Algérie 1

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Face aux mutations mondiales, quelle politique énergétique pour l’Algérie ?

12-08-2015 10:43  Contribution

Préambule

Ces contributions  pour le site  Algérie1 sont la synthèse d’une partie du volume  cinq (V), audit réalisé sous ma direction, d’une brûlante actualité remis au Premier ministre Abdelmalek SELLAL le 15 janvier 2013 concernant des dossiers sectoriels. Nous avons extrait  les contributions de Tewfik HASNI ancien directeur de stratégie à Sonatrach et PDG de la société NEAL, chargée de la promotion des énergies renouvelables et celle de deux Professeurs d’université directeurs de recherches BOUDGHENE STAMBOULI Amine & FLAZI Samir.

Ces contributions traitent d’un thème important pour le devenir de l’Algérie : l’avenir énergétique. Au moment où avec la chute du cours des hydrocarbures, posant la problématique de la sécurité nationale, l’Algérie risque de connaitre d’importantes tensions budgétaires, nécessitant un Front social interne solide, tenant compte des différentes sensibilités sociales grâce à un dialogue productif au profit exclusif de l’Algérie et une réorientation urgente de la politique socio-économique afin d’éviter le drame des impacts des année 1986, j’ai jugé utile de mettre à la disposition du large public l’audit réalisé sous ma direction assisté de 20 experts internationaux (économistes- sociologues-juristes-ingénieurs) et remis au Premier Ministre le 15 janvier 2013  (huit volumes).

Cet audit a été réalisé sans aucune rémunération,  à la demande de Mr Abdelmalek SELLAL, avant la baisse du cours des hydrocarbures de juin 2014 au niveau mondial mais avec des prémisses dues à la chute en volume physique des exportations de SONATRACH depuis fin 2007, est d’une actualité brûlante.

Le contenu de cette brève synthèse n’a subi aucune modification. Au lecteur de juger, ayant insisté fortement en préface que la bataille de la relance économique future de l’Algérie et notre place dans la compétition mondiale se remportera grâce à la bonne gouvernance et notre capacité à innover. Face aux tensions géostratégiques, des stratégies d’adaptation étant nécessaires tant au niveau extérieur qu’intérieur, espérons avoir fait œuvre utile pour le devenir de l’Algérie pour un devenir meilleur.

PREMIERE CONTRIBUTIONPar Toufik HASNI

Axes pour un modèle de consommation énergétique : pour une vision intégrée

Toufik HASNI, Ingénieur Génie Chimique Institut Algérien du Pétrole, a passé sa carrière à Sonatrach principalement dans la liquéfaction (GNL), depuis le début en tant qu’ingénieur de démarrage de la première usine GNL de Sonatrach à Skikda en 1970 pour s’achever au poste d’intérimaire du Vice Président de Sonatrach en 1984. Après cela, en 1985, il a rejoint la direction centrale de l’Entreprise à Alger pour prendre en charge différentes responsabilités. Par le suite en charge de différentes responsabilités avec la restructuration du groupe SONATRACH comme PDG de la filiale en charge des services pétroliers pour aboutir au poste de Directeur Central en charge de la Stratégie Industrielle et Innovation. Il a été chargé de préparer le programme de développement pétrochimique. Le programme a été finalisé dans toutes ses dimensions : techniques, financières accompagnement- aval pour les PME dans la transformation plastique, etc.. Il a eu à élaborer la stratégie d’intégration industrielle qui s’est traduite par la constitution de partenariat dans le domaine de la maintenance des turbines avec General Electric (Algesco) Il a aussi à constituer la première filiale d’engineering pétrolier entre Sonatrach, Naftec et le Centre de recherche (développement des matériaux) : Condor. Le partenariat avec Brown and Root a donné ensuite BRC. Il a, toujours à la tête de cette direction, élaboré l’essaimage des activités de support de Sonatrach afin qu’elle puisse revenir à ses métiers de base. L’essaimage avait reçu l’accord de la BEI pour contribuer à une bonne partie du Capital du Fonds d’appui à l’essaimage. Il était prévu 2 milliards DA. Le changement a eu lieu en 2002 pour devenir PDG de l’entreprise NEAL constituée par Sonatrach, Sonelgaz et SIM. La société était en charge du développement des Energies Renouvelables. A ce poste Mr Hasni a contribué a la définition de la stratégie de développement de Energies renouvelables ainsi que des textes de Loi y afférents. Il a initié le développement du projet de Centrale Solaire de Hassi R’Mel qui est rentrée en production sans problème. Il a été Consultant pour le Ministère de l’Industrie et des Mines pour l’élaboration de la Stratégie Industrielle Nationale -Il est Président de l'Association des Ingénieurs d’Etat de L’institut Algérien du Pétrole (IAP). Il est aussi Président de l’APEQUE Association activant dans le Développement Durable et La Qualité en Entreprise.

