Il faut impérativement dépasser nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie. Un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme, signe de décadence de toute société, s’impose afin de faire face aux tensions géostratégiques et budgétaires, pour stabiliser le corps social entre en 2017/2020. C’est l’unique voie que doivent emprunter les Algériens pour arriver à transcender leurs différends si l’on veut éviter la déstabilisation.
1.-Les différentes composantes de notre société, les forces sociales et politiques qu´elle recèle, les intérêts particuliers et ceux de la collectivité nationale, les acteurs connus ou méconnus de drames terribles, sont aujourd´hui puissamment interpellés et mis devant leurs responsabilités historiques. Ils doivent, en vidant définitivement une querelle qui a fini par un passé récent (1990/1999) de manière tragique, et qui avait mis quasiment le pays à genoux, concourir ensemble au retour de la paix, de la concorde et de la stabilité. Il s´agit là de l´unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, à exorciser leurs démons et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux.
2.-L’Algérie a besoin en ces moments à la fois de tensions géostratégiques au niveau de la région et des tensions budgétaires inévitables entre 2017/2020 de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser. C´est le sens profond de ce message animé seulement par la raison et le patriotisme. Tout en relevant effectivement d´une problématique complexe cette entreprise est sans exagération aucune, une œuvre de survie nationale et un acte de courage lucide, de générosité raisonnée et d´espoir mérité. Car des défis importants attendent l´Algérie principalement ceux d´une transition véritable qui doit voir la poursuite de la stabilisation macro-économique, la mise en œuvre de véritables réformes structurelles et la modernisation de notre système politique pour renouer avec le développement et la démocratie.
3.-Aujourd´hui, nous n´avons droit ni à l´échec ni aux tergiversations. Nous n´avons d´autre choix que celui de mobiliser l´ensemble de nos ressources surtout humaines. Le choix des hommes renvoyant à la moralisation de la société , devant éviter les règlements de comptes inutiles , renvoyant à une justice indépendante fondement de tout Etat de Droit sera déterminant en ce XXIème. Les méthodes autoritaires bureaucratiques du passé, sans concertation et dialogue avec l’ensemble des composantes de la société avec des politiques périmées des années 1970 sont suicidaires pour le pays. Il s’agit de lever concrètement les contraintes d’environnement au milieu des affaires afin de mettre fin au statu quo que je définis comme l´inertie par l´auto-satisfaction. L’objectif stratégique est de traduire en termes concrets nos potentialités, pour être en mesure de relever avec succès les défis innombrables qui nous sont lancés par le monde moderne étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur les nouvelles technologies et le défi écologique.
4.-L’Algérie connait en 2017 la paix et la stabilité et il faut rendre un hommage à l’ANP et à nos forces de sécurité. Mais existe un lien dialectique entre développement et sécurité. Sans véritable développement, il y a risque de tensions sociales qui engendreront l’insécurité. Aussi, restent d’autres défis qui sont un préalable à une entreprise plus grande : la transformation profonde de l´Algérie, en tant que société et nation, et sa projection dans un avenir que les grandes nations préparent aujourd´hui avec la plus grande rigueur: un partenariat de choix avec les puissants de ce monde et une position «pivotale» dans l´espace géopolitique africain et dans l´environnement géopolitique euro-méditerranéen auquel appartient l´Algérie. Ce défi nous concerne directement, au plus haut point notre passé récent, nos différends présents parfois la haine insidieuse qui habite certains d´entre nous et qui peut hypothéquer notre avenir commun si nous n´y ne prenons pas garde.
5.-Je suis persuadé, en fonction de son histoire mouvementé depuis des siècles et de ses potentialités actuelles, notre peuple trouvera sans nul doute les ressources morales et psychologiques qui lui permettront, comme il l´a fait maintes fois face à l´adversité, de transcender avec dignité et honneur les rancunes et les haines tenaces. C´est pourquoi, comme je l’ai démontré récemment dans un long interview au quotidien américain American Herald Tribune du 28/12/2016 et au quotidien financier français La Tribune FR du 07 mai 2017, je tiens à considérer que la stabilité de l’Algérie, acteur stratégique de la stabilité de toute la région, qui ne saurait signifier statut quo, mais mener des réformes dans un mouvement historique positif, est un passage obligé vers la reconquête de notre cohésion nationale et la construction d´un front intérieur solide et durable en faveur des réformes politiques et socio-économiques face aux enjeux des nouvelles mutations mondiales dans les domaines militaires, sécuritaires, politiques, économiques, sociales et culturelles dont le pivot est la bonne gouvernance et la réforme de l´école tenant compte du fondement du développement ère du XXIe siècle basée sur le savoir.
Pour terminer face aux tensions actuelles, je constate malheureusement, avec de nombreux observateurs internationaux mais, pour éviter toutes mauvaises interprétations, devant combattre les prédateurs qui siphonnent les ressources de l’Etat, sans apporter véritablement une valeur ajoutée au pays, que les actions menées par le gouvernement actuel sont soutenues en majorité par les tenants du socialisme de la mamelle, rêvant d’un retour à la gestion étatiste bureaucratique du passé, au monopole source de rente et de corruption comme dans les années 1970/1990 en marginalisant le secteur privé productif, une politique suicidaire pour le pays, étouffant les énergies créatrices, ce qui donne une image négative de l’Algérie auprès des observateurs étrangers et découragent tout investisseur potentiel qu’il soit étranger ou local. Or le retour à la confiance sans laquelle aucun développement n’est possible, surtout avec les tensions budgétaires, implique une concurrence saine et loyale et donc un changement de l’actuelle politique économique (couple indissociable efficacité économique et justice sociale), déphasée par rapport tant aux réalités nationales que mondiales.