Education, Santé, Poste et Télécoms, Commerce, Impôts, protection civile ; ce sont autant de secteurs qui ont connu ces dernières semaines une agitation sociale ponctuée par des arrêts de travail.
Le risque d'escalade dans les prochains jours est redouter, car de nombreux syndicats ont annoncé d'autres actions de protestation plus radicales, dans les prochains jours, faute de "réponses positives à leurs revendications", préviennent-ils.
A propos de revendications et bien qu'elles soient formulées par plusieurs syndicats autonomes, on constate qu'elles portent toutes un seul nom : pouvoir d'achat ; dont le mois de Ramadhan actuel a révélé la fragilité pour ne pas dire l'effondrement.
C'est parce que les travailleurs n'y arrivent plus, devant la spirale inflationniste et les glissements successifs de la valeur du dinar, devenu quasiment monnaie de singe, que l'on assiste à cette flambée sociale sans précédent.
Révision des statuts particuliers, augmentation des salaires, augmentation du SMIG, révision des régimes indemnitaires... sont les doléances déclinées par les travailleurs dans leurs plateformes de revendications.
Devant l'embrasement du front social, le gouvernement cherche à gagner de temps en faisant assaut de promesses de "prendre en charge toutes les revendications" ; mais force est de constater que sa marge de manœuvre est quasiment nulle pour éteindre le brasier social.
En effet, la crise financière structurelle dans laquelle se trouve le pays, et qui ne cesse de se creuser au fil des semaines, ne permet pas au Gouvernement de puiser dans les caisses pour éteindre le feu.
C'est que cet embrasement social intervient au moment où, sur le plan politique, le pays est engagé dans un processus électoral, actuellement en cours de mise en œuvre en prévision des législatives du 12 juin prochain.
Si ces législatives décidées par le président Tebboune est dans lesquelles plusieurs partis politiques et candidats indépendants sont engagées, croyant à la vertu des urnes comme réponse à la crise politique, force est de constater que le fond de l'air actuel est loin d'être sain.
Avec un Hirak qui revient en force avec ses marches hebdomadaires, après une année de mise entre parenthèses des manifestations, pour cause de crise sanitaire, le tout sur fond de soupçons de manœuvres de déstabilisation, la situation est vraiment complexe, pour faire dans la litote.
Face à la convergence de ces tensions protéiformes, une parole publique au plus haut niveau de l'Etat s'impose pour donner une lisibilité de la situation aux citoyens autant angoissés que déboussolés.