Décidément le royaume du Maroc fait feu de tout bois quand il s’agit de provoquer l’Algérie. Les serviteurs zélés du roi rivalisent en déclarations aussi haineuses que ridicules pour se mettre dans les bonnes grâces d’un monarque jeune mais d’un autre âge…

Il ne se passe pratiquement pas un jour ces derniers temps sans que l’un des sujets serviles du roi ne débite une insanité contre l’Algérie via les médias ou dans des enceintes internationales.

Dernière bêtise en date, celle du ministre marocain des relations avec le Parlement et la Société civile, El Habib Choubani faite mardi au parlement européen.

Selon ce représentant du gouvernement Benkirane, la question du Sahara occidental est «la cause de tout un peuple (comprendre marocain) alors que pour l'Algérie, elle est perçue comme une affaire de régime». Quelle exégèse politique d’un ministre islamiste ! C’est de la haute voltige intellectuelle doublée d’une pertinence argumentaire absolument phénoménale… !

Décodons donc cette complainte de l’envoyé du roi chez le parlement européen : Messieurs les eurodéputés, nous savons combien vous êtes sensible au dossier du Sahara, mais sachez que chez-nous au Maroc, c’est une cause nationale par contre en Algérie le peuple s’en fiche éperdument de cette affaire. Au nom du roi, je vous prie de bien vouloir nous donner un coup de main pour officialiser notre colonisation de ce territoire».

 Les algériens s’enfichent, vraiment ?

C’est à peu prés cela la substance du laïus prononcé par ce Habib Choubani devant un parlement européen qui a souvent dénoncé les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. Ce ministre n’ignorait pas qu’il était dans un lieu qui n'était pas acquis à sa cause. Le parlement européen est la seule instance de l’UE qui refuse de donner son onction au plan d’autonomie marocain. Il est aussi l’unique voix discordante quand il s’agit de dénoncer la répression marocaine contre les sahraouis.

On comprend mieux le souci du royaume de tenter un lobbying au sein de cette auguste assemblée peuplée, non pas de ministres des gouvernement français et espagnol, mais d’honorables députés qui n’ont de compte à rendre qu’à leur conscience et ceux qui les ont élus.

Au-delà de l’argument somme toute ridicule du ministre marocain pour gagner la sympathie des eurodéputés, on relèvera que le royaume panique plus que jamais.

La répression musclée de la plus grande manifestation de sahraouis depuis 1975 dimanche dernier qui a connu un large écho, semble avoir fait trembler le trône.

Il n’est plus possible désormais de violer et violenter les sahraouis sur leur terre avec la garantie de l’impunité sous le parapluie franco-espano-américain. La dernière résolution onusienne a institué un droit de regard sur le respect des droits de l’homme même si la MINURSO n’y est pas investie formellement.

Quant aux élucubrations du ministre marocain, le porte-parole du MAE, Amar Belani tient a préciser que M. Belkacem Sahli, Secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Affaires Etrangères, chargé de la Communauté Nationale, représentera bien le gouvernement algérien aux festivités marquant le 40ème anniversaire de la création du Front populaire pour la libération de Sakia El-Hamra et Rio de Oro (Polisario). Cette visite aux camps des réfugiés sahraouis a Tindouf s'inscrit, dit-il, «dans le cadre de la solidarité inflexible de l'Algérie avec le peuple sahraoui et du soutien ferme et inébranlable que nous attachons à l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination, en tant que paramètre incontournable de la doctrine des Nations-Unies en matière de décolonisation».

C’est donc un soutien inébranlable de l’Etat algérien au combat du peuple sahraoui pour son autodétermination conformément à la lutte du peuple algérien pour la sienne.

Au lieu de s’ériger en porte parole du peuple algérien, le ministre marocain serait mieux inspiré d’aller poser la même question à ses compatriotes qui sont loin des salons feutrés de Casa, Rabat et Marrakech. Il apprendrait sans doute que la colonisation du Sahara occidentale n’est pas plus sacrée que leurs petites vies de sujets oubliés de sa majesté.