Algérie 1

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Face aux nouvelles mutations mondiales, l’Algérie de 2013, entre incertitudes et espoir

13-02-2013 17:00  Contribution

DOSSIER

L’objet de cette présente contribution qui a vu un large débat suite à l’invitation du Forum du quotidien arabophone algérien a-chaab, le 10 février 2013, en présence d’universitaires, d’opérateurs et du corps diplomatique accrédité à Alger a pour objet les enjeux économiques de l’Algérie face aux nouvelles mutations géostratégiques mondiales. Elle s’articule en quatre parties : le bilan de l’économie algérienne ; la problématique de la crise mondiale actuelle ; la transition énergétique et ses incidences sur l’économie algérienne et enfin Les perspectives de l’économie algérienne face aux nouvelles mutations géostratégiques mondiales. Il s’agissait de débattre de sujets qui engagent tant l’avenir de l’économie mondiale que celle de l’Algérie. Nous avons besoin de débats contradictoires productifs car le plus grand ignorant est celui qui prétend tout savoir. Ma seule préoccupation, c’est de privilégier les intérêts supérieurs de l’Algérie et de se préoccuper, malgré nos divergences, uniquement de son devenir, personne pouvant se targuer d’être plus nationaliste que l’autre. Nous aimons tous l’Algérie et le véritable nationalisme en ce XXIème siècle c’est de contribuer à la création de la valeur ajoutée locale pour les générations présentes et futures.

PROBLEMATIQUE

Afin d’éviter toute interprétation byzantines je voudrai faire quelques remarques importantes, La première remarque est que la gouvernance d’entreprise ne saurait être isolée de la gouvernance centrale et locale d’où l’importante pour tout audit d’avoir une vision faisant le pont entre la macro et la microanalyse ne devant pas se limiter aux ratios financiers mais inclure les aspects politiques, sociaux, et culturels dont les aspects anthropologiques sont déterminants pour le management stratégique.

Deuxièmement, concernant le système d’information, il ya lieu de relever son effritement et son incohérence, une mauvaise information pouvant conduire à des erreurs de politique économique se chiffrant en milliards de dollars de pertes. D’où les difficultés de l’appréciation des performances notamment des activités marchandes et des services collectifs et administration au niveau micro économique comme la faiblesse de la comptabilité analytique pour les entreprises et le système de rationalisation des choix budgétaires pour les activités non marchandes comme les administrations. Comme au niveau macro-économique la production est production de marchandises par des marchandises nous sommes dans le brouillard pour tester les performances Au niveau externe, plusieurs facteurs externes sont déterminants dans le façonnement des comptes relevant de la politique économique nationale, elle même fonction des aléas de la conjoncture internationale du fait de l'extraversion de l'économie algérienne. Les distorsions des prix dont le taux de change du dinar algérien par rapport aux monnaies clefs, l’absence d'observatoire de l'évolution des cours boursiers rend problématique toute comparaison internationale sans compter les taxes douanières dont le taux s'applique au cours officiel. Ainsi, le calcul du taux de croissance, encore qu’il faille le compléter par l’indice du développement humain IRH qui prend en compte l’éducation et la santé, du taux de chaumage, du taux d’inflation, se calcule annuellement d’une période T2 par rapport à la période T1. Pour le taux de croissance par exemple, un taux élevé en 2013 par rapport à un taux faible en 2012 donne globalement un taux relativement faible. Pour l’inflation un taux faible 2013 par rapport à un taux élevé en 2012 donnera cumulé un taux élevé. Les données du gouverneur de la banque d’Algérie en 2013 par rapport à un taux élevé en croissance faible en T1, donne globalement un taux de croissance faible

Troisièmement, il faut donc toujours raisonner à prix constants et jamais à prix courant, car valeur de la monnaie de référence évolue. Ainsi un cours du baril de 30 dollars en 1980 équivaut en termes de parité de pouvoir d’achat international en 2012 à plus 90 dollars.

Enfin, quatrièmement, éviter une vision de sinistrose, car tout ce qui a été accompli depuis l »’indépendance politique a des aspects positifs mais également négatif qu’il s’agit impérativement de corriger

I-BILAN DE L’ECONOMIE ALGERIENNE

1.-Indicateurs financiers

La société des hydrocarbures transforme un stock physique en stock monétaire où elle a pu engranger 560 milliards de dollars entre 2000 et juin 2012 selon les données des bilans financiers de Sonatrach qui a été clôturé à 600 milliards de dollars fin 2012. Après plusieurs années d'ouverture, le marché bancaire algérien est à dominance publique puisque 90% du financement de l'économie algérienne dont 100% secteur public et plus de 77% secteur privé, se fait par les banques publiques avec une concentration au niveau des actifs de plus de 39% au niveau d'une seule banque, la BEA, communément appelé la banque de la Sonatrach. Seulement 10% du financement de l'économie sont pris en charge par les banques privées, avec une concentration de plus de 52% pour les actifs pour trois banques. La participation fiscale de Sonatrach au budget de l’Etat a été d’environ 49 milliards de dollars au cours actuel.. Toujours grâce à Sonatrach, contrairement au 3200 milliards de dollars de réserve de change chinois du au travail, les réserves de change, moyen et non facteur de développement, ont été estimées à 200 milliards de dollars fin 2012 y compris les réserves de DTS auprès du FMI dont 3 milliards de dollars plus 5 milliards du récent prêt sans compter les 173,6 tonnes d’or. Les placements dans des banques privées dites AAA avant la crise financière de 2008 étaient d’environ 20% , puis ramené fin 2009 à 2% selon la BA. Pour les placements selon la BA, le taux d’intérêt fixe est de 3% excepté ceux des DTS. Comme le taux d’intérêt des DTS est la combinaison d’un panier de monnaies clefs , les taux de change des banques centrales sont pour le dollar entre 0-0,25%, l’euro à 0,75% , le yen un taux proche à 0, 1% et celui de la livre sterling de 0,5% , le taux d’intérêt des DTS global est largement inférieur à 1%. Les intérêts rapportés par l’Algérie ont été de 4,7 milliards de dollars en 2011 ce qui donne mathématiquement des 86% de ces réserves y compris les DTS au FMI sont placées à l’étranger en majorité en bons de trésor américains et en obligations européennes dont selon certaines informations 45% en dollars, 45% e, euros, 5% en livres sterling et 5% en yen japonais. Le problème étant que pondéré par l’inflation mondiale, le rendement de ces réserves ayant misé sur la sécurité, le gouvernement ayant écarté l’option des fonds souverains comme la Norvège, la Chine, le Qatar, les Emiraties ou le Qatar, est presque négatif. Cependant, grâce au remboursement de la dette par anticipation dont le stock de la dette avoisinait 30 milliards de dollars en 1999, l’Algérie connait un niveau de la dette extérieure à moyen et long terme faible étant inférieur à 4 milliards de dollars (principal et service de la dette) et la dette intérieure à moins de 1 milliard de dollar. Cette aisance financière a permis une dépense publique sans précédent depuis l’indépendance politique. Cela explique l’importance de la dépense publique inclus la partie dinars ayant assisté à d’importantes réalisations dans les infrastructures/logements/transport qui ont accaparé plus de 70% des dépenses mais avec une faiblesse du pilotage des projets, les réévaluations selon un rapport de la banque mondiale remis aux autorités algériennes en 2009, ont largement dépassé le taux de 20/25% en référence aux normes internationales. Et cela ne concerne pas uniquement les infrastructures mais également la majorité des secteurs. Cette dépense est passée successivement pour le pré plan de 7 milliards de dollars entre 2001/2003, de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été estimée lors d’un conseil de gouvernement entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars. Mais faute de bilan physico-financiers car l’important sont les normes cout/qualité et non simplement de relater la dépense monétaire, on ne sait pas si l’intégralité de ce montant a été dépensé. Quant au programme d’investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements financiers de l’ordre de 286 milliards de dollars) et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009, l’équivalent de 130 milliards de dollars (46%) et l’engagement de projets nouveaux soit l’équivalent de près de 156 milliards de dollars. Le président de la République a annoncé au dernier trimestre 2011 lors d’un conseil des Ministres, montant repris par l’APS que 500 milliards de dollars seront mobilisés entre 2004-2014. Qu’en sera-t-il des restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31/12/2004 à la fois faute de capacités d’absorption et de la on maitrise de la gestion. Aussi un contexte de ralentissement économique, mondial, l’Algérie maintient son programme d’investissement public massif cependant avec un important déficit budgétaire pour les années 2010/2012 et le train de vie budget de fonctionnement (65/70 dollars ) et le budget d’équipement 40/45 implique, comme l’a souligné le gouverneur de la banque d’Algérie un baril variant entre 105/115 dollars au minimum à pris constants. Le jeu à la baisse du taux de change du dinar, voile le déficit budgétaire réel, gonflant artificiellement la fiscalité pétrolière et donc l’inefficience de la dépense publique. Elle gonfle également artificiellement le fonds de régulation des recettes : une dévaluation, un glissement du dinar pour reprendre la terminologie de la banque d’Algérie donne une valeur plus importante en dinars algériens calculé par le trésor et la Banque d’Algérie dans leurs bilans annuels. Pour plus de transparence, je préconise que les lois de finances se fonde sur le cours réel du marché des hydrocarbures, que toutes les subventions soient budgétarisées par le parlement lors de l’élaboration de la loi des finances quitte à ce que l‘excédent soit versé dans un fonds pour les générations futures et la suppression du fonds de régulation des recettes de peu d’efficacité comme le montre les lois complémentaires de finances à répétition.. D’une manière générale selon un rapport pour la région MENA 2010, l’Algérie, en comparaison de pays similaires dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats, l’Etat algérien continuant de dépenser sans compter pour reprendre l’expression de la directrice générale du FMI

2.-Indicateurs macro-économiques

Selon le FMI, le produit inférieur brut l'Algérie arrive est de 158,97 milliards en 2010, 183,4 milliards de dollars en 2011 et une prévision de 188,6 milliards de dollars en 2012 avec un taux de croissance moyen 2004/2012 de 3% malgré l’importance de la dépense monétaire . Globalement, les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie ont atteint 2,15 milliards de dollars (msd usd) en 2011 sur un total de 73,39 milliards de dollars, contre 57,05 milliards en 2010. Les importations ont fortement augmenté de 14,78 % à 46,45 milliards de dollars, contre 40,47 milliards l'année 2010. Les services en 2010 ont atteint 11,90 milliards de dollars et en moyenne 12 milliards de dollars pour 2011/2012. Quelle est la répartition par régions économiques ? respectives de 50,53% des importations et de près de 52,83% des exportations La raison est que plus de 90% du tissu économique est constitué de PMI/PME organisées sur des structures familiales, ne possédant pas de management stratégique, ne pouvant pas faire face à la concurrence internationale où selon l’enquête de l’0NS 83% du tissu économique global étant caractérisé par la tertiarisation avec prédominance du commerce de détail avec un commerçant pour quatre habitants.. Les importations de biens couvrent 70/75% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d’intégration ne dépasse pas 10/15%. On peut démontrer facilement que le taux de croissance officiel hors hydrocarbures de 5/6% a été permis pour 80% via la dépense publique et qu’il ne reste pour les entreprises véritablement autonomes créatrices de richesses, pouvant évoluer dans un environnement concurrentiel mondial, moins de 20% du produit intérieur brut. Une enquête 2012 de l’ONS montre bien que la majorité des activités sont tirées par les activités commerciales induites par les importations massives de produits finis ainsi que de consommables alimentaires et non alimentaires le secteur tertiaire représentant 90% des entreprises en activité avec 853 800 entités dont 528 328 sont des commerces de détail et de gros. Il en est de même du BTPH dont sur 34.000 entreprises recensés plus de 95% sont des micros unités ne pouvant réaliser à peine 80.000 unités sur les 200.000 à 250.000 par an programmées comme vient justement de le souligner le premier ministre lors de sa visite récente à Annaba et Constantine. . L’industrie est sinistrée et représente à peine 5% du produit intérieur brut montrant une désindustrialisation avancée. Paradoxe pour un pays doté en hydrocarbures, même la société d’hydrocarbures Sonatrach importe la majorité de ses dérivées le P-DG de la Sonatrach, lors de sa conférence de presse du 7 février 2011, je le cite : « Le volume des importations a atteint 2,3 millions de tonnes en 2011 contre 1,3 million de tonnes en 2010, soit 77% d’augmentation environ, dont 1,3 million de tonnes de gasoil contre 380 000 tonnes en 2010, soit une augmentation de 242 %, 390 000 tonnes d’essence et 220 000 tonnes de bitumes. » En valeur monétaire, pour 2011, Sonatrach a importé pour 1, 8 milliards de dollars d’essence et de gasoil contre un peu plus de 260 millions de dollars en 2010 due essentiellement à la pression du marché interne. Cette pression est favorisée par des bas prix sur le marché intérieur, le prix de cession interne du gaz équivaut à) environ au 1/10 du marché international, renvoyant d’ailleurs au problème de Sonelgaz qui , il faut le souligner est en situation de monopole, où l’'exercice 2011 s'est, soldé par un déficit de l'ordre 55,5 milliards DA Aussi comme précisé précédemment, il s’agit de prendre en compte tant des exportations que de la forte consommation intérieure du fait du bas prix du gaz, un des plus bas au niveau du monde, bloqués par la décision D/06-05/CD du 30 mai 2005. Sonatrach supporte en moyenne entre 1,5 et 2 milliards de dollars de subventions par an, selon les variations du prix international. Selon des études d’experts , encore qu’il faille tenir compte des taxes prélevés par les Etats qui sont fortes en France, beaucoup moins élevés aux USA , qui peuvent fausser les comparaisons, en France ,en moyenne (variant selon les clients les heures de pointe ) le tarif réglementé est de 0,12 euro par KWH), en Allemagne, le prix d'un kWh est de 0,23, euro, en Espagne il est de 0, 13,6 d'euro, au Royaume-Uni de 0,11,euro, au Sénégal de 0,17 euro et aux Etats-Unis entre 0, 6 et 0,12 euros, en Tunisie selon les saisons entre 0,8 et 0,17 euros), au Maroc il est de 0,11 euro pour la tranche la plus basse. En Algérie les prix sont entre 2 DA et 3,20 DA/kWh (soit 2 à 3,2 centimes l'euro). C’est une des explications, pas la seule, il faut introduire également la faiblesse du management stratégique idem pour Sonatrach,, expliquant les tensions financières de Sonelgaz, la forte consommation d’électricité dont les prix sont plafonnées depuis des années. Selon le bilan Sonelgaz Sur 7,5 millions d'abonnés, en 2011 en évolution de 4,4% par rapport à 2010, les clients basse tension continuent de constituer la grosse part du portefeuille électricité suivis, de loin, par la moyenne tension (45.118 abonnés) et 102 abonnés pour la haute tension.