1.-La volonté de s’inscrire toujours dans le cadre d’une vision intégrée nous amène à faire la proposition pour les besoins du programme industriel, en l’abordant par la dimension du projet pilote solaire thermique. Nous devrions au préalable la décliner à partir du modèle de consommation énergétique. Nous avons dans la définition du programme national de développement comment cerner les objectifs de croissance et en conséquence l’évaluation des ressources pour atteindre les objectifs fixés. Les besoins énergétiques seront abordés dans le cadre de l’étude consacrée à cela. Nous avons voulu aborder l’axe industrie, en rappelant qu’il nous fallait cibler en priorité les projets qui concourent le plus à l’atteinte des objectifs. Les objectifs prioritaires qui ont un impact le plus important restent ceux liés d’abord à l’énergie. Comment atteindre la mise en place d’une industrie permettant de réaliser les objectifs énergétiques les plus importants par leur potentiel ? La réponse devient évidente, il s’agir en premier du solaire thermique qui s’inscrit lui-même dans le programme régional du Sud. Il était nécessaire, au préalable de porter quelques remarques sur l’approche actuelle de développement des énergies renouvelables. La mauvaise connaissance du domaine pourrait expliquer le programme retenu. En effet vouloir tester toutes les technologies avant de faire son choix, ne semble pas être la bonne démarche. Ceci occulte toutes les études qui ont prévalues avant la réalisation de la centrale de Hassi R’Mel. Les études en question avaient été menées en collaboration avec les principaux centres de recherche aussi bien des USA , comme l’ENREL, que des détendeurs de la technologie solaire :la DLR(Allemagne) et CIEMAT (Espagne). La centrale KramerJunction fonctionne aux USA depuis 1980 avec une capacité de 300 MW. La même technologie utilisée à Hassi R’Mel. Les tours solaires en Espagne ont fait leurs preuves depuis plusieurs années. Il n’est pas nécessaire de faire des unités pilotes. Il est plus évident de cerner les paramètres d’évaluation des différentes technologies. Les technologies correspondant aux potentiels les plus importants à valoriser. Les technologies qui peuvent maitriser facilement et ainsi permettre un taux d’intégration. Les technologies permettant la plus grande création d’emplois. Les technologies offrant la meilleure adéquation avec le marché de l’électricité. Enfin , le plus important les technologies offrant le plus grand potentiel de réduction de couts allant même jusqu’à la compétitivité avec les énergies fossiles. Les informations aussi sur la concurrence. Les projets qui se développent pour l’export à partir du Maghreb, utilisent la technologie de concentration solaire thermique (CSP). La technologie utilisée à Hassi R’Mel. Le montage financier a été aussi une copie du projet de Hassi R’Mel, en ce qui concerne l’autre projet qui a abouti au Maghreb : la centrale de Ouarzazate. La particularité du montage financier de Hassi R’Mel, reste que c’est le seul projet ou le TRI est de 5,2%. Autrement dit l’investisseur étranger ne se rémunère pas sur l’investissement totalement financier par l’Etat algérien. Il fallait aussi savoir que la technologie solaire thermique avait le plus grand potentiel de développement en Algérie qui représentait le plus grand potentiel avec l’équivalent de 170 000 TWH/an. C’est l’équivalent de 45 000 milliards M3/an de gaz naturel.2.