Le Directeur de campagne du candidat Bouteflika sera demain mardi l’invité du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Ordre du jour ? Exposer les grandes lignes du programme de Bouteflika pour les cinq prochaines années.
A quoi cela servirait-il à l’organisation de Reda Hamiani d’écouter les propositions de Bouteflika par la voix de Sellal alors qu’elle a déjà signé noir sur blanc son allégeance au candidat ?
C’est ce qu’on appelle un marché de dupes ! Le FCE qui prétendait incarner le Medef français en Algérie a sans doute raté une autre occasion de se taire.
Emmené par une grappe d’hommes «d’affaires» qui pompent leurs fortunes dans les budgets de l’Etat, l’organisation n’est désormais plus qu’un sigle creux qui désigne un groupe d’affairistes plus soucieux de faire du pognon sur le dos du peuple que du devenir économique de l’Algérie.
Sinon, pourquoi ce forum a jugé utile de faire sien le programme de Bouteflika avant même d’en prendre connaissance ? Par quel stratagème politique Réda Hamiani spécialisé dans l’importation de ses chemises griffées (REDMAN) de Chine, pourra–t-il expliquer cette audition à posteriori du représentant de Bouteflika ?
Sellal en terrain acquis
Pourquoi cette honorable organisation censée rechercher le meilleur programme économique n’a pas jugé utile d’écouter les propositions des autres candidats ? Réda Hamiani qui fait de la politique ne risque évidemment pas de se lâcher à ce sujet.
Avec l’UGTA, le syndicat du pouvoir, le FCE forme la bipartite qui participe à la mystification politique et économique nationales.
Tout algérien a raison désormais de comprendre que ce forum de gens «friqués», artificiellement pour certains, sont des alliés objectifs du pouvoir politique. Ce nouveau mariage de raison acte, en effet, une connexion entre l’argent et la politique. Et au diable les intérêts vitaux du pays et ceux du peuple algérien !
Retour sur investissement… politique
Le fait est que certains parmi ces hommes d’affaires se sont déjà lancés dans l’opération de collecte des fonds pour financer la campagne de Bouteflika…
En résumé, ces membres du FCE prétendument mus par la santé économique du pays ont donné un chèque en blanc au candidat Bouteflika. Et, forcément, ils attendent un retour sur investissement sous forme de marchés publics à tour de bras, de prêts bancaires et autres cadeaux fiscaux.
Mais où est donc l’intérêt du pays dans tout cela ? Cela semble être le cadet des soucis de ces patrons à l’algérienne.
Rendons ici un hommage au patron du groupe NCA, Selim Othmani, qui a décidé de claquer la porte de ce forum devenu une maison d’allégeance. Il a raison de ne pas vouloir manger de ce pain. Surtout pas au détriment de l’Algérie.