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Fête du 1er novembre 1954 : l’Algérie une histoire millénaire de lutte pour les libertés

04-11-2017 12:08  Pr Abderrahmane Mebtoul

L’ Algérie a célébré,  le 1er novembre 2017, la  63e année du déclenchement de la guerre delibération nationale du 1er novembre 1954.

Gloire à lamémoire de nos Chouhadas, qui se sont sacrifiés pour une Algérie prospère etdémocratique, tenant compte de notre authenticité. Bien que l’histoire ne sedécoupe pas en morceaux, celle  del’Algérie devant remonter à la période des Numides, IVe siècle avant J.C, à lapériode romaine , de la période du Kharidjisme à la dynastie des Almohades,l’occupation espagnole et ottomane(1), cette présente et modeste contribution,certainement imparfaite, relate la période de la période de la colonisationfrançaise-1830 à la guerre de libération nationale (1954-1962)

I- Lacolonisation française de 1830 à 1962

La conquêtede l’Algérie de 1830 à 1871 par la France marque la fin de la domination ottomaneet le début de la domination française. Il semblerait, peut être un prétexte,que tout aurait commencé par la fameuse affaire de l’éventail.

Le 30 avril1827 à Alger, le Dey soufflette avec son éventail le Consul de France, Deval.L'épisode entraîne la rupture diplomatique avec la France. Le Conseil desministres français décide d'organiser une expédition punitive en Algérie le 31janvier 1830.

D'abordnommés "possessions françaises dans le Nord de l'Afrique", cesterritoires prendront officiellement le nom d'Algérie, le 14 octobre 1839. Lapopulation algérienne est estimée à 3 millions d'habitants avant la conquêtefrançaise de 1830.

Selonl'ouvrage ‘’Coloniser, exterminer’’ de l'historien Olivier Le CourGrandmaison,je cite : «Le bilan de la guerre, presque ininterrompueentre1830/1872 souligne son extrême violence ; il permet de prendre la mesuredes massacres et des ravages commis par l'armée d'Afrique. En l'espace dequarante-deux ans, la population globale de l'Algérie est en effet passée de 3millions d'habitants environ à 2.125.000 selon certaines estimations, soit uneperte de 875.000 personnes, civiles pour l'essentiel. Le déclin démographiquede l’élément arabe était considéré comme bénéfique sur le plan social etpolitique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre lesindigènes et les colons».

Plusieursobservateurs s'accordent à dire que la conquête de l’Algérie a causé ladisparition de presque un tiers de la population algérienne.

Guy deMaupassant écrivait dans ‘’Au Soleil en 1884’’, je le cite : «Il estcertain aussi que la population primitive disparaîtra peu à peu ; il estindubitable que cette disparition sera fort utile à l'Algérie, mais il estrévoltant qu'elle ait lieu dans les conditions où elle s'accomplit».

Nous pouvonsscinder cette période historique en plusieurs phases. Sous Louis Philippe 1erde 1830 à 1848, l’Emir Abdelkader figure charismatique, fondateur de l’Etatalgérien selon certains historiens, résista pendant de longues années àl’occupation coloniale.

Il attaque destribus alliées de la France et bat le général Trézel dans les marais de laMakta près de son fief de Mascara dans l'Ouest algérien. Il encercle la villevoisine d’Oran pendant 40 jours.

Arrivé enrenfort de métropole, le général Bugeaud inflige une défaite à Abdelkader. Letraité de Tafna est signé, le 30 mai 1837 entre le général Bugeaud et l’Emir quireconnaît la souveraineté de la France.

En échangede pouvoirs étendus sur les provinces de Koléa, Médéa et Tlemcen, il peutconserver 59 000 hommes en armes. L'armée française passe, en septembre 1839,les Portes de fer dans la chaîne des Bibans territoire que l'émir comptaitannexer.

Abdelkader,considérant qu'il s'agit d'une rupture du traité de Tafna, reprend la guerrecontre la France le 16 mai 1843. Le 14 août 1844 le général Bugeaud écrasel'armée du sultan marocain à la bataille d’Isly. L'armée marocaine se replie endirection de Taza. Le sultan s'engage alors à interdire son territoire àAbdelkader, en traitant avec la France.