-La stratégie des pays Européens pour réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de l’Algérie, ne pouvait compter que sur l’éolien et le photovoltaïque qui présentent des limites certaines vis-à-vis du solaire thermique. Apparemment nous n’avions pas compris cela et la priorité a été donné au photovoltaïque avec les conséquences que nous connaissons. Le solaire thermique avait fait ses preuves depuis longtemps. Pendant la colonisation un four solaire avait été mis au point, il se trouve au CDER (Bouzaréah). En fait les systèmes de concentration (CSP) se déclinent en trois technologies :-les miroirs paraboliques : comme ceux utilisés à Hassi R’Mel ; les tours solaires : des miroirs plats articulés concentrent les rayons au sommet de la tour et les miroirs Fresnel :qui sont des miroirs plats pivotants sur leur axe concentrent les rayons solaires sur un tube absorbeur comme pour les miroirs paraboliques. Le problème des énergies renouvelables reste l’intermittence. Seul le solaire thermique a pu le surpasser par l’hybridation avec le gaz naturel et nous proposons mieux de réaliser cette hybridation avec du gaz qui est actuellement torché donc brulé aux torchères sur les champs pétroliers et gaziers. Nous pouvons avec ce gaz torché développer prés de 29 000 MW de capacité en hybride solaire thermique 70%, gaz torché 30%. Les informations à retirer de cette comparaison sont, d’abord le photovoltaïque et l’éolien ne pourront représenter plus que 20% de la production électrique. L’intermittence va amener les compagnies d’électricité à prévoir une réserve électrique de sécurité pour couvrir la défaillance des énergies renouvelables intermittentes. Ce cout en plus des mesures incitatives accordées aux énergies renouvelables ont fini par devenir insoutenables pour une Europe en crise et l’abandon du soutien financier se comprend. L’Espagne a commencé et l’Allemagne a prévu d’arrêter son soutien en 2018. Ceci explique la mise en faillite des sociétés qui avaient fleuri avec le boum des énergies renouvelables. Il n’est pas question que l’Europe en crise accepte d’aider les pays du Maghreb pour le développement de leurs énergies renouvelables encore moins d’augmenter sa dépendance vis-à-vis de ces pays. D’autant plus que les pays européens espérait nous vendre leur technologie du photovoltaïque. Ils y sont arrivés pour l’Algérie. Nous avons pris une décision à contre courant au moment ou la Chine avait développé sa stratégie de dumping. La décision d’investissement à contre courant dans la technologie qui ne permettait une intégration à 40%. Nous avions au contraire fait une analyse plus détaillée de la chaine de valeur de la technologie solaire thermique. Avec la GTZ (Allemagne) la décomposition de la chaine de valeur par composant et par cout a permis de se fixer un taux d’intégration réaliste de 70% pour le solaire thermique. Les industriels du solaire thermique convergent avec ce taux, tout en s’accordant aussi avec le niveau d’exportation d’électricité vers l’Europe. En effet l’Europe aura besoin d’importer 15% de ses besoins en 2030, soit l’équivalent de 24 GW électrique ou l’équivalent de 50 milliards de M3 de gaz par an. L’étude a aussi défini les conditionnalités :un cadre politique stable ; un marché local durable de la taille de 250 MW /an et un marché ouvert entre les pays du Maghreb. Il faut d’abord un marché, les objectifs arrêtés pour notre marché remplissent les conditions. Il faut reconnaitre que tous les marchés se sont rétrécis par ailleurs et nous pouvons nous permettre d’acheter des entreprises technologiques à de bonnes conditions. En fait , il s’agit de bien cerner les véritables acteurs. Les acteurs politiques sont certes indispensables, lorsqu’il s’agit de négocier une part de marché. Le partenariat technologique et l’intégration font appel généralement à des entreprises privées. Le risque est trop grand par ces périodes de crise, pour qu’un investisseur accepte de se mettre sous le contrôle d’une entreprise publique algérienne. Les velléités de Sonelgaz d’attirer des partenaires ont montré leurs limites. Il faudrait un partenariat Public-Privé algérien pour détenir les 51%, la gestion du partenariat doit aller au partenaire étranger.

