Le Front des forces socialistes (FFS) semble connaître une grande désillusion. Remis en selle grâce à son initiative de conférence pour le consensus national, il constate à ses dépends qu’elle n’emballe pas grand monde. Bien qu’elle soit très généreuse comme idée, en ce sens qu’elle vise à faire baisser la tension politique en Algérie, cette conférence n’en a pas moins suscité de sérieuses réserves surtout dans le camp de l’opposition.
Mais pas uniquement désormais puisque même les partis au pouvoir qui avaient pourtant des préjugés favorables à la conférence du FFS, prennent un à un leurs distances.
Le FLN, parti majoritaire dans les institutions élues est le premier à placer ses bâtons dans les roues du FFS en affirmant ne pas accepter d’être enrôlé dans une initiative.
Jeudi dernier, son SG Amar Saadani a carrément exclut en des mots à peine voilés la participation de son parti à cette conférence. «Notre parti refuse d’être présidé dans le cadre de l’initiative du consensus national car il s’agit, du parti de la majorité»a-t-il tonné. Pis encore, Saadani a même écorché la crédibilité du FFS en se laissant aller à des commentaires pas très favorables sur «l’absence du FFS du terrain depuis longtemps» d’après lui.
Désillusion
Ces propos sonnaient déjà comme un discrédit presque officiel du FLN à l’égard de la conférence du FFS prévue le 23 de ce mois.
Deux jours plus tard, son alter ego, le RND a donné une réponse qui va dans le même sens que celle du FLN au terme d’une rencontre avec les responsables du FFS. Les mots de Nouara Djaffar, porte parole du RND, qui a improvisé un point de presse avec la délégation du FFS conduite par son premier secrétaire Mohamed Nebbou, sonnent comme une fin de non recevoir.
Toutefois, le parti de Bensalah s’est réservé le temps de prendre une décision avant de réunir son Conseil national qui tranchera lors de sa prochaine session ordinaire.
Mais tout laisse supposer que le RND, l’autre béquille politique du pouvoir, va marcher sur les traces du FLN. Il n y avait pas d’enthousiasme qui laisse penser que le RND va donner sa «baraka» à la conférence du FFS.
Le RND sur les traces du FLN
Du coup, il se dégage une impression générale que le FFS a été en quelque sorte séduit puis abandonné par le pouvoir.
Peut être que l’autre initiative du MSP, sans doute inspirée, trouve plus de grâce aux yeux des décideurs tant ce parti pourrait attirer également d’autres partis d’opposition structurés au sein de la CNLTD.
Auquel cas la bonne écoute dont a joui jusque là la démarche du FFS à juste servi de gagner du temps et d’aspirer la dynamique politique de la CNLTD dans le sillage de la conférence de Zeralda.
Beaucoup d’observateurs du reste présumaient que le FFS ne pouvait pas aller loin avec sa «feuille blanche» même un peu écrite par le FLN.
Ses responsables ont fait preuve d’une grande naïveté de croire qu’ils étaient à ce point incontournables pour toute recherche de solution politique négociée.
Les déclarations incisives de Saâdani sont à cet égard une douche froide à un parti qui a cru qu’il pouvait servir de point de jonction entre le pouvoir et l’opposition.