Le 23septembre, les troupes d'Abdelkader sortent victorieuses lors de la bataille deSidi Brahim, engagée par le colonel Montagnac. En décembre 1847 Abdelkader serend aux spahis (nomades des régions steppiques de l'Algérie).

Placé enrésidence surveillée pendant quatre ans en France, l'émir fut libéré parNapoléon III, visita plusieurs villes de la métropole avant de rejoindre Damaset résida le restant de sa vie en Syrie.

Le 11décembre 1848, la Constitution de 1848 proclame l'Algérie partie intégrante duterritoire français. Bône, (Annaba actuellement) Oran, Alger deviennent lespréfectures de trois départements français. Les musulmans et juifs d'Algériedeviennent ‘’sujets français’’ sous le régime de l’indigénat.

 *Le territoire de l'ex-Régence d'Alger est doncofficiellement annexé par la France, mais la région de la Kabylie qui nereconnaît pas l'autorité française résiste encore. L'armée française d'Afriquecontrôle alors tout le nord-ouest de l'Algérie.

Les succèsremportés par l’armée française sur la résistance d'Abd el-Kader, renforcent laconfiance française, et permettent de décréter, après débats, la conquête de laKabylie qui devait  intervenir à l'issuede la guerre de Crimée (1853-1856) et qui a mobilisé une partie des troupesfrançaises.

C’est àcette époque que Fatma N’soumer la femme rebelle marqua une grande résistance.Née en 1830, l'année même de l'occupation française d'Algérie, en 1853, elleavait 23 ans dans son Djurjura natal. Elle est arrêtée le 27 juillet 1857 dansle village de Takhliit Ath Atsou près de Tirourda.

 Placée, ensuite, en résidence surveillée àBéni Slimane, elle y meurt en 1863, à l'âge de trente-trois ans, éprouvée parson incarcération.

En mars1871, profitant de l'affaiblissement du pouvoir colonial à la suite de ladéfaite française lors de la guerre franco-prussienne (1870-1871), une partiede la Kabylie se soulève, favorisée par plusieurs années de sécheresse et defléaux.

Elle débuteau mois de janvier avec l'affaire des Spahis et en mars avec l'entrée endissidence de Mohamed El Mokrani qui fait appel au Cheikh El Haddad, le grandmaître de la confrérie des Rahmaniya.

La révolteéchoue et une répression est organisée par les Français pour «pacifier » laKabylie, avec des déportations.

À la suited'un ordre qui a été donné par l'armée de les envoyer en France, les Spahis sesoulèvent fin janvier 1871 à Moudjebeur et à Ain-Guettar, dans l'Est algérien àla frontière avec la Tunisie. Le mouvement est rapidement réprimé.

Dès lors, leseul moyen de prévenir les révoltes, c'est d'introduire une populationeuropéenne nombreuse, de la grouper sur les routes et les lignes stratégiquesde façon à morceler le territoire en zones qui ne pourront pas, à un momentdonné, se rejoindre.

La loi du 21juin 1871 (révisée par les décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878)attribue 100. 000 hectares de terres en Algérie aux immigrantsd'Alsace-Lorraine.

De 1871 à1898 les colons acquièrent 1. 000. 000 d'hectares, alors que de 1830 à 1870 ilsen avaient acquis 481.000. Le 26 juillet 1873 est promulguée la loi Warnier,visant à franciser les terres algériennes et à délivrer aux indigènes destitres de propriété.Cette loi donne lieu à divers abus et une nouvelle loi lacomplétera en 1887. Son application sera suspendue en 1890.

Le Code del’Indigénat est adopté le 28 juin 1881 distinguant deux catégories de citoyens: les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français,c'est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais,les Mélanésiens. Le Code était assorti de toutes sortes d'interdictions dontles délits étaient passibles d'emprisonnement ou de déportation.

Après la loidu 7 mai 1946 abolissant le Code de l'indigénat, les autochtones sont autorisésà circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résideroù ils voulaient et de travailler librement. Cependant, les autoritésfrançaises réussirent à faire perdurer le Code de l'indigénat en Algériejusqu'à l'indépendance en maintenant le statut musulman et en appliquant parexemple le principe de responsabilité collective qui consistait à punir tout unvillage pour l'infraction d'un seul de ses membres.