DEUXIME CONTRIBUTIONPar Toufik HASNI

Axes pour le développement de la Pétrochimie

A.- Préambule

Le constat sur l’Etat de développement de la pétrochimie dans notre pays, reste lamentable, puisque le seul véritable complexe pétrochimique qui mérite ce nom reste celui de Skikda. Nous venons d’apprendre la décision de fermeture de ce dernier par Sonatrach. Ceci nous ramène à la conclusion principale à tirer du constat de la situation actuelle, à savoir qu’il n’y a jamais eu d une volonté de développer une véritable stratégie pétrochimique. La seule tentative sérieuse et structurée reste celle de 1995 par Sonatrach . Elle a rassemblé toutes les compétences de l’Entreprise concernées par le sujet. C’est la seule qui a permis de donner une vision intégrée, dans la mesure où le raffinage est associé à la pétrochimie. Les termes de références étaient précis :1) créer de la valeur ajoutée au lieu d’exporter nos matières premières à l’état brut. On prévoyait des revenus supplémentaires à 2008 de 6 milliards $ ($1995).2) d’intégrer des biens et services nationaux à un minimum de 40%. La création d’emplois a été quantifiée.3) de satisfaire les besoins nationaux en priorité.4) de stimuler la croissance économique par le développement de l’industrie de transformation avale.5) d’inscrire les choix technologiques dans le cadre du développement durable, de réduire l’autoconsommation énergétique, et de protéger l’environnement.Le choix du partenariat avait été retenu pour les ressources qui nous manquaient : le management, le Capital, la technologie et l’accès au marché international des produits pétrochimiques en particulier. Nous avons pour cela :1) lancer une étude de marché pour recommander un porte feuille de projets2) Identifier les technologies adéquates3) Estimer les couts d’investissements4) Analyser les couts en terme de sensibilité

Toute cette étude qui a bien sur coûter de l’argent à l’entreprise a été abandonnée sans raison objective. L’outil de raffinage s’est dégradé alors que les besoins non contrôlés ont dérivé dangereusement. Nous ne pensons pas que la décision de lancer la construction de 5 raffineries pour faire face à la pression sociale et sans avoir pris en compte l’économie de ces projets que nous résoudrons les véritables problèmes. La rareté des ressources pétrolières a été occultée, comme le rejet d’un véritable modèle de consommation énergétique. Ce n’est non plus en réagissant à une demande irrationnelle en carburants que nous assurerons une sécurité énergétique du pays à terme. Pour le programme pétrochimique en cours de lancement, il n’est même pas une reprise du plan pétrochimique de 1995, dans la mesure où il ne reprend que les idées initiales sans aucune actualisation tenant compte du fait que les marchés ont évolués. Le complexe d’Aluminium ajouté au programme, n’est pas une priorité, par contre les engrais phosphatés et Azotés deviennent, eux, une priorité. Il faut savoir que le partenariat était encadré par des termes de références précis. Le partenariat ne pouvait découler d’appels d’offres. Le marché de la pétrochimie obéit à une règle bien connue. L’offre et la demande sont si bien liées que les décisions d’investissement doivent faire leur annonce au moment où la fenêtre d’opportunité s’ouvre. Ceci était mesuré à l’époque par une périodicité de 3 à 4 ans. Il est clair que la lenteur bureaucratique des entreprises d’Etat, les éliminaient de ce marché. Il faut donc libérer les entreprises et l’Exécutif doit cesser de s’immiscer dans la gestion des entreprises. Nous proposons de décliner à présent les deux activités ; La pétrochimie et le raffinage afin de détailler le programme.