C’est que la majorité des entreprises algériennes ne peuvent être compétitives et encore moins innovantes du simple fait qu’elles disposent d’un faible savoir à la fois technologique et managérial. Le report de trois années horizon 2020 du dégrèvement tarifaire avec l’Union européenne suffira t-il ? Qu’en sera t-il si l’Algérie adhère à l’OMC ? Le dépérissement du tissu productif trouve son explication dans les contraintes d’environnement qui touchent tant les entreprises algériennes qu’étrangères. L’entrave aux affaires en Algérie selon le rapport de al banque mondiale de 2012 est due surtout à l'accès aux financements, la bureaucratie d’Etat, le foncier, la corruption, l'inadéquation de la main-d'œuvre formée, la politique du travail considérée comme restrictive ainsi que le système fiscal et la qualité de la vie. Il en écoule que le bilan de l’investissement, en dehors des hydrocarbures tant local qu’étranger est mitigé. La sphère informelle marchande est dominante , contrôle plus de 65% des segments de produits de première nécessité auxquels plus de 70% des ménages consacrent presque l’intégralité de leurs revenus (marché fruits et légumes, poisson, viande rouge et blanche , textile et cuir ) et plus de 40% de la masse monétaire globale en circulation avec la prédominance du cash et limitant la politique monétaire de la banque centrale avec une importante intermédiation financière informelle mais avec des taux d’usure.

L’on ne saurait isoler les relations dialectiques entre la sphère régie par le droit de l’Etat et la sphère informelle qui a ses propres codes, existant en Algérie des liens diffus entre la logique rentière et l’extension de la sphère informelle. Le système rentier et cela n’‘est pas propre à l’Algérie favorise l’Etat de non droit et la corruption à travers l’évasion fiscale. Il est évident qu’existe une non proportionnalité entre les impacts économiques où le taux de croissance avec cette dépense publique aurait du avoisiner 10/15% à prix constants. Si on observe la ligne du temps entre 1970/2012 en Algérie, on remarque que plus le prix du pétrole est bas plus il y a émergence de potentiel de développement en ressources matérielles et ressources humaines. En revanche, plus le prix du pétrole s’accroît plus le potentiel de développement décélère, stagne et tend au final à régresser.

4.-Destination des échanges

La France conserve toujours son statut de premier fournisseur de l’Algérie avec une valeur de 6,060 milliards USD ce qui représente 18,74% des importations globales. La Chine constitue le 2ème fournisseur de l’Algérie avec 4, 414 milliards USD soit 10,98% des importations globales. L’Italie occupe la 3ème place avec un volume équivalent à 3,896 milliards USD soit 9,69%, des importations globales Etant le 4ème fournisseur de l’Algérie, l’Espagne a enregistré un volume de 2,627 milliards USD ce qui représente 6,53% du total des importations. L’Allemagne occupe le 5ème rang dans la liste des fournisseurs de l’Algérie, ayant enregistré un volume équivalent à 2,345 milliards USD soit 5,83% du total des importations Les USA représentent le 6ème fournisseur de l’Algérie avec un volume de 2,148 milliards USD soit 5,34% de nos importations Si l’on s’en tient aux données du premier semestre 2012, si la France occupe toujours la première place des fournisseurs de l’Algérie, elle est désormais talonnée par la Chine. Durant les neuf premiers mois de 2012, la France a exporté pour 4,82 milliards de dollars vers l’Algérie, suivie de près par la Chine (4,34 mds), l’Italie (3,03 mds), l’Espagne (3 mds) et l’Allemagne (1,86 md). Quant au volume global des échanges avec les pays asiatiques, il a enregistré une hausse de 10,75 %, passant de 10,27 mds à 11,37 mds USD durant les neuf premiers mois de l’année 2012. Avec les pays arabes (hors UMA), le volume des échanges a connu une légère augmentation de 3,68 %, passant de 1,79 md USD à 1,86 md USD. Les échanges avec les pays de l’UMA restent très faibles étant passées de 1,59 milliard USD durant les neuf premiers mois de 2011 à 1,81 milliard USD durant la même période de 2012, selon les Douanes. Quant aux fournisseurs, la première place est toujours occupée par la France (4,82 mds usd), suivie de la Chine (4,34 mds), l'Italie (3,03 mds), l'Espagne (3 mds) et l'Allemagne (1,86 md). La répartition par régions économiques montre que les pays de l'UE restent les principaux partenaires de l'Algérie durant les neuf premiers mois 2012, avec les proportions. Si l’on s’en tient aux deux dernières visites celle du président français et du Royaume Unis , les importations de biens de la France vers l’Algérie représentent 0,8% des importations totales et ce ratio représente pour l’Algérie 7,2%. Le ratio des exportations de biens de la France vers l’Algérie non compris les services représente 1,2% et si l’on inclut les exportations de services ce ratio passe à 0,97% et pour l’Algérie 6,19% n’exportant pratiquement pas de services étant un consommateur pur de produits technologiques. Par rapport au produit intérieur brut (PIB), le volume total des échanges en 2011 étant d’environ 10,58 milliards de dollars (exportation plus importation) Le ratio échanges Algérie-France sur le PIB est de 5,78% pour l’Algérie et seulement de 0,37% pour la France. Concernant le Royaume Uni, pour un volume global des échanges, les exportations anglaises pour 2011 ont été de l’ordre de 4795 milliards de dollars et les importations de 6.265 milliards de dollars accusant un important déficit budgétaire, les échanges algéro-britanniques ont été de 3,4 milliards de dollars constituée principalement des hydrocarbures. Cela représente 0, 5% des exportations britanniques, 0,16% de ses importations.. En référence au produit intérieur brut -PIB-britannique pour 2012 de l’ordre de 2096 Md USD, cela représente 1,62% contre 18% rapporté au PIB Algérie.

5. chômage

Le chômage et l’inflation sont des maladies chroniques du corps social. Le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité et la population algérienne qui était de 35,6 millions d’habitants au 1er janvier 2010, l’Office des statistiques ((ONS) l’estime à 37,1 millions d’habitants au 1er janvier 2012. Le bilan démographique de l’année 2011 révèle que le volume de naissances vivantes a dépassé la barre des 900 000, seuil jamais atteint auparavant, et selon le FMI , la population active est passée de 11.2O3.OOO en 2O1O contre 1O.911.OOO en 2OO9 soit une augmentation annuelle de 292.OOO.Il faut donc créer environ 3OO.OOO emplois par an , ce chiffre sous estimant d’ailleurs la population active représentant pourtant la moitié de la population active et dont la scolarisation est en forte hausse. Pourtant le taux de chômage officiel est estimé à 10% entre 2011/2012 mais incluant les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques, les emplois dans la sphère informelle et les activités temporaires de moins de six (6) mois, pour partie des emplois improductif. . Il est utile d’analyser le rapport sur le chômage en Algérie mené par Kangni Kpodar, du département Afrique au sein de l'administration du FMI publié fin 2008 toujours d’actualité qui a tenté de diagnostiquer le « cas algérien ». M. Kpodar émet des doutes sur l'efficience des différents mécanismes de création d'emploi (Ansej, contrat pré-emploi, les emplois salariés d'initiative locale…) mis en place par le gouvernement algérien. Selon cet économiste, ces programmes ont créé certes des millions d’emplois mais la majorité était des postes provisoires et souvent non rentables et que l'informel alimente de façon soutenue le marché du travail algérien. Cette analyse est corroborée par le rapport officiel de l’ONS 2O12 , pour qui 5O% de la population active algérienne active dans l’informel surtout le petit commerce et les services. Le chômage touche paradoxalement les plus diplômés sachant que dans cinq ans l’université accueillera 2 millions d’étudiants contre 1,3 million d’étudiants aujourd’hui. Donc toute étude sur l’emploi doit élucider des facteurs fondamentaux : est-ce les emplois rentes fictifs, ou est ce qu’ils contribuent à la création de valeur ? Est ce que les emplois précaires dominants (3 à 6 mois pour un jeune parfois universitaire à 6000 dinars par mois) et sont-ils un signe d’amélioration de la situation sociale ? Or, le taux de croissance peine de quoi couvrir la croissance de la population active et un taux de croissance, tiré par les secteurs productifs, selon l’avis unanime des organismes internationaux, doit être entre 7/8% sur plusieurs années cumulées, est une condition sine qua non pour atténuer à terme les tensions sociales, la pression sur le marché du travail le fait des jeunes qui représentent 50% de la population active. Il existe une loi économique universelle : le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. Et comment avec un si faible taux de croissance pourra-t-on créer 3 millions d’emplois entre 2010/2014 et améliorer le pouvoir d’achat des Algériens. Et surtout évitons els contradictions entre des organes officiels : Pour le ministère du Travail, le taux de chômage est en nette régression l’estimant à 9 % pour 2012. Le 1er septembre 2012, l’ONS annonce que la population en sous-emploi par rapport au temps de travail est estimée à 1 718 000 occupés en 2011, soit un taux de sous-emploi de 17,9 %.

5.-taux d’inflation

Il se répercute sur le pouvoir d’achat, pour le gouvernement algérien, il a été de 1,6 % en 2005, 3% en 2006, à 3,5 % en 2007, 4,5% en 2008, 5,7% en 2009, moins de 4% en 2010, et 4,5% en 2011 avec un retour accéléré en 2012 qui a dépassé largement les 8/9%. Cette hausse est tirée essentiellement par l’augmentation de 10,76% des produits alimentaires, auquel 70% de la population algérienne consacre ses revenus. Le taux d’inflation officiel est biaisé, étant comprimé artificiellement par les subventions et reposant sur un indice largement dépassé, alors que le besoin est historiquement daté. Un agrégat global comme le revenu national par tête d’habitant peut voiler d’importantes disparités entre les différentes couches sociales. Une analyse pertinente devrait lier le processus d’accumulation la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. Certes, le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 20.000 dinars, (200 euros au cours officiel), la dernière augmentation ayant lieu en septembre 2011, mais devant déflater par le taux d’inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d’achat. Aussi, une interrogation s’impose : comment est-ce qu’un Algérien, qui vit au SNMG, (200 euros par mois au cours officiel) fait face aux dépenses incontournables. La cellule familiale, paradoxalement, la crise du logement (même marmite, même charges) et les transferts sociaux qui ont atteint plus de 18 milliards de dollars en 2012 jouent temporairement comme tampon social. Et là un débat général sur l’efficacité des subventions s’impose.

Les quatre raisons de l’inflation

.1. La première raison de l’inflation est la non proportionnalité entre la dépense publique et les impacts économiques et sociaux : 200 milliards de dollars annoncés entre 2004/2009 (pas de bilan à ce jour) et 286 milliards de dollars (Mds) entre 2010/2014 dont 130 Mds de reste à réaliser des projets de 2004//2009 pour un taux de croissance ne dépassant pas 2/3 % moyenne 2004/2010 (donc plus de 400 milliards de dollars soit presque le programme de relance US et chinois). Cela a, évidemment, un impact autant sur le taux d’inflation que sur le taux de chômage réel qui est largement supérieur au taux officiels. Une récente étude de l’OCDE montre clairement, parmi certains pays du pourtour méditerranéen, que l’Algérie dépense deux fois plus pour deux fois moins de résultats.

2. La deuxième raison, liée à la première, est la faiblesse d’une politique salariale cohérente privilégiant les créateurs de valeur ajoutée, le travail et l’intelligence au profit d’emplois rentes, ce qui fait que la productivité globale est une des plus faibles au niveau de la région. Pour preuve, le ratio masse salariale sur le PIB pour 2009/2011 est inférieur à 20% contre plus de 45% à la fin des années 1976/1979 contre une moyenne mondiale supérieure à 60% démontrant que les augmentations de salaires pour les secteurs à valeur ajoutée (inclus la santé et l’enseignement) ne sont pas la cause essentielle de l’inflation mais que celle-ci réside plus dans les emplois improductifs. On assiste donc a des distributions de rente sans relation avec la production et la productivité.

3. La troisième raison est l’extension de la sphère informelle qui contrôle quatre segments : celui des fruits et légumes, de la viande rouge et blanche, du poisson et du textile-cuir, ce dernier à travers les importations de valises avec plus de 40% de la masse monétaire en circulation. L’allongement des circuits de commercialisation à travers leur désorganisation entre le producteur et le consommateur favorise les rentes de monopole. Ce qui fait que le chèque obligatoire (qui a été implicitement abrogé) pour toute transaction supérieure à 500 000 dinars et le contrôle des prix sur essentiellement le détaillant sont – ou seront – de peu d’efficacité, car ils ne s’attaquent pas à l’essence à des phénomènes. C’est que la sphère informelle favorisant les actions spéculatives est le produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l’Etat nourrissent des liens dialectiques entre la sphère informelle et la logique rentière. Il en résulte l’absence d’une régulation produit d’une incohérence et du manque de visibilité dans la politique économique et sociale et en cas de remous sociaux, une mentalité bureaucratique qui laisse croire que des lois et des commissions résoudront les problèmes.