L'Algériepossède un nouveau statut en 1900 : elle bénéficie d'un budget spécial, d'ungouverneur général qui détient tous les pouvoirs civils et militaires.

II- Lenationalisme algérien à la révolution du 1er novembre 1954

Si l’EmirAbdelkader est considéré comme le précurseur de la fondation de l’Etatalgérien, Messali Hadj est considéré comme un des fondateurs du nationalismealgérien.

AinsiMessali Hadj, et dès 1927 réclame l’indépendance de l’Algérie ayant été lefondateur du parti du peuple algérien (PPA), du Mouvement pour le triomphe deslibertés démocratiques et du Mouvement national algérien(MNA).

Cependant,bien que la résistance ait toujours existé depuis toutes les invasions, ce sontles guerres mondiales qui permirent une prise de conscience plus forte del’injustice qui frappait la majorité des Algériens, souvent analphabètes ettravaillant à des salaires de misère.

Pour faireface aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France mobilisa les habitantsdes départements français d'Algérie : musulmans, Juifs et Européens. 249.000Algériens furent mobilisés (73.000 mobilisés dans la population française, et176. 000 dans la population "indigène") avec 38.000 à 48.000 desleurs sur les champs de bataille d’Orient et d’Occident durant la PremièreGuerre mondiale.

Durant laseconde guerre mondiale, en Algérie, la conscription engagea 123. 000 musulmansAlgériens et 93. 000 Européens d'Algérie (Pieds-Noirs) dans l'armée française ;2.600 des premiers, et 2.700 des seconds furent tués dans les combats de 1940.

En 1942,(Appel du général de Gaulle le 8 novembre 1942) et dans le cadre de l’opérationTorch (débarquement des Anglo-Américains à Oran, Alger, Annaba) de nombreuxAlgériens furent engagés dans les forces alliées au sein de l’armée françaisede la Libération et engagés sur les fronts italiens et français.

Entre1942/1943, les effectifs mobilisés en Algérie s'élèvent sur la période à 304.000Algériens (dont 134.000 "musulmans", et 170.000 ‘’ européens’’).  Ils sont engagés en Tunisie de novembre 1942 àmai 1943, en Italie de novembre 1943 à juillet 1944, et enfin en France et enAllemagne d'août 1944 à juin 1945.Nous trouvons Ahmed Ben Bella, MohammedBoudiaf, Mostefa Ben Boulaid, Krim Belkacem.

La guerred’Indochine (1946-1954) absorbe les cadres militaires et fait combattre lesvolontaires et soldats de métiers, légionnaires et les troupes coloniales dont35 000 maghrébins (Marocains et Algériens) qui comptent pour 1/4 de l'effectifdu corps expéditionnaire.

Le 8 mai1945, alors que la seconde guerre mondiale prend fin en Europe, en Algérie, desmanifestations nationalistes algériennes sont réprimées par l’armée française àSétif et Guelma. On dénombre 103 Européens tués, selon la source officiellefrançaise 10. 000 algériens et selon la source algérienne 45.OOO.

Suite au «Manifeste du peuple algérien »de Ferhat Abbas en 1943, les électionslégislatives de 1946 sont un succès pour l’Union démocratique du Manifestealgérien (UDMA). Son parti remporte onze des treize sièges réservés à l’Algérieà l'Assemblée nationale.

La loi surle statut de l’Algérie est promulguée en septembre 1947 : l’Algérie restecomposée de trois départements et le pouvoir est représenté par un gouverneurgénéral nommé par le gouvernement français.

UneAssemblée algérienne est créée, composée de deux collèges de 60 représentantschacun. Le premier sera élu par les Européens et une élite algérienne(diplômés, fonctionnaires) et le second par le reste de la population algérienne.Enfin l'article 2 précise : "L'égalité effective est proclamée entretous les citoyens français".

En octobre1947, le MTLD de Messali Hadj obtient une large victoire lors des électionsmunicipales entrainant la répression des autorités françaises. En 1948,trente-six des 59 candidats du MLTD sont arrêtés. Il est utile de préciserqu’au début du XX siècle plusieurs leaders algériens revendiquent le droit àl'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurspamphlets seront écrits pour défendre les droits des Algériens. Plusieurspenseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régimecolonial français.

