Bien installé à la tête du FLN, en dépit des tartarinades du groupe de Belayat, Amar Saïdani s’attelle désormais à installer un nouveau climat psychologique. La réunion qu’il a tenue aujourd’hui avec les Mouhadedhs a été pour lui l’occasion de renouveler sa politique de main tendue à l’égard de ses adversaires d’hier qui ont contesté son intronisation. Pas de velléité de revanche de sa part encore moins de projet de chasse aux sorcières.
« Je vous le dit en toute solennité qu’il n’y aura ni exclusion, ni vengeance contre ceux qui ont pris des positions hostiles à la direction actuelle », s’engage le chef du FLN qui, pour appuyer la sincérité de sa démarche, promet de bannir de son dictionnaire personnel les mots « vengeance et exclusion ». Sans vouloir occulter la guerre des clans qui a secoué le parti pendant des mois et qu’il considère comme « une péripétie » dans la longue histoire du parti.
Exit donc les querelles intestines au sommet et cap sur la base militante, elle aussi tiraillée, pour lui expliquer le sens de la dernière réunion du Comité central. « On ne peut pas avancer en rangs dispersés »,a martelé Saïdani qui insiste pour dire que « la crise est derrière nous ». Outre le chantier de la stabilisation de la base , mission confiée aux Mohafedhs, Saïdani a tranché la sensible question du renouvellement des responsables pour les structures de l’APN, en optant pour les élections comme prévu par le règlement de l'APN.
Cette affaire avait ajouté au climat de tension, à, cause du bras de fer entre le chef du groupe parlementaire sortant Tahar Khaoua et l’ex coordinateur par intérim Abderrahmane Bélayat qui avait désigné un député de Sidi Belabbes pour occuper le poste. Le secrétaire général du parti a finalement renouvelé à Tahar Khaoua sa confiance et l'a reconduit à son poste de président du groupe parlementaire.
«La discipline et l’intérêt du parti doivent primer sur les querelles autour des sièges et des poste de responsabilité et la seule la voie d’émerger, c’est celle des urnes ». Rendez-vous donc avec les urnes le 10 septembre. Et c’est la même démarche qui va prévaloir pour la composition des futurs membres du Bureau politique (BP). Ils seront élus par le Comité central à l’occasion de sa prochaine réunion.
Cependant, il donne une indication de taille à savoir que les prochains membres du BP doivent correspondre à des critères qui seront définis en fonction « des défis de la prochaine étape ». Il n’en dira pas plus mais on devine qu’il s’agit de la bataille pour la présidentielle qui se profile déjà à l’horizon. Le FLN est en effet appelé à jouer, avec le RND un rôle de tout premier plan, en apportant leur couverture politique à l’homme qui sera choisi par « les grands électeurs » du régime. Mais pour le futur candidat , « le jeu est fermé », selon lui.