4. La quatrième raison liée à la ; précédente est l’inflation importée. Mais la question qui se pose est de savoir pourquoi lorsque le taux d’inflation mondial allait vers zéro en 2009 cela n’a profité ni aux producteurs ni aux consommateurs algériens. Le dérapage à la baisse du dinar a gonflé artificiellement les recettes fiscales (voilant l’importance du déficit budgétaire). Le fonds de régulation des recettes calculées en dinars algériens, les taxes exorbitantes au niveau des douanes qui s’appliquent à un dinar dévalué pour entretenir notamment les couches rentières ont largement contribué à la hausse des prix. Des mesures ponctuelles récentes sans vision stratégique sont édictées, principalement pour freiner les importations à la suite de l’importante augmentation des salaires. Elles ont des répercussions négatives, tant pour les opérateurs qui s ‘approvisionnent en Europe que sur le pouvoir d’achat des citoyens. Comme par le passé à l’époque du dollar faible, la dépréciation du dinar a répondu au souci de gonfler artificiellement le fonds de régulation des recettes et la fiscalité pétrolière variant entre 60-70%, et donc de voiler l’importance du déficit budgétaire et l’inefficience de la dépense publique. Exemple, le fonds de régulation de un (1) dollar donne 100 dinars, pondéré par une dévaluation de 20 % donne une valeur de 120 dinars calculé par le trésor et la banque d’Algérie dans leurs bilans annuels, et il en est de même pour la fiscalité pétrolière. Avec une dévaluation de 20 % cela abaisserait le montant de la fiscalité pétrolière. Cela renvoie à une économie totalement rentière où 98% des exportations sont le fait d’hydrocarbures et 70/75% des importations (équipement, matières premières où plus de 80% des entreprises privées et publiques fonctionnent avec des inputs importés) et les biens finaux représentent entre 2009/2010

Il s’ensuit de cette situation que l’on peut en déduire quatre remarques.

Premièrement, Le calcul d’un indice est historiquement daté impliquant que l’organe officiel de la statistique l’ONS revoie la composante du panier ayant présidé à son calcul- au XXI siècle avoir un ordinateur par exemple est une consommation normale.

Deuxièmement, le calcul de l’indice par l’ONS est un indice global qui voile les disparités sectorielles et structurelles car plus de 70% des salariés algériens perçoivent moins de 30.000 dinars net par mois et consacrant ce modeste revenu étant consacré à plus de 70% aux produits de première nécessité. Certes la cellule familiale, paradoxalement la crise du logement et les transferts sociaux d’où l’importance de son éclatement posant la problématique de lier tout processus de développement à la répartition du revenu et au modèle de consommation par couches sociales.

Troisièmement, bon nombre de produits importés sont subventionnés. Or ces subventions sont généralisées, mal ciblés et ne s’adressent pas toujours aux plus démunis et aux segments à valeur ajoutée que l’on voudrait promouvoir. La faiblesse d’une politique de prix reflétant la rareté des ressources entraine le gaspillage, l’importation et freine la production locale. Par railleurs, ces subventions combinées à la distorsion du taux de change du dinar favorisent bon nombre de fuite aux hors des frontières.

Enfin quatrièmement, sans subventions qui doivent être transitoires permis grâce à la rente des hydrocarbures, le taux d’inflation dépasserait les 10%. Si le processus inflationniste continue à ce rythme entre 2002/2013, cela aura également des incidences sur le taux d’intérêt des banques qui devraient le relever au moins de deux à trois points par rapport aux taux d’inflation réel, si elles veulent éviter la faillite. Où, alors l’Etat devra recourir à nouveau à leur assainissement comme par le passé. Cela freinerait à terme le taux d’investissement utile, la plupart des opérateurs économiques préférant se réfugier soit dans les activités et spéculatives à court terme actuellement dominantes. Mais surtout, le processus inflationniste en Algérie a un impact négatif sur le pouvoir d’achat de la majorité de la population algérienne. Cela explique la faiblesse du pouvoir d’achat, le Smig étant à 150 euros au cours officiel moins de 110 euros au cours du marché parallèle. En effet, depuis plus d’une année existe une différence entre le cours du dinar sur le marché parallèle (plus de 140 dinars un euro) et la cotation officielle (un euro pour 100 dinars) soit un écart de plus de 40 %. Le tarissement de l’épargne de notre émigration ou certains voyages ponctuels vers l’étranger (du fait de l’allocation devises limitée), souvent invoqués, ne sont pas les seules explications. Certainement bon nombre de personnes fortunées achètent des biens à l’étranger. Sinon, comment dès lors expliquer la hausse du cours de l’euro sur le marché parallèle par rapport au dinar algérien alors que son cours baisse par rapport au dollar au niveau international. Cela renvoie à la concentration excessive du revenu national au profit des rentes spéculatives et non de producteurs de richesses. Que doit faire l’Algérie face aux nouvelles mutations mondiales ?

II- L’ALGERIE PARTIE PRENANTE DES NOUVELLES MUTATIONS MONDIALES

Les mutations mondiales ont un impact évident sur l’économie algérienne totalement extériorisée comme en témoigne les effets de la crise de 1986 avec une chute des 2/3 des recettes des hydrocarbures ayant entraine une crise sociale l’Etat ^providence ne pouvant assumer son rôle, puis politique sans précédent entre 1990/1998 avec comme point culminant le rééchelonnement de 1994etplus de près de nous les effets deal crise d’octobre 2008 avec une chute de près de 35% des recettes. Les récents évènements tragiques d’In Amenas ont encore montré toute la vulnérabilité de l’économie algérienne. Aussi la mondialisation n’est une vue de l’esprit mais une réalité concrète. La mondialisation, processus historique complexe, produit du développement du capitalisme, processus non encore achevé, est une réalité. Actuellement l’argent, la technologie, les marchandises franchissent les frontières avec une rapidité et une facilité sans précédent, et ce aidés par la révolution dans les télécommunications, mettant fin à certains mythes d’économie dite « nationale ». Comme cela remet en cause certaines catégories comptables qui ont une portée opératoire de plus en plus limitée comme la production intérieure brute (PIB), le taux d’épargne, le taux de chômage, la productivité dite nationale comme si c’était un phénomène qui dépendait de la seule volonté des gouvernants internes. Ce n’est plus le temps où la richesse d’une Nation s’identifiait aux grandes firmes des Nations, celles-ci ayant été calquées sur l’organisation militaire et ayant été décrites dans les mêmes termes : chaîne de commandement –classification des emplois- portée du contrôle avec leurs chefs- procédures opératoires et standards pour guider tous les dossiers. Tous les emplois étaient définis à l’avance par des règles et des responsabilités pré- établis. Comme dans la hiérarchie militaire les organigrammes déterminaient les hiérarchies internes et une grande importance était accordée à la permanence du contrôle, la discipline et l’obéissance. Comme dans le fonctionnement de l’armée, la planification stratégique demandait une décision sur l’endroit où vous voulez aller, un suivi par un plan pour mobiliser les ressources et les troupes pour y arriver. La production était guidée par des objectifs pré- établis et les ventes par des quotas déterminés à l’avance. Les innovations n’étaient pas introduites par petits progrès, mais par des sauts technologiques du fait de la rigidité de l’organisation. Au sommet de vastes bureaucraties occupaient le rectangle de l’organigramme, au milieu des cadres moyens et en bas les ouvriers L’enseignement , du primaire au supérieur en passant par le secondaire, n’était que le reflet de ce processus, les ordres étant transmis par la hiérarchie, les écoles et universités de grandes tailles pour favoriser également les économies d’échelle. Actuellement une nouvelle organisation est en train de s’opérer montrant les limites de l’ancienne organisation avec l’émergence d’une dynamique nouvelle des secteurs afin de s’adapter à la nouvelle configuration mondiale. Nous assistons au passage successif de l’organisation dite tayloriste marquée par une intégration poussée, à l’organisation divisionnelle, puis matricielle qui sont des organisations intermédiaires et enfin à l’organisation récente en réseaux où la firme concentre son management stratégique sur trois segments : la recherche développement (cœur de la valeur ajoutée), le marketing et la communication et sous traite l’ensemble des autres composants, avec des organisations de plus en plus oligopolistiques, quelques firmes contrôlant la production, la finance et la commercialisation au niveau mondial tissant des réseaux comme une toile d’araignée. Les firmes ne sont plus nationales, même celles dites petites et moyennes entreprises reliées par des réseaux de sous traitants aux grandes. Les firmes prospères sont passées de la production de masse à des productions ciblées et segmentées. Ainsi, les grandes firmes n’exportent plus seulement leurs produits mais leur méthode de marketing, leur savoir faire sous formes d’usines, de points de vente et de publicité. Parallèlement à mesure de l’insertion dans la division internationale du travail, la manipulation de symboles dans les domaines juridiques et financiers s’accroît proportionnellement à cette production personnalisée. Indépendamment du classement officiel de l’emploi, la position compétitive réelle dans l’économie mondiale dépend de la fonction que l’on exerce. Fait nouveau, depuis la fin du XXème siècle, la qualification devient un facteur déterminant. Les emplois dans la production courante tendent à disparaître comme les agents de maîtrise et d’encadrement impliquant une mobilité des travailleurs, la généralisation de l’emploi temporaire, et donc une flexibilité permanente du marché du travail avec des recyclages permanents étant appelés à l’avenir à changer plusieurs fois d’emplois dans notre vie. Ainsi, apparaissent en force d’autres emplois dont la percée des producteurs de symboles dont la valeur conceptuelle est plus élevée par rapport à la valeur ajoutée tirée des économies d’échelle classiques, remettant en cause les anciennes théories et politiques économiques héritées de l’époque de l’ère mécanique calquée sur le modèle de l’ancien empire soviétique. A mesure que la firme se transforme en réseau mondial, impossible de distinguer les individus concernés par leurs activités, qui deviennent un groupe vaste, diffus, répartis dans le monde. Face à ce processus , nous assistons à une crise mondiale sans précédent depuis 1929.Elle est apparue avec la crise des prêts hypothécaires d'aout 2007, où des titres ont été adossés qu'à des entrées virtuelles, qui s'est faite en en cinq étapes :

a- les banques ont fait des prêts immobiliers à des ménages insolvables ou présentant peu de garanties, à des taux d'intérêts élevés

b- diffusion des mauvaises créances dans le marché : pour évacuer les risques, les banques «titrisent» leurs créances, c'est-à-dire qu'elles découpent leur dette en produits financiers pour la revendre sur le marché. La mondialisation a fait le reste, en diffusant ces titres à risque dans les portefeuilles d'investisseurs de toute la planète. Les fonds spéculatifs (hedge funds) ont été de gros acheteurs de subprimes, souvent à crédit pour doper leurs rendements (jusqu'à 30 % par an), et faire jouer l'effet de levier, les hedge funds empruntant jusqu'à 90 % des sommes nécessaires ;

c- retournement du marché immobilier américain : vers fin 2005, les taux d'intérêts américains ont commencé à remonter alors que le marché financier s'essoufflait. Des milliers de ménages ont été incapables d'honorer leurs remboursements entraînant des pertes pour les banques et les investisseurs qui ont achetés les titres obligataires ont vu leur valeur s'effondrer ;

d-crise de confiance : les banques se sont retrouvées dans une situation ou comme dans un jeu de poker, elles savent ce qu'elles ont dans leur bilan, mais pas ce qui se trouve dans celui des autres car ces mauvais crédits immobiliers ont été achetés un peu partout dans le monde et on ne sait pas quelle est la répartition du risque d'où une grave crise de confiance et cette situation paralyse le marché inter- bancaire, les banques ne se prêtant plus ou très peu craignant que leurs homologues soient dans une ligne rouge ;

e- intervention des banques centrales : face à la paralysie du marché, les banque centrales sont intervenus début août 2007 en injectant plusieurs centaines de milliards de dollars et d'euros de liquidités, les actifs toxiques continuant de produire leurs effets.

Ainsi, les ondes de chocs de la crise d’octobre 2008 qui a commencé aux Etats Unis d’Amérique, pays qui connait un déficit budgétaire élevé rendu possible par la suprématie du dollar, monnaie internationale qui représente entre 2011/2012 plus de 60% des transactions mondiales contre environ 27% pour l’euro, ne sont pas encore terminées. Cette crise dès 2009 s’est propagée à l’Europe et à la majorité des pays de la planète du fait que nous sommes à l’ère de la mondialisation étant en interdépendance des économies contrairement à la crise de 1929 qui n’a touché que quelques pays. La raison c’est que les différents gouvernants ont réalisé des replâtrages, ne s’étant pas attaqué aux fondamentaux de la crise, comme j’ai eu à le souligner entre 2008/2009 dans maintes contributions, à savoir la dominance de la sphère financière spéculative sur la sphère réelle, la dominance des profits spéculatifs aux dépends des salaires qui connaissent une régression dans le produit intérieur brut. Les gouvernements à travers les États-Nations – et la crise actuelle en est la démonstration, sont désormais dans l’impossibilité de remplir leurs missions du fait de la complexification des sociétés modernes, de l’apparition de sous-systèmes fragmentés, de l’incertitude liée à l’avenir et de la crise de la représentation politique, d’où l’exigence de s’intégrer davantage dans un ensemble plus vaste pour pouvoir répondre aux nouvelles préoccupations planétaires. Cette régulation mondiale est rendue d’autant plus urgente avec cette financiarisation accrue car il s’échange chaque jour plus de 4.000 milliards de dollars de devises sur les marchés des changes, trois fois plus qu’il y a une décennie, selon l’enquête triennale publiée fin aout 2010 par la Banque des règlements internationaux. C’est qu’à la dette des banques privées s’st substitué l’endettement public et le gonflement de la dette provoque un effet “boule de neige” selon un processus auto-entretenu, la charge d’intérêt qu’elle produit conduisant à augmenter le déficit et donc à accroître encore l’endettement de l’État et la charge des intérêts. La reprise permettra t- elle d’absorber cette importante injection monétaire sans précédent dans l’histoire du capitalisme comme le postule la théorie keynésienne raisonnant au sein de structures élastiques et d’Etats Nations (relance de la demande globale, consommation et investissement) et le blocage n’est –il pas mondial (fait nouveau -interdépendance des économies), donc d’ordre structurel ? Ces déficits colossaux inquiètent les marchés comme en témoignent les fluctuations boursières Au-delà de la question économique, le dossier est devenu, avec le sauvetage en urgence d’Athènes, un enjeu politique majeur de la gouvernance et un danger pour la cohésion tant européenne que mondiale. Cela est encore plus inquiétant vis-à-vis de la situation européenne et américaine En effet, sur un PIB mondial, selon les données du FMI pour 2011 de 71.000 milliards de dollars la population mondiale étant d’environ 7 milliards d’âmes, l’Europe à ejnviron17500 milliards de dollars pour 500 millions d’habitants et les USA 15.500 milliards pour une population de 380 millions d’habitants soit une concentration Europe/USA de 45% du PIB mondial pour une population ne dépassant pas le milliards d’habitants alors que la Chine qui n’a que 5500 milliards de PIB dépasse 1,3 milliard d’habitants . La dette souveraine USA/Europe représente plus de 40% de l’endettement global et donc que toute crise de ces deux zones qui ont les plus riches du monde impacte toute l’économie mondiale, y compris les pays émergents dont la Chine, le premier marché d’exportation étant l’Europe et le second les USA . Ainsi nous assistons malgré les assurances à une très grave crise comme en témoigne le taux de chômage élevé de l’Espagne qui vient de dépasser 24% de la population active. Si la crise devait toucher de plein fouet , l’Espagne, l’Italie la Grèce étant un épiphénomène avec moins de 400 milliards de dollars de PIB , c’est toute la zone euro qui risque de s’écrouler avec des incidences mondiales car l’Europe, quoi qu’en dise, est la première puissance économique mondiale. Comme il ya aura lieu de tenir compte de la nouvelle reconfiguration géo stratégique mondiale horizon 2015/2020, avec un “reformatage” qui modifiera certainement le peloton de tête du développement économique, tout comme le modèle de comportement dans la sphère économique avec le défi environnemental et les modes de fonctionnement des marchés économiques. Récemment certains ont pu parler de démondialisation où nous avons une tendance utopique et une tendance réaliste, concernant le protectionnisme. Rappelons que le protectionnisme consiste à protéger ses producteurs contre la concurrence d'autres États.. Les mesures protectionnistes consistent essentiellement à freiner le importations –barrières douanières, normes contraignantes comme les licences , freins administratifs, le contrôle des changes afin de limiter le mouvements des capitaux , des dévaluations comme en témoigne les conflits USA/Europe concernant le yuan chinois, dumping , ou tout simplement empêcher les investisseurs étrangers de prendre le contrôle d’entreprises nationales. Pour l’Algérie la règle des 49/51% s’inscrit dans ce cadre.