La plupartdes figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par lesservices policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays commel'a été l'émir Khaled El Hassani Ben El Hachemi en Egypte puis en Syrie.

Nous avonsdes figures, et sans être exhaustif, comme Messali Hadj, Malek Bennabi, MohamedHamouda Bensai, Ben Badis, Mohamed Bachir El Brahimi, Larbi Tebessi, FerhatAbbas, Omar Ouezggane.

La questionalgérienne est posée, encore qu’existe des divergences d’approche, avec lacréation d’organisations comme le Parti de la réforme ou mouvement pourl'égalité, l’Association des oulémas musulmans algériens, association del’Etoile nord-africaine, le Parti du peuple algérien, les amis du Manifeste desLibertés et le parti communiste algérien.

À la suitede la mort d’Abdelhamid Ben Badis en 1940 et à l'emprisonnement de MessaliHadj, en 1948, le Mouvement pour le triomphe des libertés revendique le statutde l'égalité ou de l'indépendance des Algériens. Les arrestations et lesinterdictions se multiplièrent.

III- Dela révolution du 1er novembre 1954

Le CRUA estfondé en mars 1954 et organise la lutte armée. Le parti du Mouvement nationalalgérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes. Le Front de LibérationNationale FLN lui succède en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaired'unité et d'action).

Par lasuite, existera une divergence entre la tendance de Messali Hadj et celle duFLN, suite à l’échec de la médiation de Ben Boulaid, ce qui entrainera par lasuite des luttes fratricides.

Ledéclenchement de la révolution algérienne a été décidé dans la Casbah d’Algeret à Batna sous la présidence de Mostefa Ben Boulaid dans la réunion des 22cadres du Comité révolutionnaire d’unité et d’action CRUA).

Il s’agit deBadji Mokhtar- Belouizdad Athmane- Benboulaid Mustapha- Benabdelmalek Ramdane-Benaouada Amar- Ben M’idi Larbi- Bentobbal Lakhdar- Bitat Rabah- BouadjadjZoubir- Bouali Said- Bouchaib Ahmed- Boudiaf Mohamed- Boussouf Abdelhafid-Derriche Elias- Didouche Mourad- Habachi Abdesslam- Lamoudi Abdelkader- MechatiMohamed- Mellah Rachid- Merzougui Mohamed- Souidani Boudjema-Zighoud Youcef.

L’une desdécisions stratégiques du groupe est la mise en place d’un découpageterritorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3 - Rabah Bitat pour la 4et Larbi Ben M’hidi pour la 5, Mohamed Boudiaf assurant la coordination et lesrelations avec l’extérieur.

Ladéclaration du 1er novembre 1954 est émise à partir de Tunis. Dans la nuit du1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidines.Et c’est la guerre !

100 000soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de400 000 en Algérie. Le massacre de Skikda (ex-Philippeville) la mort d'unecentaine de manifestants algériens, eut lieu du 20 au 26 du mois d'août 1955.La même année, à l'Assemblée générale de l'O.N.U, l'inscription de l'affairealgérienne est à l'ordre du jour.

Le Congrèsde la Soummam organisé par Abane Ramdane, Larbi Ben M’hidi, et Krim Belkacem le26 aout 1956 aux villages Ighbane et Ifri dans la commune d’Ouzellaquen(Kabylie) a été déterminant et a été l’acte fondateur de l'État algérienmoderne et pilier déterminant pour la réussite de la révolution Algérienne.

«Laprimauté du politique sur le militaire» constitua l'un des fondements duCongrès. Après le congrès de la Soummam, l'Algérie a été divisée en six wilayasou états-majors. Une wilaya est divisée en quatre zones. Chaque zone estdivisée en quatre régions. La région est divisée en quatre secteurs.

Le Conseilnational de la révolution algérienne CNRA désigné par le congrès de la Soummamse composait de 34 membres : 17 titulaires et 17 suppléants.

