Les protestations contre un film américain dénigrant l'islam ont pris une tournure violente jeudi avec quatre morts au Yémen, où l'ambassade des Etats-Unis a été attaquée, et la poursuite des heurts devant celle du Caire, tandis que l'inquiétude monte face à d'éventuelles manifestations ce vendredi en Asie.
Des rassemblements contre ce film produit aux Etats-Unis ont aussi eu lieu notamment en Irak, en Iran et à Gaza, alors que plusieurs pays musulmans d'Asie ont renforcé la sécurité autour des missions diplomatiques américaines pour contrer des manifestations ce vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire.
La Maison Blanche surveille de près la situation de ses missions diplomatiques
Jeudi, les protestations se sont poursuivies, au surlendemain d'un rassemblement devant le consulat des Etats-Unis à Benghazi en Libye, durant lequel des hommes armés ont attaqué le bâtiment, tuant l'ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains, dont un ancien Navy Seal, soldat d'élite de la Marine, et un ex-militaire de l'US Air Force. Au moins trois autres Américains ont été blessés.
La Maison Blanche a indiqué jeudi qu'elle surveillait de près la situation de ses missions diplomatiques à travers le monde, craignant de nouvelles manifestations hostiles dans les pays du monde arabe vendredi.
Dans un entretien à l'AFP, le nouveau Premier ministre libyen Moustapha Abou Chagour a annoncé «une importante avancée» dans l'enquête sur l'attaque de Benghazi et des arrestations, sans donner de détails sur le nombre ou l'éventuelle appartenance des personnes arrêtées.
L'auteur sous protection policière
Les réactions parfois violentes déclenchées par le long métrage islamophobe Innocence of Muslims, dont des extraits sont diffusés sur Internet, rappellent la colère qu'avait provoquée la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2006 par un journal danois.
Réalisé par un cinéaste qui s'est présenté comme Américano-israélien mais qui selon les médias américains serait de religion copte, le film à faible budget se veut une description de la vie du prophète et évoque les thèmes de l'homosexualité et la pédophilie.
Il présente les musulmans comme immoraux et violents. L'auteur du film aurait demandé la protection de la police californienne après avoir été identifié par les médias. (Agences)