B.- La pétrochimie

La pétrochimie sera certainement l’axe le plus important qui contribuera à la sortie de la dépendance des hydrocarbures. En termes de croissance l’industrie en général est prévue contribuer à 20% dans l’augmentation du PIB. La pétrochimie devrait représenter au moins 10%. Il faut savoir que l’Etude de 1995 avait fait ressortir que pour chaque dollar US d’investi dans la pétrochimie, il en ramenait 3. La rareté des ressources devrait augmenter ce rapport à présent. En termes de créations d’emplois, c’est certainement la filière qui devrait avoir l’impact le plus important particulièrement par la création de la multitude de PME dans la transformation pétrochimique avale. Il faut pour cela maintenir l’approche retenue à savoir, celui de la vision intégrée. Il était prévu que Sonatrach dans le cadre du partenariat envisagé, prenne en charge l’accompagnement des PME de la transformation plastique. Sonatrach devait comme prévu aussi, prendre en charge la constitution de la pétrochimie de base qui reste très capitalistique et qui ne peut tirer son économie que de l’export. L’essaimage de Sonatrach libérera aussi les ressources humaines nécessaires à cela. Le développement intégré se comprend comme un accompagnement technologique, managérial et financier. Le financement du type Capital risque devrait être envisagé. Cela était prévu dans le cadre de l’essaimage de Sonatrach. La formation et la recherche seront une part importante dans le développement de ce pole pétrochimique. Nous pensons que les sites potentiels de ces technopoles pétrochimiques sont à envisager autour des sites qui vont abriter la pétrochimie de base, traditionnellement c’est Skikda et Arzew. Mais notre recommandation d’avoir une nouvelle vision de notre développement en nous orientons vers le Sud devrait voir l’émergence du site d’abord de Hassi R’Mel avec la récupération de l’éthane et les GPL. La suite logique nous amènerait à Illizi, Adrar et In Salah. Nous avons vu que les défis qui nous attendent devraient nous amener à nous engager résolument pour la constitution d’une Economie Verte. En effet la raréfication des ressources devrait nous amener à récupérer l’Hélium qui se trouve dans le gisement de Hassi R’Mel, plus particulièrement celui qui est mis dans le réseau national gazier. Il est en effet brulé alors que la demande mondiale en Hélium explose pour des réserves très limitées. Nous constituant la quatrième réserve mondiale avec Hassi R’Mel. Nous récupérerons aussi l’éthane une matière première importante pour la production pétrochimique d’oléfines. Nous allons revenir à présent aux détails de la stratégie pétrochimique. Nous avions mentionné ci-dessus que la stratégie présentée en 1995 avait été en grande partie reprise dans le programme actuel de développement pétrochimique. Il était prévu d’amener en production en deux phases les unités suivantes : un complexe oléfine avec un craqueur mixte Ethane/GPL de 680 000T/an de produits tels : l’éthylène, le PEBDL/PEHD, le polypropylène, l’éthylène glycol et l’acide phtalique pour faire le PET. Le polystyrène. En fait c’était la pétrochimie de base seulement. Pour le raffinage en plus d’une raffinerie au centre avec le transfert des produits à l’export vers Béjaia, elle devait permettre le fermeture de la raffinerie d’Alger la plus vieille après prés de 50 ans d’activités et localisée en milieu urbain. Pour la raffinerie de Skikda, il fallait développer sa vocation pétrochimique comme répondre aux besoins en carburants du pays et à l’export à l’époque en adaptant sa technologie afin de répondre aux nouvelles spécifications exigées par le marché à l’export. Pour nos besoins en carburants, l’étude avait tiré les orientations de pousser le GPL/C qui stagnait à prés de 60 000 T/an pour l’amener en 2015 à 1 million T/an. Il fallait réduire la teneur en aromatiques et Benzène des essences pour respecter les spécifications internationales. L’extraction du Benzène et paraxylène programmée à Skikda permettrait par la même de fournir une base au développement pétrochimique. Les besoins du Diesel étaient prévus augmenter aussi ; il était prévu un hydrocraqueur du Fuel oil pour produire du Diesel toujours à Skikda. A Arzew était prévue la raffinerie de condensat, elle devient opportune aussi au vu des difficultés de commercialisation de notre condensat. Le naphta produit par cette dernière raffinerie serait mieux valorisé si les difficultés de commercialisation du condensat se confirment. Nous pourrions récupérer du jet fuel par la même. Nous nous apercevons que l’abandon de cette stratégie à amener aux dérives que nous connaissons. Le GPL/C n’a pas connu le développement voulu et nous importons du Diesel pour 3 milliards$. L’alternative des ilots propanés pouvaient se justifier dans la mesure où ceci s’était réalisé en temps opportun. A présent il faut éviter d’investir dans des réseaux de distribution gaziers ou GPL qui ne peuvent pas être durables. Ceci se ferait au détriment de réseaux électriques qui préparent la transition énergétique.