Pour lestitulaires, nous avons Mostefa Ben Boulaïd, Youcef Zighoud, Belkacem Krim, AmarOuamrane, Med Larbi Ben M’hidi- Rabah Bitat, Mohammed Boudiaf, Ramdane Abbane-Ahmed Ben Bella, Mohammed Khider, Hocine Aït Ahmed, Med Lamine Debbaghine,Idir Aïssat, Ferhat Abbas, M’hamed Yazid, Benyoucef Ben Khedda, Taoufik ElMadani. Après la condamnation de Larbi Ben M’hidi et le déroulement du Congrèsde la Soummam, le FLN intègre les dirigeants du mouvement national algérien(MNA). Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du FLN.

Les Aurès,le Constantinois, l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, etc  seront les zones les plus sensibles du pointde vue stratégique et logistique. Les deux pays(le Maroc et la Tunisie) sontsous protectorat français mais aideront le FLN. Ils hébergeront les deux arméesde l'ALN aux frontières. Cependant l’histoire se précipite. La délégation desprincipaux dirigeants du FLN Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine AitAhmed, Mohamed Boudiaf, et Ahmed Ben Bella est arrêtée, à la suite dudétournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civilmarocain, entre Rabat.

En 1959,Messali Hadj sort de prison, il est assigné à résidence. Durant cette périodedes sous- officiers algériens de l’armée française désertent, venant grossierles rangs de l’ALN dont certains seront connus au lendemain de l’indépendancepolitique comme Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati, Mohamed Lamari,Abbas Gheziel, Abdelmalek Guenezia etc.

Lesétudiants algériens s’impliquent. Après la création de l’UGEMA, en 1955, parBelaid Abdesselam, Mohamed Seddik Benyahia, Lamine Khène, et Aït Challal, lasection locale de Montpellier élit à sa tête Mohamed Khemisti (futur ministredes affaires étrangères qui fut assassiné durant la période Ben Bella).

Desintellectuels français vont aider le FLN comme Maurice Audin qui fut torturé ettué par les services français. Frantz Fanon s'engage auprès de la résistancealgérienne. Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits desalgériens, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position pourl'indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957 : «Sij'avais à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère».

Dès 1956,Jena Paul Sartre, et la revue ‘’Les Temps modernes’’ prennent parti contrel'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuplealgérien.

Ladécouverte de pétrole dans le sud algérien favorise les convoitises et ainsiest annoncé le plan de développement économique et social dit Plan deConstantine visant à la valorisation de l'ensemble des ressources de l'Algérie,mettant en relief les relations financières entre l'Algérie et la métropole(juin 1955) et les perspectives décennales du développement économique del'Algérie (mars 1958).Ce plan était surtout destiné à l'affaiblissement politiquedu Front de Libération National.

Lesprincipaux objectifs fixés par ce plan sont la construction de 200.000 logements,permettant d'héberger un million de personnes ; la redistribution de 250.000hectares de terres agricoles ;le développement de l'irrigation ; la création de400.000 emplois industriels ; la scolarisation de tous les enfants en âged'être scolarisés à l'horizon de 1966 ; l'emploi d'une proportion accrue deFrançais musulmans d'Algérie dans la fonction publique (10%) ; l'alignement dessalaires et revenus sur la métropole ainsi qu’une d'industrialisations'appuyant à la fois sur des aides directes et indirectes aux entreprisesprivées investissant en Algérie (exemption de certains impôts, subventions àl'investissement à hauteur de 10%), et la mise en valeur des ressources enhydrocarbures (pétrole et gaz naturel) découvertes dans le Sahara, susceptiblesde fournir des ressources d'exportation et une énergie bon marché.

Malgré cela,l’indépendance devient irréversible et en 1960 la semaine des barricades àAlger fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers.

Lors dudiscours du 4 juin 1958 à Alger, le général De Gaulle sentait l’indépendanceproche par cette fameuse phrase «Je vous ai compris !». Par lasuite il annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Suiteà cela, nait l’ ‘’Organisation armée secrète (OAS)’’, également appeléeOrganisation de l'armée secrète qui était une organisation françaisepolitico-militaire clandestine partisane, créée le 11 février 1961 après unerencontre à Madrid entre Jean Jacques Susini et Pierre Lagaillarde où elle émergeà Alger le 16 mars 1961 avec le slogan "L'Algérie est française et lerestera". Des attentats violents éclatent qui toucheront également lamétropole.