La première l’assimile à un retour au protectionniste intégral, à l’instar de la Corée du Nord, sans des solutions alternatives crédibles. La rhétorique est tentante mais la réalité de cette approche, c'est l'appauvrissement, le repli et la marginalisation. La seconde tendance certains parlant de Re-mondialisation, en axant sur la protection de l’environnement qui peut être créateur d’emplois à valeur ajoutée. Ce courant réaliste propose un autre discours axée sur un développement durable ( les énergies renouvelables) , la jeunesse en mal de repères y compris dans les pays développés, sur la morale en réhabilitant le travail, l’entreprise créatrice de richesses et les compétences par l'innovation et l'ouverture au monde. Selon les documents de l’OMC, le nombre de mesures protectionnistes dans le monde était passé de 220 en 2010 à 340 en 2011. Dans un récent rapport, l'Union européenne dénonce la hausse considérable des barrières protectionnistes, je cite « les pays du G20 qui ne respectent pas suffisamment leur engagement concernant la suppression des mesures en vigueur. Entre septembre 2011 et le 1er mai 2012, le démantèlement des mesures s’est ralenti: seules 13 mesures ont été abrogées, contre 40 entre octobre 2010 et septembre 2011. Dans l’ensemble, environ 17 % des mesures seulement (soit 89 mesures) ont été levées jusqu’à présent ou ont expiré depuis octobre 2008 Même les pays émergents, fortement impactés par la crise, pratiquement également ces dispositifs protectionnistes: l’Argentine a récemment étendu l’application de nouvelles procédures administratives astreignantes de pré-enregistrement à toutes les importations de marchandises ; l’Inde, importante productrice de coton, a institué une interdiction d’exportation concernant le coton brut ; la Russie est l’un des pays qui recourt le plus fréquemment à des mesures restrictives susceptibles d’être non conformes à ses obligations alors qu’elle est devenu récemment membre de l’OMC.. Cette tendance au protectionnisme ne concerne pas seulement l'Asie. Au Brésil, où la croissance est tombée de 7,5% en 2010 à 2,7% en 2011 , le gouvernement a décidé une hausse de 30% des taxes sur les véhicules importés dont les pièces ne sont pas à 65% au moins «made in Mercosur» (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Venezuela). Cette crise profonde traduit donc le désarroi des politiques ballotés entre la vision ultra libérale du tout marché et néo keynésienne, avec un rôle central à l’Etat régulateur mais s’inscrivant dans le cadre du libéralisme social, où nous assistons parallèlement à une crise de la théorie économique où des prix Nobel de sciences économiques proposent des diagnostics et des solutions contradictoires. Les positions vis-à-vis du protectionnisme néfaste qui aurait les mêmes conséquences que la crise de 1929 avec le retour sur le plan politique de dictatures, voire des guerres, est à prendre au sérieux. La mondialisation est un bienfait pour l’humanité à condition ne pas la circonscrire aux flux monétaires de synchroniser la sphère réelle et financière, de lier la dynamique économique et sociale, ce afin d’éviter ce déséquilibre entre le Nord et le Sud, encore que la gouvernance mitigée de certains dirigeants du Sud accroit cette inégalité, s’il ya des corrompus, il ya forcément de corrupteurs, renvoyant à la profonde moralisation des relations internationales et la l gestion des cités locales. Pour conclure cette partie quelle est la place du Maghreb dans la mondialisation ?

Le Maghreb pour une population de 90 millions d’habitants a un poids économique insignifiant du PIB mondial, seulement 405 milliards de dollars en 2011 sur 71.000 milliards de dollars du PIB mondial (source FMI) , soit 80% du PIB de la Grèce dont la population ne dépasse ne dépasse pas 12 millions d’habitants. Les échanges intra- maghrébines sont dérisoires moins de 3% de leurs échanges globaux et malgré les discours les comme cela a été démontré au récent sommet de Ryad , les échanges commerciaux entre les pays arabes ne dépassent pas 10%. Les échanges maghrébins sont tournés à plus de 60% en direction de l’Europe. La non intégration suicidaire fait perdre au Maghreb plusieurs points de croissance afin de résoudre le lancinant problème du chômage et de la pauvreté. Ainsi, la région maghrébine est frappée actuellement par une récession économique. Cette situation est renforcée par l'extension de la sphère informelle au niveau du Maghreb avec la dominance de la sphère marchande informelle, produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l’Etat , Servant de sous-pape de sécurité sociale, elle est donc tolérée par les pouvoirs publics. D’une manière générale, il ya urgence de l’intégration économique du Maghreb, qui doit être le pont entre l’Europe et l’Afrique continent d’avenir sous réserves d d’une meilleure gouvernance ce et des sous intégrations régionales, possède d’importantes potentialités dans la mesure où horizon 2030/2040 avec un, quart de la population mondiale, l’axe de la croissance de l’économie mondiale devrait se déplacer de l’Asie vers l’Afrique expliquant les tensions géopolitiques notamment au Sahel et les rivalités du couple Europe/USA n’existant pas de divergences stratégiques, parfois des divergences tactiques et la Chine pour le contrôle de ce continent..

III- LA TRANSITION ENERGETIQSUE MONDIALE

Avant de commencer cette partie je voudrai donner quelques précisons concernant les gisements d’IN Amenas. Au préalable signalons que l’Algérie approvisionne en gaz le marché européen selon une fourchette variant entre 13/15% derrière la Russie et la Norvège. Depuis 2006, l'exploitation autour d'In Amenas est menée conjointement par l'entreprise nationale algérienne Sonatrach Britisch et Statoil avec un investissement évalué à 2 milliards de dollars et employant environ 700 personnes. En moyenne le site de In Amenas produit 50 000 barils par jour de condensat ainsi que 9 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an avec une recette annuelle estimée par l’AIE à 3,9 milliards de dollars. Donnant une perte journalière, encas d’arrêt entre 10,5 et 11 millions de dollars sans compter les dégâts de certaines installations et des indemnisations fonction des clauses des contrats d’assurance. Si l’on prend une moyenne de 55 à 60 milliards de mètres cubes gazeux d’exportation ces trois dernières années, la part d’In Amenas représente entre 17 à 18% pour les exportations et à environ 10/12% de la production totale mais seulement 2% de la consommationeuropéenne.

La transition énergétique maitrisée, est un facteur essentiel car l’énergie est au cœur de la sécurité mondiale. La production mondiale d’énergie est par ordre pétrole, 35,2% , le charbon 25,0%, le gaz naturel 21,0%, le nucléaire 6,2% , l’hydraulique/biomasse 2,2% et les autres énergies renouvelables environ 10,4% La consommation énergétique mondiale varie selon certaines statistiques internationales contradictoires. Selon Agence internationale de l'énergie nous avons 8,2 milliards de tep en 2007 contre 4,7 en 1973, pour une production énergétique mondiale (énergie primaire) de 12 milliards de tep. En 2010, la consommation d'énergie mondiale a augmenté de 5,5 %, avec une croissance de 6 % des émissions de CO2 liées à l'énergie. Toujours selon l’AIE, les pays émergents contribuent pour 2/3 à cette augmentation globale, avec environ 460 Mtep, la Chine représentant à elle seule 1/4 de la croissance de la consommation énergétique mondiale en 2010. Selon les extrapolations 2040/2050 où la population mondiale variera entre 9 à 10 milliards d’habitants, en fonction de la croissance des pays émergents , et supposant une croissance moyenne en demande d’énergie de 1,7% par an l’on assistera à un doublement de la demande mondiale soit une consommation de 20 milliards de tep dans les années 2040 – 2050.

Il semble bien que l’on assiste en Algérie passivement aux nouvelles mutations énergétiques mondiales qui ont un impact stratégique sur son devenir . Je recense cinq contraintes qui peuvent faire perdre à l’Algérie des parts de marché. Tout dépendra de l’évolution de la croissance de l’économie mondiale, de son modèle de consommation énergétique, de l’évolution des prix internationaux en termes réels tenant compte des fluctuations des monnaies clefs notamment du dollar et de l’euro et des coûts internes, pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement. Car il serait également illusoire de miser sur un prix du baril à prix constants de plus de 130/150 dollars qui serait un prix plancher de seuil de rentabilité pour les énergies substituables. Le passage du charbon dont les réserves exploitables dépassent 200 ans aux hydrocarbures ont été le fait de la hausse des prix du charbon. Tenant compte également de la protection de l’environnement, faisons confiance au génie humain, on assisterait alors forcément à de nouvelles sources d’énergie plus rentables et donc au déplacement du modèle de consommation énergétique.

2.- La première contrainte est le projet Algérie Italie de Galsi toujours en gestation. Rappelons qu’un accord intergouvernemental relatif à ce projet a été conclu en novembre 2007 entre l’Algérie et l’Italie. Ce gazoduc devait relier Hassi-R’mel à El Kala dans sa partie « On shore » sur une longueur de 640 km. Dans sa partie « Off Shore », le projet devait relier El Kala à Cagliari en Sardaigne sur une distance de 310 km. Le niveau de participation de Sonatrach prévu était de 36% et une fois concrétisé, il devait acheminer, directement en Italie, un volume annuel de 8 milliards m3 de gaz. Dans le cadre de l’ arrêté du 15 décembre 2009 relatif à la programmation pluriannuelle des investissements de production d’électricité, publié au Journal Officiel du 10 janvier 2010 français, il était prévu que pour la Corse, les nouvelles centrales thermiques fonctionnent au gaz naturel, dès lors que le raccordement de la Corse au gazoduc Algérie-Italie via la Sardaigne (Galsi) réalisé. Or le projet est toujours gelé comme je le rappelais dans une émission à la télévision française France 3 en décembre 2011, les élus de la Sardaigne s’étant opposés à son tracé initial. Cette attaque fera t- elle fuir les compagnies étrangères ? Bien que les champs pétroliers et gaziers n’ont jamais été la cible des terroristes entre 1990/2000, je répondrai NON. Et ce serait un mauvais message, le terrorisme pouvant s’attaquer à d’autres espaces géographiques gaziers et pétroliers. Et pour preuve l’exemple de la période sanglante qu’a connue l’Algérie où les compagnies notamment américaines ont investi et du Nigeria où malgré bon nombre d’attentats cela n’a pas fait fuir les compagnies étrangères. Cela ne pose pas de problèmes pour les grands gisements mais pour les petits gisements. Si le taux de profit est supérieur à d’autres zones ,les compagnies viendront quitte à faire appel ,car existe au niveau mondial un important marché de compétences inexploitée avec la crise actuelle, aux nationaux marginalisés, aux bi nationaux et aux asiatiques, comme le font les pays du Golfe à très en manageant astucieusement la ressource humaine, leurs nationaux étant presque inexistants Deux exemples, l’usine d’engrais d’Arzew par Oman et le contrat vient d’être signé avec le Qatar pour l’usine sidérurgique à Bellara et on se demande pourquoi l’Algérie à importantes ressources financières ne réalise pas ce transfert technologique. Aussi, i l faut éviter toute psychose, l’Algérie ayant toujours respecté ses engagements internationaux pour le volet hydrocarbures. Pour tout investisseur existent plusieurs critères d’attrait dont certes l’aspect sécuritaire mais également la stabilité juridique, une politique cohérente et visible, moins de bureaucratie et surtout le profit ,dans la pratique es affaires n’existant pas de sentiments.

3.-Deuxième contrainte le projet Medgaz d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux. Qu’en sera-t-il dans la mesure où selon l’agence Reuters en date du 25 décembre 2012 deux partenaires du groupe Sonatrach dans le projet du gazoduc entre l’Espagne et l’Algérie seraient sur le point de vendre leurs participations en raison de la crise qui sévit en Europe notamment en Espagne. Ainsi Endesa et Iberdrola sont en négociations pour leur retrait dans le capital de Medgaz, préférant acheter sur le marché spot le gaz du Qatar et du Nigeria . Il est à préciser que le capital d’Endesa est détenu à hauteur de 92 % par l’italien Enel (ENEI.MI) qui est un leader de la distribution de gaz en Espagne alors que Iberdrola, détenteur de 20% du capital de Medgaz aux cotés de Cepsa avec 20% ainsi que les françaises Gdf et Suez avec 12 %.

