Le conflit à Ghardaïa qui a pris dangereusement une allure presque ethnique semble avoir inquiété les autorités du pays. Après l’échec de l’initiative du Premier ministre de rabibocher les mozabites et les châambis, en conflit violent depuis plusieurs jours, les autorités religieuses vont désormais intervenir pour tenter de ramener les deux camps à la raison.
Le Haut conseil islamique (HCI) a décidé aujourd’hui dimanche de dépêcher une délégation, composée de certains de ses membres, à la wilaya de Ghardaïa, en vue de «réconcilier les différentes parties et propager la culture de la paix et de l'entente entre les habitants de cette région connue pour ses ulémas et intellectuels».
C’est du moins ce que souligne un communiqué publié cet après midi à l'occasion de la tenue de sa 56 ème session ordinaire à Alger. Le HCI en a profité pour appeler les habitants de Ghardaïa à faire preuve de «sagesse, de retenue et du sens des responsabilités et à faire prévaloir les principes du dialogue et de la fraternité prônés par l'islam afin d'éviter de tomber dans des situations embarrassantes aux conséquences désastreuses».
Quelle Fatwa du HCI ?
L’institution présidée par Cheikh Bouamrane a souligné dans son communiqué la nécessité d’ «œuvrer à éteindre le feu de la discorde qui s'est déclenché ces derniers jours dans la wilaya de Ghardaïa, à travers la consolidation de l'unité et de la cohésion de la société».
C’est la première prise de position d’une institution religieuse par rapport à ce qui se passe à Ghardaïa connue par la singularité de ses citoyens qui sont adeptes du rite ibadite contrairement à la majorité de la population algérienne qui suit le rite malékite.
Le ministère des affaires religieuses pourtant directement interpellé par la situation n’a pas jugé utile d’envoyer une délégation pour s’enquérir de la situation et prêcher la bonne parole. Il est à espérer que la délégation du HCI saura trouver les mots qu’il faut pour calmer les esprits dans cette ville secouée régulièrement par des conflits de ce genre.