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Fin de calvaire pour les deux diplomates et bon point pour la diplomatie algérienne

30-08-2014 20:21  Abbès Zineb

La libération ce samedi des deux otages Keddour Miloud et Mourad Guessas met fin à un calvaire qui a duré pour eux exactement 28 mois. Ils ont retrouvé, heureux et soulagés leurs familles. Mais en ayant une pensée pour le consul Boualem Saies, mort d’une "maladie chronique" et Tahar Touati, assassiné en 2012 par ses ravisseurs du MUJAO.

Les deux victimes n’ont pas la chance de savourer le bonheur de retrouver la liberté et les chaleurs familiales. Que leurs âmes reposent en paix et que l’Algérie leur soit à jamais reconnaissante, car ils sont morts en service commandé au service de la diplomatie de leur pays.

Avec cette libération, c’est un long et douloureux chapitre qui se termine aussi au ministère des Affaires étranges, où depuis la date d’enlèvement de ces deux diplomates le 6 avril 2014, la cellule de crise mise en place a travaillé sans relâche, multipliant les contacts, les tractations, les négociations. Cette remise en liberté des deux diplomates a une saveur d’autant plus particulière que l’Algérie n’a pas cédé au chantage des ravisseurs qui ont voulu monnayer leurs prises en espérant empocher des millions d’Euros.

Comme l’a si bien rappelé le communiqué du ministère des affaires étrangères, cette libération est intervenue "sans conditions" et dans "le respect de la position doctrinale de notre pays et de ses engagements internationaux en refusant tout paiement de rançon".

Lamamra et Messahel ont redoré le blason de la diplomatie

En réussissant à obtenir ainsi la libération de ces deux otages, le Ministère des affaires étrangères a redoré un brin son blason, avec une diplomatie plus réactive, plus communicative et surtout plus efficace. Le tandem Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, grands connaisseurs des dossiers africains sont les artisans du regain de dynamisme et de rayonnement de la diplomatie algérienne, après une période de repli et de latence correspondant à l’époque de Mourad Medelci.

Il faut noter que la libération des deux diplomates intervient la veille même de la reprise de la deuxième phase du dialogue inter malien. C’est dire le lien qui existe justement entre cette prise d’otage et la crise politico-sécuritaire que vit ce pays depuis des années. La reprise de la négociation entre les acteurs de la crise malienne, entre le gouvernement et les groupes armés, sous les auspices de l’Algérie est de nature à ouvrir de nouvelles perspectives politiques pour la sous-région.

A la condition que la volonté d’aboutir à un compromis historique existe. A la condition aussi que ces négociations ne soient pas parasitées par des interférences téléguidées par des pays tiers qui cherchent à entretenir l’instabilité au nord Mali pour des considérations de puissance dans la région.



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