peinent à réconcilier deux tribus d’un même pays ! Le premier ministre Abdelmalek Sellal s’en est presque lavé les mains depuis Constantine en affirmant que le conflit de Ghardaia est attisé par la «mafia» et les «trafiquants de drogue».
Mais où étaient donc les autorités chargées d’empêcher ces drogués et cette mafia exécuter ce plan machiavélique à Ghardaia ? Les algériens et les citoyens de cette région meurtrie, n’attendent pas de leur chef du gouvernement qu’il fasse un constat, ils lui demandent d’agir conformément à sa mission qui consiste à restaurer l’ordre public et assurer la protection des personnes et des biens. Alors faites quelque chose messieurs les responsables !