 C’est ainsi que l’on assistera à la tentativedu putsch des généraux contre le général De Gaulle. En 1960, l'ONU annonce ledroit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise despourparlers avec le gouvernement provisoire algérien Plusieurs réunions àl'extérieur du pays vont aboutir aux accords d’Evian.

Le 17octobre 1961, la nuit noire débute à Paris, appelée aussi la bataille de Parisavec le massacre du 17 octobre 1961. Plusieurs Algériens sont tués en métropolelors d'une manifestation du FLN. Il y aura aussi des milliers d'arrestations ausein des Algériens.

Le tournanta été les accords d’Evian qui sont le résultat de négociations entre lesreprésentants de la France et du Front de Libération Nationale, accords signésle 18 mars 1962 à Evian -les Bains (Haute Savoir France) et se traduisentimmédiatement par un cessez le feu applicable sur tout le territoire algérien.

 Du côté algérien, nous avons la délégation duFLN, Krim Belkacem, Saad Dahlab, Benmostefa Benaouda dit Si-Aamar, LakhderBentobal, Taïeb Boulahrouf, Mohamed Seddik Ben Yahia, Seghir Mostefaï, RedhaMalek, M'Hamed Yazid, Ahmed Boumendjel et Ahmed Francis.

Côtéfrançais, il y avait Louis Joxe, Bernard Tricot, Roland Cadet, YvesRoland-Billecart, Claude Chayet, Bruno de Leusse, Vincent Labouret le généralJean Simon, le lieutenant- colonel Hubert de Seguins Pazzis , Robert Buron etJean de Broglie.

Dans lafoulée, le CNRA se réunit à Tripoli (Libye) du 27 mai au 5 juin 1962 pour, enprincipe, entériner les termes des accords d’Evian. L’ordre du jour estrapidement débordé et la conférence adopte, après amendements, un programme degouvernement préalablement élaboré à Hammamet (Tunisie).

Ce documentque l’histoire retient sous le nom de programme ou parfois Charte de Tripoli,caractérisé par bon nombre de dissensions internes au sein de la direction,certains acteurs affirmant qu’il n’a jamais été adopté, établit pourtant lerégime socialiste comme modèle de développement et impose le parti unique commesystème politique.

Lors duréférendum d’autodétermination de l’Algérie où les électeurs ont eu à seprononcer par ‘’Oui’’ ou par ‘’Non’’ sur la question suivante :« Voulez-vous que l'Algérie devienne un État indépendant, coopérant avec la France dansles conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 ,». Le ‘’Oui’’l’emporte par 99,72 % (5 994 000 sur 6 034 000 votants et 530 000 abstentions).

La Francereconnait l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet et celle- ci est proclaméele 5 juillet 1962.

Rappelonsque de septembre 1958 à janvier 1960 Ferhat Abbas a été président du GPRA,Benyoucef Benkhedda d’aout 1961 à juillet 1962, Abderrahmane Farès de juillet1962 à septembre 1962, président de l’exécutif provisoire algérien et à nouveauFerhat Abbas du 20 septembre au 25 septembre 1962 président de l’Assemblénationale constituante (ANC).

Conclusion: L’importance du devoir de mémoire pour préparer l’avenir

Pour clorecette brève analyse historique certainement imparfaite, comment ne passouligner avec force, l’importance du devoir de mémoire notamment entrel’Algérie et la France afin de dépasser les faux préjugés, d’établir la véritéafin d’éviter surtout que certains, des deux côtés, de la méditerranéen’instrumentalisent l’histoire à des fins politiques ce qui permettrad’entrevoir l’avenir, pour un devenir solidaire ?

Evitons lespolémiques stériles. La jeunesse a besoin de connaitre son histoire, très richequi ne saurait se limiter à la période contemporaine de 1963 à 2012.

Gloire àtous nos martyrs à travers notre longue histoire, qui se sont sacrifiés pourune Algérie prospère, où serait bannie l’injustice, une Algérie fondée surl’Etat de droit, la démocratie tout en tenant compte de son anthropologieculturelle.

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Nb-Une analyse du professeur Abderrahmane Mebtoul est disponible sur le site www.google.comrelatant l’histoire des Numides, à la colonisation romaine, de la période duKharidjisme à la dynastie des Almohades, du Kharidjisme et des occupationsespagnole et ottomane de l’Algérie.



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