C- Recommandations

Nous nous apercevons que le besoin, d’abord, d’une stratégie de développement économique intégrant toute l’évolution de notre environnement d’une part et de l’environnement mondial d’autre part, s’impose à nous. En préambule, nous avions suggéré de nous inscrire résolument dans le cadre d’une « Economie Verte », nous estimons disposer des ressources pour achever cela. Après la définition de notre développement nous nous attaquerions à la disponibilité des ressources. La première sera l’Energie. Le modèle de consommation énergétique reste la seule réponse à cette attente. Nous déclinerions en conséquence une stratégie Raffinage et pétrochimie. Tout ceci ne peut se réaliser sans la mise à contribution de l’ensemble des acteurs : Politiques, opérateurs économiques, société civile. Cela ne peut être l’apanage d’un seul de ces acteurs et encore moins d’un seul Ministère. Les évolutions de notre environnement national tel que décrit ci-dessus, a révélé la nécessité de prendre en charge les besoins des autres secteurs qui doivent contribuer à la réduction de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. La rareté des ressources et et la déplétion des champs de gaz telle que confirmée par le Ministre de l’Energie et des Mines devant le Sénat, devrait nous amener à valoriser le gaz et à récupérer tout les sous produits valorisables en dehors du méthane avant d’alimenter le réseau gazier national, les sous produits récupérés devraient servir de base à la pétrochimie. Nous ferons de même pour l’Hélium. Nous ne toucherons pas aux besoins rationnels de nos citoyens. L’exemple européen devrait nous servir. En effet les pays européens ont amorcé la transition énergétique pour aller vers le «  tout électrique ». Les solutions électriques les plus confortables qui soient existent, ceci pour l’ensemble des besoins domestiques. Le chauffe eau solaire fera partie des options envisagées. Cette recommandation aura l’avantage de réduire les risques liés au gaz pour le chauffage (21 morts en une semaine par l’oxyde de carbone). Cela nous permettra aussi de faire l’économie de prés de 10 milliards M3/an de gaz comme prévu pour ces besoins en 2020-2030. Par conséquent il faut arrêter l’extension du réseau gaz, mais en apportant la solution électrique en renforçant le réseau de distribution électrique et en fabricant les équipements électriques nécessaires. Pour revenir à la stratégie pétrochimie et engrais, nous devons donc arrêter les projets pétrochimiques et engrais seuls éligibles dans notre stratégie. Nous devrions arrêter le bradage de nos autres ressources qui vont devenir rares comme le phosphate. L’implantation de nos complexes de transformations, comme nos centrales électriques ne doivent plus être imposées par des conditions politiques, mais veiller à optimiser la récupération maximum de nos ressources rares. Nous savons que la récupération des hydrocarbures en final laisse prés de 70% dans un champ pétrolier et 30% pour un champ pétrolier. Nous savons qu’avec la réinjection de gaz, Hassi Messaoud deviendra après sa déplétion le plus grand champ gazier algérien. Nous devons donc envisager d’aller récupérer ces ressources par l’implantation sur les champs mêmes d’unités industriels pétrochimiques, électriques etc.. La recommandation finale serait d’impliquer Sonatrach pleinement dans cette stratégie qui est énergétique par son évolution sur le marché de l’électricité comme le font toutes les autres compagnies pétrolières qui suivent la tendance. Elles ne devraient s’occuper des autres activités comme la sidérurgie ou autres non liées à son métier. Ainsi Sonatrach accompagnerait le marché qui évoluerait vers un marché majoritairement électrique en satisfaisant les besoins électriques de ce marché par l’électricité générée à Hassi R’Mel et au Sud, ceci dans les limites de dépendance énergétiques vis-à-vis de l’Europe. Nous estimons que ces limites sont l’équivalent de 120 milliards M3/an de gaz (15% des besoins d’importations de l’Europe). Nous savons que les limites d’exportation gaz arrêtées par nos autorités ne devraient pas dépasser les 60 milliards M3/an. Cela nous amène à envisager d’exportation électrique correspondant à 30 000 MW d’ici à 2030 et après cela 30 000 MW autres pour compenser l’arrêt des livraisons gazières.