4.-Troisième contrainte Quant au projet NIGAL Gazoduc d’environ 4500 km reliant la région de Warri (Nigeria) à l’Algérie et l’ Europe, 2500 km sur le territoire Algérien, 750 km sur le territoire du Niger, 1300 km sur le territoire Nigérian, prévu pour le transport de 20 à 30 milliards de m3 par an en majorité vers le marché européen avec la signature du Memorundum of Understanding entre NNPC et SONATRACH le 14 Janvier 2002 pour la constitution d’une société d’étude et de promotion du projet et l’accord pour l’élaboration de l’étude de préfaisabilité le 08 Mars 2003, qui devait être opérationnel en 2015. Outre les conflits frontaliers en Afrique subsaharienne et dont le coût initialement prévu par la société PENSPEN, entre 5 à 7 milliards de dollars dépasse selon certaines estimations en 2012 les 15 milliards de dollars à prix constants, une étude de l’Institut français des Relations Internationales réalisée par Benjami Augé en mars 2010,( voir site IFRI) l’estimant même à 25 milliards de dollars ,et qui devait bénéficier d’un apport financier européen, il est toujours en gestation. Avec ce coût très élevé, évidement la rentabilité est posée.

5.-Quatrième contrainte le rapport 2012 de l’AIE selon lequel les USA avec la révolution du gaz schiste devrait être exportateur de pétrole vers 2017 et de gaz horizon 2020 concurrençant sérieusement les leaders actuellement l’Arabie Saoudite pour le pétrole et la Russie pour le gaz. Si les prévisions de ce rapport se vérifient cela serait un grand bouleversement géostratégique. Qu’en sera-t-il pour l’Algérie si le marché américain est fermé horizon 207/2020 représentant 30% des exportations algériennes en valeur ? A-t- on d’ores et déjà penser à d’autres destinations géographiques et partenaires tenant compte de la concurrence internationale, des couts y compris les couts de transport ? En effet selon le rapport du ministère de l’Energie, publié en 2011, la structure des exportations s’oriente de plus en plus vers les produits gazeux. En effet, la part des produits gazeux durant la période 1962-1999 ne représentait que 29% contre 43% durant la période 2000-2010. Quant aux produits liquides, ils représentaient 71% des volumes exportés durant la période 1962-1999, contre 57% fin 2010. Le pétrole brut exporté représentait 95% des hydrocarbures liquides en 1971 et se situé à 30% en 2010. Quant aux produits raffinés et GNL, leur part a augmenté substantiellement passant de 3% en 1971 à 28% en 2010. Les marchés européens et américains restent les débouchés traditionnels des exportations, ces deux marchés absorbent en volume, respectivement, 63% et 29% des ventes globales des hydrocarbures et en valeur de 56% et 35%, respectivement (voir rapport MEM).

6.-Cinquième contrainte le devenir du plus grand projet de gazoduc algérien Transmed qui fournit du gaz naturel algérien à l'Italie depuis 1983 à raison de 30 milliards de m3 par an qui devait être porté à plus de 34 milliards de mètres cubes gazeux fin 2010 et 40 milliards fin 2012 avec la nouvelle stratégie offensive de Gazprom à travers Northstream et Southstream. Rappelons que le Nord stream, a été inauguré le 8 novembre 2011 qui permet l’acheminement de gaz russe en Europe. C’est un projet stratégique dont le tracé, d'une longueur de 1 224 km, doit à terme permettre de transporter 55 milliards de mètres cubes de gaz par an de Vyborg jusqu'à la ville allemande de Greifswald en traversant les eaux territoriales de la Russie, de la Finlande, de la Suède, du Danemark et de l'Allemagne. « Le volume de gaz fourni (sera) comparable à l'énergie produite par onze centrales nucléaires », a expliqué Vladimir Poutine lors de l’inauguration. La première conduite, d'une capacité de 27,5 milliards de mètres cubes, a été achevée en mai 2011. Une deuxième est en cours de construction et doit être entièrement posée d'ici à la fin 2012, doublant la capacité de la liaison avec un cout estimé à 12millairds de dollars selon le vice-premier ministre russe, Igor Setchine, Quant au projet de South Stream, concurrent direct de l’Algérie, afin de le mettre en œuvre, le russe Gazprom et Eni ont créé en 2008 la compagnie South Stream AG. En juin 2010, ils ont signé un mémorandum visant à associer le groupe français EDF au projet. En mars 2011, Gazprom et Wintershall Holding GmbH ont signé un mémorandum d'entente sur la participation de la compagnie allemande à la construction du tronçon sous-marin du gazoduc. Tout comme Nord-Stream, il doit permettre à la Russie de contourner l'Ukraine, principal pays de transit. Fin décembre 2011, selon le président Vladimir Poutine alors premier ministre, , les travaux du gazoduc South Stream, destiné à livrer du gaz russe à l'Union européenne via la mer Noire, ont commencé fin 2012 et non plus en 2013 comme prévu initialement dans le projet pour se terminer en 2015. Long au total de 3.600 km, (la longueur du tronçon sous-marin sera d'environ 900 km et sa profondeur maximale de plus de 2.000 m), South Stream doit alimenter en gaz russe l'Europe occidentale, notamment la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Slovénie et l’Autriche, la Grèce et l'Italie, via la mer Noire et les Balkans. D'une capacité de 63 milliards de m3 de gaz, le tronçon sous-marin doit entrer en service en 2015, le coût estimatif du projet étant évalué à au départ à 15,5 milliards d'euros et selon les estimations récentes entre 21/22 milliards de dollars. . L’ensemble de ces projets en plus de ce qui se passe en Syrie, ont remis en cause le projet Nabucco où en décembre 2011, simultanément la Turquie et l'Azerbaïdjan avait annoncé la mise en place du gazoduc transanatolien qui devait absorber le gaz de Shah Deniz initialement envisagé pour Nabucco qui est un projet de gazoduc reliant l’Iran et les pays de la Transcausasie à l’Europe centrale. La découverte d’un important gisement près de Chypre mitoyen de nombreux pays entre 3000-3500 milliards de mètres cubes gazeux , explique les tensions au niveau de la région , notamment en Syrie afin de réactiver ce projet et dépendre moins du gaz russe et à un degré moindre du gaz algérien sans compter les convoitises de pus de 1500 milliards de mètres cubes gazeux en Lybie à peine exploitée ,ce pays ayant misé surtout sur le pétrole d’ailleurs léger comme celui de l’Algérie.

Quel sera le devenir de l’Algérie au niveau du marché mondial énergétique face à ces contraintes ? Pour le gaz pourra t- elle exporter ses 85 milliards de mètres cubes gazeux prévus à un prix de cession rentable alors qu’elle peine à atteindre 60 milliards de mètres cubes gazeux alors qu’elle avait prévu horizon 2020 d’exporter plus de 100 milliards de mètres cubes gazeux et alors à quel cout ,Sonatrach souffrant d’un important déficit de management stratégique comme j’ai eu à le démontrer récemment dans la revue de HEC Montréal? Que sera l’Algérie horizon 2025-2030 avec une population de 50 millions d’habitants face à ces bouleversements géostratégiques sans hydrocarbures traditionnels? Aura-t-elle réalisé horizon 2025/2030 une transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures reposant sur l’entreprise créatrice de richesses dans le cadre des valeurs internationales et son soubassement la valorisation des compétences ? Le gaz de schistes est-il la solution ?

Rappelons que le gaz de schiste est contenu dans des roches sédimentaires argileuses très compactes et très imperméables, qui renferment au moins 5 à 10% de matière organique. Généralement la profondeur d'exploitation des shale gas est de l'ordre, en moyenne générale, selon les gisements, de 500, souvent 1.000 à 3.000 mètres de profondeur, soit de un à plusieurs kilomètres au-dessous des aquifères d'eau potable, la profondeur étant moindre aux USA. La fracturation de la roche suppose par ailleurs d'injecter un million de mètres cubes d’eau douce pour produire un milliard de mètres cubes gazeux à haute pression et du sable. Une partie de l'eau qui a été injectée pour réaliser la fracturation hydraulique peut être récupérée lors de la mise en production du puits après traitement ce qui suppose des installations appropriées. Le sable injecté combiné d’additifs chimiques a pour but de maintenir les fractures ouvertes une fois la fracturation hydraulique effectuée, afin de former un drain pérenne par lequel le gaz va pouvoir être produit. De nombreux gisements sont enfouis sous des nappes phréatiques et avec la remontée du gaz, le liquide de fracturation peut parfois atteindre ces nappes, et se mêler à l'eau, qui devient alors impropre à la consommation. Selon un rapport rédigé par la commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants américaine, l'exploitation du gaz de schiste a entraîné l'utilisation de "plus de 2.500 produits pour la fracturation hydraulique, contenant 750 substances chimiques dont 29 sont connues pour être cancérigènes ou suspectées telles ou présentant des risques pour la santé et l'environnement". Pour l’Algérie, pays semi aride, le problème se pose avec le risque de pollution des nappes phréatiques, la nappe d’eau étant l’Albien. De nombreux gisements sont enfouis sous des nappes phréatiques et avec la remontée du gaz, le liquide de fracturation peut parfois atteindre ces nappes, et se mêler à l’eau, qui devient alors impropre à la consommation. A-t-on prévu les moyens de lutte contre la détérioration de l’environnement ? Et l’Algérie étant un pays semi-aride, a-t-on fait les extrapolations d’arbitrage entre la consommation d’eau des populations, des secteurs économiques et l’utilisation de ce gaz ? Car en l’absence de technique alternative à la facturation hydraulique grande consommatrice d’eau, l’impact de cette exploitation sur la ressource en eau demeure l’une des principales préoccupations. Parce que dans le climat aride ou semi-aride de l’Algérie, le rechargement des nappes phréatiques est faible. C’est donc dans les nappes profondes que les exploitants iraient pomper l’eau nécessaire à l’exploitation du gaz. Par ailleurs, l’utilisation massive d’eau par l’Algérie pourrait être à l’origine de tensions avec ses voisins. Certains bassins hydrographiques complexes sont en effet partagés avec notamment la Lybie et la Tunisie.

Alors se pose la question, pourquoi l’Algérie veut s’orienter vers le gaz schistes inscrit dans la nouvelle loi des hydrocarbures où d’ailleurs le fondement fiscal reposera sur la le taux de rentabilité ce qui exigera des audits financiers pointus de la partie algérienne afin d ‘éviter le gonflement des charges des compagnies? Les hydrocarbures constituent l’épine dorsale de l’économie algérienne. Selon les dernières estimations établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) en 2011, nous avons les réserves mondiales de gaz de schistes récupérables suivantes (en milliards de mètres cubes gazeux) : Chine : 36.120, USA : 29.500, Argentine : 21.900 ; Mexique, 19300- Afrique du Sud : 13.700, Libye : 8.200, Algérie : 6.500 (à peine 25% des réserves des USA) contre une estimation variant entre 12.000 et 17.000 du Ministère de l’Energie . Ce sont les gisements prouvés. Pour l'AIE, cette nouvelle évaluation majorerait les réserves de gaz techniquement extractibles dans le monde de 40% et les porterait à 640.000 milliards de m3, soit plus du triple des réserves mondiales de gaz conventionnel dont d’ailleurs des découvertes importantes se font chaque jour avec une concurrence accrue. Depuis la révolution du gaz non conventionnel qui fera des USA horizon 2020 le premier exportateur mondial avant la Russie sachant que qu’elle détient un tiers des réserves mondiales de gaz conventionnel suivi de l’Iran (15%) er du Qatar (10%) l’Algérie ayant seulement 2,5% des réserves mondiales contre moins de 1% pour le pétrole. Sans compter les investissement possibles de la Chine qui détient les premières réserves mondiales, possédant surtout la ressource humaine , richesse bien plus importante que toutes les réserves d’hydrocarbures, la concurrence risque d’être rude pour l’Algérie .Comme ce marché est segmenté à l’instar du gaz conventionnel où les canalisations représentent environ 70% de la commercialisation mondiale du gaz, la concurrence ne peut qu’influencer le prix de cession du gaz non conventionnel.

L’Algérie a-t-elle établi une carte géologique fiable confirmant les assertions du ministre de l’Energie et des responsables de Sonatrach ? Il n’existe aucune statistique internationale, entendue d’organismes mondiaux reconnus en la matière, qui confirment les données avancées par les officiels algériens. On peut comme pour le gaz conventionnel découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement. La rentabilité économique et par là le calcul des réserves, est fonction de la croissance de l’économie mondiale et de son modèle de consommation, de la consommation intérieure, des couts d’extraction et du transport, des concurrents et des énergies substituables. L’Algérie n’est pas seule sur le marché mondial. Il existe une concurrence internationale et l’on doit tenir compte de la dispersion des gisements dont la durée de vie contrairement au gaz conventionnel est limitée dans le temps, Par ailleurs, outre la maitrise technologique, dont il conviendra d’inclure dans le cout par l’achat du savoir faire, l’avantage de certains pays comme les USA c’est la disponibilité d’un réseau de transport de gaz pratiquement sur l’ensemble du territoire en plus du fait que les gisements ne sont pas profonds. Qu’en sera-t-il des coûts des canalisations additionnels pour l’Algérie ? La rentabilité dépend donc de l’évolution future du prix de cession du gaz sur le marché international qui est actuellement bas sur le marché libre avec la révolution du gaz non conventionnel, ce cours ayant légèrement remonté entre 2011-2012 après la catastrophe nucléaire japonaise. C’est que la gestion de l’exploitation est complexe, les forages perdant 80% de la productivité au bout de 5 ans. La reformulation de la loi des hydrocarbures permettra-t-elle de relancer l’exploration sur des bases opérationnelles ? A moins et comme cela se passe pour la majorité des entreprises publiques structurellement déficitaires, le Trésor supporte les surcouts d’exploitation du gaz schistes sachant qu’il a consacré plus de 50 milliards entre 1991/2011. Pour autant, 70% des entreprises sont revenues à la case de départ. Mais à terme cela ne peut durer si le prix de cession ne couvre pas les couts avec une marge de profit raisonnable. Aussi s’agit-il de penser, en urgence au futur modèle de consommation énergétique, l’énergie, par un large débat national, étant un facteur déterminant de la sécurité nationale, afin de favoriser les arbitrages de politique économique : énergies fossiles classiques( pétrole-gaz conventionnel) gaz non conventionnel, énergie nucléaire à des fins civiles, énergies renouvelables. Quelles perspectives énergétiques pour l’Algérie face à l’épuisement de ses réserves posant la problématique du développement des énergies renouvelables où peut recenser le solaire (solaire photovoltaïque, solaire thermique), l’hydroélectricité, l’éolien, la biomasse et la géothermie. Les investissements dans les énergies renouvelables à l'échelle mondiale ont augmenté de 600 % de 2004, à 2010 et sont principalement réalisés dans les pays du G20. Les investissements dans les énergies renouvelables à l'échelle mondiale ont progressé de 6,5 % en 2011, atteignant 263 milliards de dollars, indique le Pew Charitable Trusts dans son étude annuelle de 2011 .

