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Farid Bedjaoui «wanted» en attendant Khelil

25-04-2014 17:20  Rafik Benasseur

L’ex ministre de l’énergie Chakib Khelil a du souci à se faire. Le lancement officiel du mandat d’arrêt international contre son ami et complice Farid Bedjaoui par la justice italienne pour « association de malfaiteurs finalisée à la corruption », risque de le précipiter lui aussi dans les filets de la justice. S’il est plus au moins assuré et rassuré, pour l’instant, que la justice algérienne ne risque pas de l’enfoncer, il n’est pas sûr en revanche d’échapper à celle de l’Italie.

Il faut rappeler que Chakib Khelil a pu bénéficier d’une annulation du mandat d’arrêt international lancé l’automne dernier par le parquet d’Alger. Une mesure surprenante qui avait été motivée par une insondable «erreur de procédure». Pourtant le président de la cour d’Alger avait convoqué la presse nationale pour l’informer que la justice algérienne a décidé de poursuivre cet ex ministre soupçonné d’avoir encaissé des millions de dollars de pot- de vins sur le dos de la Sonatrach dans les le cadre de la négociation des contrats d’exploitation notamment au profit de la filiale du groupe public italien, Saipem.

Ces commissions juteuses qui se chiffrent en millions de dollars ont été négocié grâce à Farid Bedjaoui, un grand ami de Chakib Khelil qui servait d’intermédiaire Le parquet de Milan qui avait déclenché l’enquête a éventé des détails sulfureux sur la relation d’affaires entre les deux «associés» et leur complice le patron de Saipem le fameux Bernard Scaroni.

Interpol aux trousses de Bedjaoui

Le quotidien italien Corrier Della Sera citant des sources judiciaires milanaises avait révélé en août 2013 que l’ancien ministre algérien de l’Energie et des mines, Chakib Khelil, Farid Bejdaoui et le Directeur général Eni, Paolo Scaroni se sont rencontrés à maintes reprises à Paris, Vienne et Mila. La filiale du groupe italien ENI a obtenu des contrats d’un montant de 8 milliards d’euros entre 2007 et 2010 pour lesquels un bénéfice de 1 milliard d’euros a été réalisé alors qu’une somme de 197 millions d’euros a été versée au titre des services de courtage offerts par « Perle limitée Partners », une société basée à Hong Kong gérée par un certain Ourayed Samir de nationalité algérienne qui en réalité appartient à Farid Bedjaoui.

La même source avait précisé que le fils de l’ancien PDG de la Sonatrach, Mohamad Meziane toujours en prison, touchait un salaire de 10.000 euros en qualité de « conseiller personnel » du président, l’ancien dirigeant de Saipem en Algérie,Tullio Ours. Ce dernier a également financé deux voyages de la famille Meziane en Italie pour 100.000 euros.

Que fera Chakib Khelil ?

Par ailleurs on y avait appris grâce à ce journal que 123 des 197 millions d’euros versés comme pots de vin ont été localisés dans des comptes ouverts dans des banques en Asie. Les procureurs chargés de l’enquête à Milan ont alors demandé le blocage de comptes bancaires au Singapour détenus par Farid Bedjaoui contre lequel un mandat d’arrêt vient d’être émis. La justice italienne a également a demandé une information judiciaire sur les comptes que possèdent Bedjaoui au Liban sous des noms de sociétés dont son complice un suisse vivant au Panama.

Toujours selon la même source, le chef de cabinet de Meziane, El Hameche Mohammed Reda, un proche de Khelil, a touché une commission de 1.750.000 dollars alors que le chef de l’exploitation Saipem, Pietro Varone a touché 10 millions d’euros. Farid Bedjaoui à versé 5.2 millions d’euros à Bears avec le le consentement de Varone sous forme de 4.000 euros par mois pour prestation de conseils.

Une enquête de l’hebdomadaire italien L’Espresso, avait conclu également que deux sociétés syriennes sont impliquées comme sous-traitants dans le scandale de corruption mettant en cause Saipem, filiale de l’italien Eni en Algérie.

Bedjaoui promet de tout balancer

L’enquête du parquet de Milan porte sur des pots-de-vin versés entre 2007 et 2009 à des fonctionnaires et hommes politiques algériens, dont l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil pour l’obtention de contrats pétroliers évalués à 8 milliards d’euros. Interpol demande ainsi à toute personne en possession des informations sur Farid Bedjaoui de contacter le secrétariat général d’Interpol via la police locale du pays où elle se trouve.

Sans doute que c’est la fin de cavale pour ce jeune «golden boy» flambeur qui claque des millions de dollars sur le dos des algériens. Et l’enquête ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Le gros poisson Chakib Khelil ne risque pas d’échapper cette fois à la justice internationale. Farid Bedjaoui avait menacé que si il est pris, il allait balancer tout le monde y compris Khelil.



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