Cela rentre dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique qui touchera en premier lieu l’Afrique dont le Maghreb Pour le Maghreb, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L’eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir, le changement climatique pourrait placer ces pays dans des situations inconfortables puisque le volume maximal d’eau mobilisable serait déficitaire d’ici 2020.Le processus de changement climatique se traduira par une remontée des zones arides et désertiques notamment dans la région du Maghreb Le changement climatique touchera également la production des légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30 % à et une baisse de rendement du blé à prés de 40%. Le changement climatique pourrait entraîner aussi une véritable crise migratoire. L’eau l’or bleu enjeu du XXIème siècle qui non résolu peut provoquer des guerres planétaires. Qu’en est-il pour l’Algérie ?

- Programme énergies renouvelables en Algérie

Avec l’épuisement inéluctable des énergies fossiles classiques, il y a urgence de développer les énergies renouvelables qui sont des énergies flux inépuisables par rapport aux « énergies stock » tirées des gisements de combustibles fossiles en voie de raréfaction participent à la lutte contre l’effet de serre et les rejets de CO2 dans l’atmosphère, facilitent la gestion raisonnée des ressources locales, et surtout ce que l’on oublie souvent génèrent des emplois à forte valeur ajoutée. La production à grande échelle qui permettrait de réduire substantiellement les couts tout en favorisant à l’aval une multitude de PMI-PME renforçant le tissu industriel à partir des énergies propres. Avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. Le taux d’électrification du pays est à 97% alors que le taux de couverture en gaz est de 57%. 96% de la production d’électricité est produite à partir du gaz naturel, 3% à partir du diesel (pour les régions isolées du sud algérien), 1% à partir de l’eau (centrale hydraulique de 100 MW). Quant à la production d’électricité à partir des ENR, elle est très faible : 1MW. Le prix du KWh est environ de 4 DA pour les clients domestiques et industriels alors que le prix de cession bas, entrainant d’ailleurs du gaspillage, est de 0,068 DA le mètre cube. Ainsi, il est prévu que Sonelgaz investisse via le Trésor public environ 27 milliards de dollars d’ici 2016/2017 pour une capacité supplémentaire de 12.000 MW. Tous ces investissements fonctionneront en majorité en turbines de gaz et pour le Sud au diesel, ce qui est contraire aux règles de l’environnement, le diesel étant polluant et de surcroît importé en Algérie pour plusieurs centaines de millions de dollars. Comme le diesel connaît un prix international très élevé, quel sera le coût du KWH et à quel prix sera la cession ? Et d’ici 2030, 6O milliards de dollars dont une grande fraction doit être consacrée aux énergies renouvelables. Dans cette perspective, la production d’électricité à partir des différentes sources d’énergies renouvelables dont l’Algérie compte développer sur la période 2011-2030 serait de 22.000 mégawatts à l’horizon 2030, soit 40% de la production globale d’électricité. Sur les 22.000 MW programmés pour les deux prochaines décennies, l’Algérie ambitionne d’exporter 10.000 MW, alors que les 12.000 MW restants seraient destinés pour couvrir la demande nationale. Une fois réalisé, ce programme permettra d’économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années. L’Algérie a réceptionné en mi-juillet 2011 la première centrale électrique hybride à Hassi R’mel, d’une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant de la combinaison du gaz et du solaire. Se pose donc les perspectives. L’option d’avenir pour l’Algérie est la combinaison du solaire et du gaz afin de réduire les couts au sein d ‘une stratégie hors hydrocarbures Avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, selon l’Agence spatiale allemande (ASA), qui a procédé à une évaluation par satellites, les résultats donnent un potentiel estimé pour l’Algérie à 169,440 téra-watts heure/an (TWH/an) pour le solaire thermique, et de 13,9 TWH/an pour le solaire photovoltaïque, ce qui équivaut à environ 60 fois la consommation de l’Europe des 15 (estimée à 3 000 TWh par an), l’énergie solaire journalière dans le désert équivalent pétrole étant estimée à 1,5 baril par km² selon cette agence. Mais ce projet peut-il se réaliser seul, l’Afrique du Nord n’étant-il pas le cadre idéal et sans un bon partenariat pour partager les risques ? En fait la politique énergétique est lié intimement à la politique économique et sociale future de l’Algérie pour préparer l’après hydrocarbures, renvoyant à l’urgence d’un nouveau modèle de consommation énergétique. Mais tant pour le pétrole, le gaz conventionnel ou non conventionnel, le solaire ou le nucléaire civil, se pose la problématique de la disponibilité de la ressource humaine, richesse pérenne bien plus importante que toutes les ressources en hydrocarbures qui a toujours fait la richesse des nations. Et dans ce cadre, comment ne pas rappeler que l’élite algérienne est caractérisée par sa marginalisation sociale selon la revue américaine Foreign Policy de juillet 2010 qui vient de consacrer une enquête minutieuse aux pays les plus vulnérables du monde. A cet effet, cette revue a classé l’Algérie parmi les plus vulnérables au monde avec une note de 8,6 sur 10 pour la disparition et la dispersion de l’élite, il s’agit d’une des notes les plus mauvaises du monde. Selon cette revue, les conditions de vie déplorables des cadres et cerveaux algériens, les très bas salaires et l’environnement politique défavorable hypothèquent l’avenir de l’Algérie qui risque de se retrouver sans son intelligentsia pour construire son avenir

IV - Quelques axes directeurs

1.-Les erreurs à ne pas commettre

a- Avoir une vision dictatoriale dans les choix sans dialogue et consultation des segments réels de la société, diriger une société minoritaire en ignorant la société majoritaire

b- Ignorer le temps dont la maitrise est le principal défi des gouvernants du XXIème siècle, le temps ne rattrapant jamais, e statut quo étant suicidaire,

c-croire que les réserves de change, sont le reflet de la prospérité alors qu’elles ne constituent qu’une richesse virtuelle et de surcroit provenant d’une ressource éphémère

d-Croire que des lois, le juridisme résout tout les problèmes alors qu’il s ‘agit de s’attaquer au fonctionnement réel de la société. comme la règle des 49/51% loi de finances 2009 étendue aux banques loi de finances 2010 ,et en 2013 dans la nouvelle loi des hydrocarbures étendu aux canalisations, à l’aval ( raffinerie-pétrochimie), Un simple conseil des Ministres aurait suffi l’Etat algérien étant souverain, du fait que la notion de stratégie et non stratégique est historiquement daté, ce qui est stratégique aujourd’hui peut ne pas l’être demain et vice versa .

e-Croire donc que le bureau peut résoudre les problèmes : comme l’a montré le grand sociologue Max Weber est nécessaire dans toute économie mais il doit être au service de la société et non fonctionner comme en Algérie comme pouvoir bureaucratique qui fonctionne en vase clos

f-Croire que l’on élabore une politique industrielle comme dans le passé de l’illusion mécanique des industries industrialisantes alors que nous sommes à l’ère d’une re-mondialisation avec d’importants bouleversements géostratégiques , révolution du nouveau système d’information fondé sur des réseaux mondiaux alors qu’ils ‘agit d’élaborer des choix stratégiques au sein filières internationalisées, donc une stratégie d’entreprise performantes initiées au management stratégique dans le cadre des valeurs internationales

g-Croire en l’autosuffisance alimentaire, en ignorant les couts , l’Algérie grenier de l’Europe étant un pays semi aride soumis aux aléas climatiques, surtout avec le réchauffement climatique où le Maghreb risque de connaitre une intense désertification et une pénurie d’eau.

h-Croire que trois années de report pour le dégrèvement tarifaire de l’Accord qui lie l’Algérie avec l’Europe pour une zone de libre échange applicable depuis le 01 septembre 2005 sur tout le tissu économique sera suffisant sans de profondes réformes structurelles

i-Croire à l’ère de micros Etats alors que la constitution de grands ensembles économiques constitue le facteur essentiel d’adaptation aux nouvelles mutations mondiales

j-Croire que la planification c’est le retour à la planification soviétique centralisée alors que la planification stratégique est fondamentale, les meilleurs planificateurs du monde étant les transnationales, l’économie de marché, ne supposant pas anarchie, reposant avant tout sur un contrat de confiance et non pas sur des directives administratives de peu d’efficacité produisant une bureaucratie néfaste,

k-Croire que les relations économiques se font d’Etat à Etat alors que la pratique des affaires repose sur des réseaux souples décentralisées impliquant les opérateurs, l’université et la société civile et donc que le Tout Etat résoudra les problèmes devant différencier l’Etat régulateur stratégique en économie de marché comme un chef d’orchestre et l’Etat gestionnaire

l-Croire ou plus exactement essayer de faire croire, que le privé national et international est l’ennemi de la Nation, discours pour préserver les intérêts rentiers

m-Croire que le taux de chômage se résout par la création d ‘emplois dans le secteur administratif

n-croire que la lutte dans de la sphère informelle se résout par des mesures autoritaires alors qu’elle renvoie au fonctionnement de la société et des dysfonctionnements des appareils de l’Etat

o-Croire au mythe des années 1970, et l’expérience de l’Espagne est là, que quant le bâtiment va tout va, les infrastructures étant un moyen étant bien placé puisque j’ai eu à diriger assisté du Ministère de l’intérieur, de l’habitat et tous les walis d e ‘époque le dossier habitat à la cour des comptes entre 1982/1983, encore que la dynamisation de ce secteur suppose une vision d ‘ensemble tant à l’amont qu’à l’aval qui freine son expansion les capacités locales

Ce qui m’amène à donner quelques orientations qui seront approfondi lors du débat le volet énergétique et quelques axes de redressement national

2.-Propositions concernant le volet énergétique

.-Tenant compte de l’évolution des coûts croissants, des nouvelles mutations énergétiques mondiales et de la concurrence de nouveaux producteurs, des exportations et de la forte consommation intérieure induits par les 20 milliards d’euros de nouveaux investissements dans le doublement des capacités des centrales électriques qui fonctionneront à partir des turbines de gaz, favorisé par des bas prix, l’Algérie sera importatrice de pétrole dans 15/16 ans et de gaz conventionnel dans 25 ans.

1. Revoir ses tarifs liés au mode de gouvernance n’étant ni dans une économie de marché, ni dans l’ancienne économie administrée, toujours en transition depuis 1986. En fait la maitrise des systèmes de gestion implique des informations fiables et des comptabilités claires. Combien d’entreprises publiques et privées ont une comptabilité analytique leur permettant de cerner leur cout par sections condition indispensable de toute prévision ?

2. Mieux cibler ces subventions qui sont supportées par le trésor sans distinction de revenu sans compter la multitude de comptes spéciaux. En Algérie existe un véritable paradoxe : la consommation résidentielle (riches et pauvres payent le même tarif ; idem pour les carburants et l’eau) représente 60% contre 30% en Europe et la consommation du secteur industriel 10% contre 45% en Europe montrant le dépérissement du tissu industriel. Ces subventions ne concernent pas seulement l’électricité, mais d’autres segments comme le prix du pain étant subventionnés depuis 1996, sans subventions, le prix de la baguette actuellement à 8,50-10 dinars – officiel – dépasserait 25 DA. Pour les carburants, selon le ministère de l’Énergie et des Mines, le prix réel devrait fluctuer entre 60 et 80 DA le litre. La tarification de l’eau se pose à peu près dans les mêmes termes que les carburants. Sur la base du prix du gaz de 0,25 dollar le million de btu, le prix de revient de l'eau atteint 69 DA/m3 environ. Le prix facturé aux consommateurs varie en fonction des volumes consommés entre 16,20 DA/m3 et 24,70 DA/m3 pour les usages industriels, et entre 3,60 DA/m3 et 24,70 DA/m3 pour les usages domestiques. Le différentiel payé par l'État varie donc entre 34 et 53 DA environ par m3 consommé. Concernant le prix de l’électricité , devant comparer le comparable, en Algérie le tarif varie entre 2 DA et 3,20 DA/kwh selon le niveau de consommation, alors que ce prix est entre 3,45 DA et 4,94 DA/kwh en Tunisie, et entre 5,27 DA et 6,40 DA/kwh au Maroc. Pour les clients industriels en Algérie, le prix oscille entre 1,48 DA et 2,15 DA/kwh selon le niveau de consommation, en Tunisie entre 2,35 DA et 3,54 DA/kwh, et au Maroc entre 4,21 DA et 5,53 DA/kwh.

3. La transition vers un mix de production électrique moins dépendant des énergies fossiles est concevable si sont identifiées des solutions économiquement compétitives ou proches de le devenir, neutres sur le plan climatique, génératrices d’emplois et bénéfiques sur le plan des échanges extérieurs comme le recommande mon ami le professeur Emile H. Malet, Président du forum mondial du développement durable . Il y a lieu de renforcer les interconnexions des réseaux et l’optimisation de leur gestion pour contribuer à l’efficacité énergétique, au développement industriel et à la croissance

4. Le développement des énergies renouvelables implique forcément la maîtrise, de la R&D, c’est à dire la ressource humaine d’où l’importance de coopérations renforcées. Rentrant dans le cadre de la transition énergétique en vue de l’orientation vers un nouveau modèle de croissance, il y a lieu de favoriser l’émergence d’une industrie de l’énergie, au service de l’intégration économique, les avantages octroyés par l’État devant être fonction de ce taux. Dans ce cadre, il y a lieu de clarifier ce point fondamental : un opérateur privé algérien peut-il s’associer avec un opérateur privé étranger, le monopole étant forcément des surcoûts. À cet effet, le CREG, organe de régulation, élabore actuellement une série de décrets exécutifs dans le cadre d’un système de péréquation afin de déterminer le juste prix afin d’encourager les investissements dans les énergies renouvelables, décrets qui en principe seront opérationnels courant 2013 et ce dans le cadre de la loi sur l’électricité et le gaz par canalisation.

5. Les décisions dans le domaine de l’énergie engagent le long terme et la sécurité du pays au regard des priorités définies sur le plan politique (indépendance nationale, réduction des coûts, réduction des émissions climatiques, création d’emplois). Chaque décision majeure devra être préalablement analysée par le conseil national de l’Énergie, présidé par le président de la république, après un large débat associant des élus, la représentation syndicale, les milieux professionnels et des personnalités compétentes.

6. La politique de l’énergie suppose des moyens financiers importants en investissement et en recherche-développement. Le fonds technologique pour les énergies renouvelables décidé en conseil des ministres dont le taux est passé de 0,5% à 1% de la rente des hydrocarbures devrait être revu à la hausse à 3% minimum afin de pouvoir permettre le soutien entre le tarif garanti permettant la rentabilité de l’investissement et que le prévoit l’avant-projet du décret du CREG et le tarif fixé aux différents consommateurs. Grâce aux recettes d’hydrocarbures alimentant ce Fonds, l’Algérie peut éviter de faire supporter ces investissements sur le consommateur à revenus faibles, à l’instar de l’Allemagne où la différence entre le prix garanti et celui du marché, est reportée sur les factures des consommateurs via une surtaxe, suite à sa décision de sortir du nucléaire d'ici à 2022. Ainsi, les principaux opérateurs de réseaux électriques (50Hertz, Amprion, TenneT et Transnet) ont annoncé le 15 octobre 2012 un relèvement en 2013 de près de 50% de la taxe payée par les consommateurs allemands pour soutenir le développement des énergies vertes, la surtaxe étant évaluée à environ 20,36 milliards d'euros pour en 2013.

7. En attendant l’assouplissement de la règle des 49/51%, inévitable à terme pour les filières non stratégiques (autres critères balances technologique et financière positive), pouvant certes attirer des investisseurs lorsque l’État algérien via la rente des hydrocarbures supporte les surcoûts, (mais jusqu’à quand), faire bénéficier transitoirement aux promoteurs les différentes dispositions fiscales prévues dans le nouveau projet des hydrocarbures

8. Une priorité absolue doit être consentie au profit des nouvelles filières afin d’organiser la transition vers des solutions permettant de libérer le pays de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Les économies d’énergie doivent être une priorité stratégique. À cet égard, il s’agira de revoir totalement les normes de construction, quelles seront les normes des 2 millions de logements prévues entre 2010/2013), également pour le transport par le développement des véhicules électriques et des véhicules hybrides rechargeables qui doivent bénéficier du soutien prioritaire du Fonds Technologique.

9. L’action climatique qui ne peut être conçue dans le cadre d’une Nation, impliquera une large concertation avec notamment les pays du Maghreb et de l’Afrique. Par ailleurs, d’une manière générale, pour le Maghreb dont l’Algérie, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L’eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir, le volume maximal d’eau mobilisable étant déficitaire d’ici à 2020 selon Femise (réseau euro-méditerranéen) dans son rapport de 2011 sur la région MENA. Dans la région du Maghreb, les effets négatifs toucheront la production de légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30 % et une baisse du blé à près de 40%. Ainsi, le changement climatique pourrait entraîner une véritable crise migratoire, l’or bleu, enjeu du XXIème siècle qui non résolu pouvant provoquer des guerres planétaires.

10. Et c’est dans ce cadre que doit être posée l’option du gaz de schiste. Il est à noter que si le gaz de schiste venait à être développé à grande échelle, il pourrait sérieusement affecter les relations internationales avec l’affaiblissement des producteurs actuels de gaz, notamment l’Iran (15% des réserves mondiales de gaz conventionnel) et la Russie (30% des réserves mondiales) en termes géostratégiques. Les grands acteurs économiques mondiaux, qui dépendaient jusqu’à présent des importations des hydrocarbures, pourraient devenir leurs exportateurs dans un certain temps. Et où exportera l’Algérie son gaz si demain la Chine, l’Inde, l’Europe surtout grâce à la Pologne comme cela s’est passé pour les USA avec l’abandon des exportations vers la côte Est des États-Unis devenant exportateur net horizon 2020, s’auto suffisaient en gaz ? En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, un large débat national s’impose, car on doit savoir exactement le cout et ne devant pas minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques au Sud du pays avec l’injection d’environ 200 produits chimiques. Comme doit être opéré un arbitrage pour la consommation d’eau douce, (les nouvelles techniques peu consommatrices d’eau n’étant pas encore mises au point, quel sera le coût, fonction de l’achat du savoir-faire et l’Algérie a-t-elle investi dans la ressource humaine), un milliard de mètres cubes gazeux nécessitant 1 million de mètres cubes d’eau douce et être pris en compte les coûts (en plus de l’achat des brevets) devant forer plusieurs centaines de puits moyens pour un milliard de mètres cubes gazeux. Sans compter la durée courte de la vie de ces gisements, environ 5 années pouvant récupérer une moyenne de 20/25% contre 85/90% pour les gisements de gaz conventionnel sans compter la nécessaire entente avec des pays riverains se partageant ces nappes non renouvelables dont le Maroc, la Lybie et la Tunisie. L’Algérie a réceptionné en mi-juillet 2011 la centrale électrique hybride à Hassi R’mel, d’une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant de la combinaison du gaz et du solaire. Cette expérience est intéressante. La combinaison de 20% de gaz conventionnel et 80% de solaire me semble être un axe essentiel pour réduire les coûts et maîtriser la technologie. Aussi, il y a urgence de développer, combiné avec d’autres sources d’énergie, il faut être réaliste, les énergies renouvelables qui sont des énergies flux inépuisables par rapport aux « énergies stock » tirées des gisements de combustibles fossiles en voie de raréfaction

3.-Les axes de redressement national

L’économie comme nous l’ont enseigné les classiques est avant tout politique d’où ces recommandations :

1.-Refondation de l’Etat et meilleure gouvernance

L’enseignement universel que l’on peut retirer est qu’il n’existe pas de modèle universel et que la démocratie peut ne pas recouper l’Etat de droit bien qu’elle soit le but ultime . Cependant lorsque le droit ne fonctionne pas, rien d’autre ne fonctionne avec les risques d’autoritarisme et d’abus qui pénalisent surtout les couches les plus défavorisées. Le droit de la propriété est essentiel et l’intégration de la sphère informelle est cruciale si on veut créer une économie de marché et l’Etat de droit. C’est que nous avons assisté à une économie de marché, un Etat de droit c'est-à-dire le respect des règles mais pas de démocratie au départ en Amérique Latine et celle du Chili, venue à travers Pinochet. Il en est de même à Singapour ou en Corée du Sud. Mais je ne crois pas que cette construction soit soutenable à travers le temps sans la démocratie. Car elle ne pourra durer du fait, qu’avec le temps, cette dynamique engendrera de nouvelles forces sociales avec de nouvelles exigences donc plus de liberté et de participation à la gestion de la Cité. Et la seule façon de se maintenir au temps d’une économie qui change continuellement, c’est d’avoir une relation avec l’environnement national et international, c’est-à-dire mettre en place progressivement les mécanismes véritablement démocratiques qui ont un impact sur l’accumulation des connaissances internes. Aussi, si le retour à la paix, à la stabilité et à la sécurité constitue la condition sine qua non du développement et de la prospérité, la démocratisation de la vie politique et la restauration de la crédibilité des institutions de l’Etat ne représente pas moins une condition tout aussi fondamentale. On ne peut instaurer un Etat de droit que si l’Etat est droit. La bonne gouvernance concerne l’ensemble des outils et des méthodes de gestion des affaires de la Cité et embrasse la totalité des actions politiques – celles des hommes comme celles des institutions qu’ils dirigent – qui ont pour vocation de servir la collectivité. La bonne gouvernance est aujourd’hui l’objet d’une attention particulière à la fois des institutions internationales, des grandes nations et d’ONG internationales spécialisées et surtout ne laisse plus insensible les investisseurs potentiels c’est-à-dire des investissements porteurs à moyen et long terme seules condition de lutter contre le chômage et la pauvreté afin d ‘avoir une croissance durable hors hydrocarbures et éviter que l’Algérie ne soit qu’une pure plateforme commerciale afin de drainer les réserves de devises via la rente. La bonne gouvernance est une condition essentielle à l’instauration d’un Etat de droit qui à la lumière des expériences historiques ne saurait s’assimiler durant une certaine phase à la démocratie qui doit prendre en charge les équipements anthropologues propres à chaque société comme l’a montré brillamment l’économiste indien prix Nobel d’économie A.SEN. La bonne gouvernance reste cette capacité intrinsèque que possède une société à produire la politique et à faire ressortir à chaque fois la force de l’arbitrage pour piloter les clivages et contenir les contradictions. La question de bonne gouvernance, renvoie à la moralité des institutions par la lutte contre la corruption, la considération du savoir, le respect de la femme, la symbiose des apports de l’Orient et de l’Occident grâce au dialogue des cultures, qui a fait la prospérité du monde arabe et musulman en général à une certaine période historique, une visibilité dans la démarche , une politique socio-économique cohérente , réaliste loin du populisme, permettant de concilier l’efficacité économique et l’amélioration du pouvoir d’achat de la majorité tenant compte des nouvelles mutations très rapides du monde où toute Nation qui n’avance pas recule. C’est que la bonne gouvernance –conciliant modernité et authenticité, se conjugue toujours au présent et se chante selon les hymnes des cultures et vit comme une harmonie entre la force et la politique. La bonne gouvernance se vérifie dans la vision et les convictions des vrais acteurs et leurs capacités réelles à entreprendre les actions appropriées et engager la société dans la voie de l’efficacité et de la modernité fécondes et intelligentes.

2.- L’approfondissement du processus de décentralisation par la création d’eco-pôles régionaux, passant par une refonte institutionnelle tant gouvernementale que des collectivités locales, , regroupant administration, universalité, centres de recherche, banques, entreprises Cette priorité a pour bût d’assurer une plus grande proximité de la décision publique et une meilleur prise en compte des réalités locales. Le processus administratif de déconcentration découle de l’option en faveur de la séparation des fonctions stratégiques et des fonctions d’exécution. L’objectif est de parvenir, a travers la délégation de ressources, à une autonomie accrue dans la Gestion des services et des programmes publics et a l’exercice effectif des responsabilités opérationnelles par les niveaux administratifs déconcentrés. Le processus de décentralisation, est perçu, quant à lui, comme une réponse politique à une demande sociale pressante, de démocratisation et d’engagement citoyen. Le problème du transfert de compétences est posé en termes de participation citoyenne, de mobilisation optimale des ressources et des énergies et de développement de synergies nouvelles entre le niveau national et le niveau local, dans une perspective de bonne gouvernance et de la démocratie.

3.- Un autre aspect de LA bonne gouvernance est intégrer la population féminine à la fois dans l’activité économique et dans les prises de décisions politiques car signe de la vitalité de toute société qui renvoie à la théorie du genre venant de présider une thèse de doctorat il 5 jours sur ce thème stratégique. Le concept de pauvreté doit être appréhendé dans toute sa globalité évitant cette phrase absurde prononcé « La pauvreté n'est pas biologique ; il n’y a jamais eu d'Algérien décédé pour cause de faim ». Au mythe du taux de croissance en soi, il ya lieu d’intégrer la dimension sociale, de lier le processus d’accumulation, la répartition du revenu national à la fois spatial et par catégories socioprofessionnelles et le modèle de consommation par couches sociales.

4. Il existe un lien dialectique entre transfert de technologie et la culture d’une manière générale

Le management des connaissances s'appuie sur les leviers de succès à savoir , les connaissances incorporées dans les produits et services ;les connaissances et compétences humaines au sein de l’entreprise (le capital humain) ;les connaissances contenues dans les processus (la structure interne) ; la mémoire organisationnelle ; la mémoire transactionnelle et enfin les connaissances en tant que biens immatériels( capital intellectuel) . Cela es liée à la culture nationale qui n’est pas figée, mais évolutive fortement marqués par l’ouverture de la société sur l’environnement englobant l’ensemble des valeurs, des mythes, des rites et des signes partagés par la majorité du corps social étant un constituant essentiel de la culture d’entreprise et du transfert technologique. Les expériences réussies du Japon, des pays émergents comme la Chine et l’Inde montrent que l’on peut assimiler la technologie sans renier sa culture. D’ailleurs le transfert est favorisé lorsqu’ existe une meilleure compréhension des valeurs convergentes et divergentes qui s’établissent entre deux groupes. Vouloir imposer ses propres valeurs, c’est établir une relation de domination qui limite le transfert. Ces facteurs renvoyant à l’anthropologie culture facilitent le transfert de technologie qui ne doit pas se limiter à l’aspect technique, mais également managériale, organisationnel et commercial ect . Liée à cette dimension, la valorisation du savoir où il s’agit d’éviter de donner l’agrément à un laboratoires sur le même sujet dans plusieurs universités et centre de recherche, une importante déperdition en ressource humaine qui se télescopent et créer de grands centres pluridisciplinaires reliés aux réseaux internationale par grands réseaux où chaque chercheurs aura ce qu’a fait l’autre . Comme il y a lieu, tout en évitant une vision négative, car il existe des compétences avérées, de créer une université par wilaya assistant à un effritement général du niveau qui renvoie d’ailleurs à la mamelle des réformes l’école et donc repenser tout le fonctionnement l’école du primaire au supérieur en passant par le secondaire et la formation professionnelle. D’une manière générale , « n'étant de richesses que d'homme » selon l'expression de Jean Bodin, la pleine réussite de l'entreprise au Maghreb devra reposer sur le capital humain , et c'est pour cela que je préconise depuis des années la création d'une université et un grand centre de recherches maghrébin, évitant cette perte d'énergie, regroupant les compétences, le capital recrutement et le capital formation et ce afin d'éviter la fuite des cerveaux, le robinet qui pomperait la matière grise. En bref, lorsque les plus hautes autorités du pays déplieront un tapis rouge en accueillant avec tous les honneurs, les élites algériennes qu’elles soient résidentes ou non résidentes, nous pourrons dire que la mutation culturelle aura commencé.

5.-Urgence d’une transition vers une économie hors hydrocarbures par plus de réformes

Le cadre macro-économique artificiellement stabilisé par la rente des hydrocarbures est éphémère sans de profondes réformes micro-économiques et institutionnelles comme en témoigne le retour de l’inflation en Algérie. Si on observe la ligne du temps entre 1970/2012 en Algérie, on remarque que plus le prix du pétrole est bas plus il y a émergence de potentiel de développement en ressources matérielles et ressources humaines. En revanche, plus le prix du pétrole s’accroît plus le potentiel de développement décélère, stagne et tend au final à régresser. Et c’est là tout le débat qui n’est pas propre à l’Algérie mais avec une spécificité particulière la rente des hydrocarbures, mais pour tous les pays en transition la lutte politique entre les réformateurs minoritaires dans les els appareils de l’Etat mais dominant au niveau de la société qi aspire au changement, et les conservateurs dominant dans les prises de décision. Et de plus en plus d’observateurs nationaux se demandent alors pourquoi continuer à épuiser les réserves pour aller placer cet argent à l’étranger accélérant l’épuisement des réserves. Ou alors pourquoi ne pas les laisser dans le sous sol, ou les placer en fonds d’investissement soit à l’étranger ou au niveau local. Les réserves se calculant par rapport au vecteur prix international, évolution des coûts et de la concurrence des énergies substituables, selon les revues internationales dans moins de 15 ans, en cas de non découvertes substantielles, surtout avec les nouvelles raffineries programmées, l’Algérie sera importateur net de pétrole (cela a été le cas de l’Indonésie) ayant 1% des réserves mondiales. Concernant le gaz algérien, le département d’Etat à l’Energie US, dans un rapport de mai 2011, estime que l’Algérie détient 2,37% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel conventionnel estimées à 4.502 milliards de mètres cubes Selon les extrapolations de l’organisme de régulation CREG, la consommation intérieure devrait passer de 35 à 50 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2017. Mais ce calcul ayant été fait avant que ne soient décidés suite aux coupures d’électricité en 2012, le doublement des capacités électriques privilégiant les turbines à gaz et des centrales fonctionnant au gasoil dans le Sud, allant donc vers plus de 60/70 milliards de mètres cubes gazeux en cas de non rationalisation des couts de l’énergie, incompressible si l’on veut un réel développement intérieur. A cela s’ajoute le volume exportable extrapolé tant à travers les canalisations que pour le GNL, 85 milliards de mètres cubes gazeux alors qu’elle peine actuellement à atteindre 55/60 milliards de mètres cubes gazeux. Avec 4500 milliards de mètres cubes gaz, la durée de vie pour un prix de cession moyen, à coûts constants, - de 10 dollars le MBTU pour les canalisations et 13/14 dollars pour le GNL, serait moins de 25 ans. Face à ce constat, les récents amendements proposés pour la loi des hydrocarbures seront –elles suffisantes pour redynamiser le secteur ? Car pour le calcul réel des réserves du pétrole- gaz il y a lieu de tenir compte de la forte consommation intérieure posant la problématique des subventions certes nécessaires mais non ciblées, entraînant un découragement de la production locale et un gaspille des ressources rares au niveau intérieur et des fuites hoirs des frontières. Que sera alors l’Algérie avec une population en 2012 de 37 millions et horizon 2030 de 50 millions sans hydrocarbures? Conforté par une richesse artificielle ne provenant pas du travail, la facilité du gouvernement, à 18 mois des élections présidentielles est une distribution passive de la rente pour assurer la paix sociale, sans logiques économiques. Cette tendance est confirmée par les lois de finances 2010/2013. Force est de constater que depuis 1986, l’Algérie est dans une interminable transition n’étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, dans le cadre de l’interdépendance mondiale à l’instar des pays émergents, expliquant le peu d’efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique. Il y a donc risque de tensions sociales croissantes en cas de chute durable en dessous de 8O dollars à prix constants posant la problématique de l’urgence de la diversification de l’économie algérienne, dans le cadre de l’intégration du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique et des nouvelles mutations mondiales. Cela implique de dépasser l’actuel syndrome hollandais d’une économie totalement rentière, importer étant plus facile que de produire localement. Car existent des possibilités pour augmenter le taux de croissance en Algérie qui recèlent d’importantes potentialités, supposant une nouvelle gouvernance stratégique des institutions et des entreprises. Cela suppose une profonde mutation systémique loin des intérêts de la rente.

4.- Autonomiser la section exportatrice des hydrocarbures

Examinons les fondements de la nouvelle loi des hydrocarbures adoptée en janvier 2013. La taxation des superprofits au-delà de 30 dollars dans l’actuelle loi ne répondait plus à la situation actuelle du marché où le cours dépasse les 90/100 dollars depuis plus d’une année, tout en précisant que dans le droit international une loi n’est jamais rétroactive sauf si elle améliore la précédente, expliquant les litiges au niveau des tribunaux internationaux entre Sonatrach et des compagnies installées avant la promulgation de cette loi litige réglée à l’amiable où Sonatrach a été contrainte de revenir en arrière en versant des plus values. Dans ce cadre, l’annonce d’un assouplissement fiscal était nécessaire, car l’Algérie n’est pas seule sur le marché mondial face aux importantes mutations énergétiques qui s’annoncent, mais des concurrents qui veulent attirer les compagnies. Rappelons que le cadre juridique régissant les hydrocarbures a évolué depuis 1971, date de la nationalisation, en passant par la loi de 1986 qui a permis d’introduire le partenariat via l’association avec les grandes compagnies ainsi que les modifications qui lui succéderont en 1991 puis l’introduction de la nouvelle loi de 2005 qui a vu la création d’agences de régulation., dont l’ALNAFT chargé de délivrer les permis de prospection , Sonatrach étant chargé de la gestion. La loi de 1986 a permis à l’Algérie de réaliser « une cinquantaine d’accords d’association dans le domaine des hydrocarbures », selon le Ministère de l’énergie mais cela largement insuffisant, le cadre juridique étant peu attractif par rapport à a concurrence internationale. Aussi les amendements soumis à l’adoption de l’APN, vise à améliorer l’attractivité des investissements dans le domaine minier », d’autant que l’Algérie compte développer aussi les énergies non conventionnelles, les gaz de schiste et l’offshore, mais également les énergies renouvelables par le biais de Sonelgaz. Des secteurs qui exigent beaucoup des moyens techniques de pointe et un savoir faire, afin de se prémunir notamment des risques de contamination de la nappe phréatique si l’on veut développer le gaz schistes et pour l‘ offshore éviter des catastrophes écologiques en mer comme cela a été le cas pour le Mexique. Il est prévu outre l’exclusivité réservée à Sonatrach sur le transport par canalisation, l’obligation qui sera faite aux opérateurs étrangers « d’approvisionner en priorité le marché national en hydrocarbures » pour éviter toute perturbation. D’autres dispositions sont prévues Selon le document officiel l’article 88 bis, inséré dans le projet de nouvelle loi sur les hydrocarbures, les compagnies étrangères seront soumises à un taux d’impôt complémentaire sur le résultat (ICR) de 80%, à partir d’un seuil déterminé de bénéfices. Si ce seuil n’est pas atteint, l’ICR appliqué sera de 19%. L’ICR va remplacer la taxe sur les profits exceptionnels (TPE), dont l’application avait été à l’origine de plusieurs contentieux entre le groupe Sonatrach et ses partenaires. Ainsi, le texte, prévoit « un écrémage » des super profits des compagnies étrangères bénéficiant d’avantages fiscaux et découvrant de grands gisements générant des bénéfices exceptionnels. Cette hausse est sans effet rétroactif et sera uniquement appliquée aux contrats d’association conclus après la promulgation de la nouvelle loi. Par contre, la TPE continuera à être en vigueur seulement aux contrats de partage de production, conclus sous l’ancienne loi 86-14 du 19 août 1986. Elle ne s’applique pas, de ce fait, à ceux conclus après 2006. Par ailleurs, le projet de loi ouvre l’investissement dans le raffinage et la transformation des hydrocarbures aux étrangers sans limitation de capital, qui sera soumis à la règle des 51/49%. Ainsi, le taux de participation de Sonatrach ou ses filiales à des projets de partenariat dans ce secteur est fixé à un seuil minimum de 51%. Dans l’actuelle loi, l’article 77 n’établit pas de limite au capital étranger dans le raffinage, et stipule que ces activités peuvent être exercées par toute personne, qui doit seulement obtenir une autorisation requise pour la construction d’ouvrages et de leur exploitation. Ces dispositions fiscales visent selon ce projet de loi à introduire des avantages pour « les projets à hauts risques notamment pour l’offshore et les zones sous-explorées ».Cependant se pose quelques questions quant à son opérationnalité dont la contrainte des 49-51% généralisée à tous les segments. Si pour l’amont gazier et pétrolier pour les grands gisements la règle des 49/51% peut être applicable, pour les gisements marginaux, cette règle risque de n’attirer que peu d’investisseurs sérieux. Cela concerne également l’investissement dans la pétrochimie dont la commercialisation est contrôlée par quelques firmes au niveau mondial (structure oligopolistique) et d’une manière générale à l’aval, dont les produits obéissent aux règles de l’organisation mondiale, cette règle juridique de la dominance de Sonatrach dans le capital social est inopérante. Sans risque de me tromper, l’investissement sera limité pour ne pas dire nul avec cette règle. Car le marché mondial de la pétrochimie et du raffinage est fluctuant et contrôlé par quelques firmes. Cette filière nécessite pour sa rentabilité de grandes capacités, sans compter que les pays du Golfe ont déjà amorti les installations, l’Algérie partant avec un handicap des coûts d’amortissement élevés et un marché forcément limité. A moins et cela concerne tous les cas évoqués, comme pour les entreprises publiques qui ont nécessité plus de 50 milliards de dollars d’assainissement entre 1971-2011,70% étant revenues à la case de départ, Sonatrach subventionne tous ces surcouts, les compagnies étrangères dans ce cas bénéficiant d’une rente sans prendre de risques. Sonatrach risque de détourner une fraction de ses ressources en autofinancement au détriment des autres secteurs de l’activité nationale avec un des surcouts croissants ,un résultat brut d’exploitation en décadence que voilerait un cours élevé du brut, et être éliminé à terme de la compétition internationale. Ne serait-il pas souhaitable d’avoir d’autres critères : balance devises excédentaire, l’apport technologique et managérial et un partage des risques ?

En fait, La société des hydrocarbures ne créé pas de richesses ou du moins très peu. Elle transforme un stock physique en stock monétaire (champ de l’entreprise) ou contribue à avoir des réserves de change -La vrai richesse ne peut apparaitre que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie en stock de capital, et là est toute la problématique du développement. Puisque cette transformation n’est plus dans le champ de l’entreprise mais se déplace dans le champ institutionnel (problème de la répartition), il ya urgence d’autonomiser la section exportatrice des hydrocarbures à l’état brut et semi brut. Car un paradoxe Sonatrach disposait en 2011 de plus de 2000 milliards de dinars, soit 26 milliards d’euros , pour lesquels elle ne trouve pas de bons placements auprès du secteur bancaire public, constituant, à eux seuls, la majorité des surliquidités des banques publiques algériennes. Selon le rapport 2011 de la Banque d’Algérie, le total des ressources collectées par le système bancaire national s’élevait en 2011 à 6 727 milliards de dinars, alors que le total des crédits à l’économie était de 3 727 milliards de dinars, les banques ayant 50 milliards de dollars de surliquidités qu’elles n’arrivent pas à transformer en capital productif, favorisant surtout les importateurs mus par la rentabilité immédiate.

En conclusion générale, l’objet de cette contribution est une analyse lucide du bilan et des perspectives de l’économie algérienne. L’Algérie présente d’importantes potentialités, et sous réserve d’une meilleure gouvernance de l’approfondissement des réformes politiques et économiques solidaires, peut devenir un pays pivot au sein de l’espace euro-méditerranéen et euro-africain.

Professeur des universités -Dr Abderrahmane MEBTOUL Expert international en management stratégique

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NB- Abderrahmane MEBTOUL ancien émigré ayant effectué des études primaires, secondaires, une fraction du supérieur à Lille ( France) est Docteur d’Etat en Sciences Economiques ( 1974) diplômé d’expertise comptable de l’Institut supérieur de Gestion de Lille ( 1971) enseignant à l’université d’Oran depuis 1974 auteur de plus de 15 ouvrages et de plus de 500 conférences nationales et internationales est Expert International. Il a occupé les fonctions supérieures suivantes en dirigeants plusieurs audits d’intérêts nationaux : Président du Conseil Algérien des Privatisations(1996/2000) avec rang de Ministre Délégué, directeur central des Etudes Economiques , Premier Conseiller à la Cour des Comptes –Algérie- (1980/1983), directeur d’études conseiller Ministère de l’Energie/ Sonatrach ( 1974/1979- 1990/1995- 2000/2006), consultant à la présidence de la république 2007/2008, Expert au Conseil Economique et Social algérien entre 1993/2008 .Membre de plusieurs organisations internationales, il enseigne depuis 2009 les doctorats en management stratégique à l’Université d’Oran Es Sénia (Algérie)

 



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