TROISIEME CONTRIBUTION

Professeurs des Universités directeurs de recherches - BOUDGHENE STAMBOULI Amine & FLAZI Samir

Efficacité énergétique et énergies renouvelables

Pr- FLAZI SAMIRIngénieur en Génie Electrique de l'université d'Alep (Syrie) 1973.-Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) de l'Université Paul SABATIER (Toulouse III) et l'Institut National Polytechnique de Toulouse (France) 1978.-Docteur Ingénieur en Electrotechnique et Electronique industrielle de l'Université Paul SABATIER (Toulouse III) et l'Institut National Polytechnique de Toulouse (France) 1980.-Docteur d'Etat Science en Génie Electrique de l'Université Paul SABATIER (Toulouse III) (France) 1987. PROFESSIONS EXERCEES : Ingénieur dans une entreprise Algérienne d'études et de réalisation (ERCO ex : D.N.C./A.N.P) de 1974 à 1977-Moniteur de travaux pratiques à l'Université Paul SABATIER de Toulouse (France) de 1977 à 1979.-Enseignant dans les Universités d'ORAN en Algérie depuis 1979 en tant que :Assistant à l'Institut des Sciences Exactes de l'Université d'ORAN durant l'année universitaire 79/80.-Maître-assistant au même Institut durant l'année 80/81.-Maître-assistant à l'Institut d'Electrotechnique de L'U.S.T.O. de 81 à 93.-Maître de conférences au même Institut de 1993 à 2004.- Professeur au même Institut depuis Juilly 2004.

Pr BOUDGHENE STAMBOULI AmineDernier diplôme obtenu : Phd-Date et lieu d’obtention : 1989, Université de Nottingham, Angleterre- Ingénieur d’état, 1983, USTO- JMB, Diplôme d’anglais, 1984, Université de Birmingham, Angleterre- British council certificate, Diplôme d’anglais, 1984, Université de Birmingham, Angleterre - Master, 1985, Université de Nottingham, Angleterre - PhD, 1989, Université de Nottingham, Angleterre –professeur d’ Université depuis 2002- Thèse d’ingéniorat : Vobuloscope Analogique -Thèse de Master: Variable output power transmitter in L.A.N -Thèse de PhD : Degradation mechanism in ZnS :Mn,Cu based DCPEL displays

1.-Contexte

L’énergie ressource naturelle de plus en plus rare, fait partie intégrante du patrimoine de l’humanité. Les changements climatiques, qui se manifestent sous des formes diverses menacent les équilibres fragiles de notre écosystème et nous imposent de mettre en œuvre des politiques et des stratégies adaptées pour assurer un développement durable. Le secteur des énergies renouvelables, en Algérie, a connu ces derniers mois un essor considérable, le situant incontestablement au cœur d’un enjeu majeur, celui du développement durable vu l’intérêt que son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, porte aux énergies renouvelables par l’adoption de mesures concrètes de financement et par le lancement du programme national des énergies nouvelles et renouvelables et de l’efficacité énergétique.S’il est un sujet de préoccupation actuel, mêlant enjeux politiques, économiques, technologiques et environnementaux, c’est bien celui de l’énergie. L’économie des ressources hydrocarbures est le sursis que l’Algérie devrait se garantir. Réduire la consommation d'énergie et la dépendance envers les combustibles fossiles est un défi majeur. Le gouvernement, les organisations et les entreprises du pays doivent unir leurs efforts afin de progresser vers un avenir plus durable. Ils peuvent aider à résoudre le défi énergétique de différentes façons:

En améliorant l'efficacité énergétique par une utilisation rationnelle et maîtrisée de l’énergie ;En favorisant le développement de technologies de l'énergie durable ; etEn Promouvant le recours aux énergies renouvelables (énergie solaire, biomasse, éolien, géothermie, hydraulique, pompes à chaleur…), en améliorant la rentabilité des systèmes, leur meilleur intégration technique et leur appropriation par l’ensemble des acteurs.

Une combinaison de plusieurs éléments, tels qu’une population en augmentation, des programmes de logement ambitieux, des projets d’électrification du réseau ferroviaire, la croissance du secteur du dessalement et des industries à forte intensité énergétique, annonce que la demande en électricité va poursuivre son accélération en Algérie. Une croissance annuelle moyenne de la consommation nationale située entre 5 et 9% est prévue jusqu’en 2020 (Sonelgaz). Dans un contexte international caractérisé par une forte consommation énergétique et des émissions accrues des gaz à effet de serre, la communauté internationale se trouve confrontée au besoin de développer des énergies renouvelables comme sources alternatives aux énergies fossiles, non polluantes, inépuisables et qui deviennent progressivement la quintessence des problématiques alignant l’environnement sur le développement durable. Chaque pays peut définir le développement durable en fonction de ses paramètres sociaux, économiques et politiques. L’Algérie s’est effet engagée à parvenir à 40% de consommation d’énergies renouvelables en 2030. Pour atteindre ces objectifs, toutes les formes d’énergies renouvelables devront être sollicitées. Le développement de toutes ces filières permettra de créer, d’ici 2030, des emplois nouveaux, liés à la maîtrise de l’énergie et l’intégration des énergies renouvelables. Conscient de sa vulnérabilité environnementale, notre pays s’est employé à adopter un arsenal juridique et à mettre en place un cadre institutionnel lui permettant de développer ses potentialités et de les valoriser. La loi n°04-09 du 14 Août 2004 sur le « développement des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable » en est un exemple. Le Fonds National des Énergies Renouvelables, mis en place en 2010 et alimenté par 0.5 % de la fiscalité pétrolière, soit environ 4 milliards de dinars par an, vient renforcer les financements existants pour la réalisation de cet objectif. De même, le «Programme national pour le développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l’efficacité énergétique», vise, à l’horizon 2030, à assurer la sécurité énergétique de notre pays et contribuera, sans nul doute, à la préservation de l’environnement. La maîtrise de la demande d'énergie et la diversification des sources de production et d'approvisionnement techniques, sont deux axes forts de la politique énergétique algérienne afin de réduire les consommations par des actions au niveau du comportement des usagers, de la conception et de la gestion des équipements et des systèmes. La consommation intensive des énergies fossiles entraîne une raréfaction des ressources directement exploitables, tandis que leur combustion a un impact très important sur l’environnement.

2.-Avantage des énergies renouvelables

Alternative aux énergies fossilesInépuisables et gratuitesAvantages évidents pour l’environnement, les préoccupations écologiques actuelles accroissent l’intérêt pour les sources d’énergie renouvelables.Alternatives technologique pour l’électrification des sites isolésÉconomie des énergies fossilesCréation d´emplois par le développement de l’industrie directe et connexe, des métiers, du commerce, de la prestation de services…

Toutes ces motivations démontrent combien le domaine des énergies renouvelables est pluridisciplinaire. Les approches sociologiques, économiques et politiques ne doivent pas être négligées. Les avantages du marché photovoltaïque, par exemple, résident donc dans la création de l’emploi. Contrairement aux centrales électriques conventionnelles, l’installation, la mise en route et l’entretien des installations photovoltaïques font appel aux spécialistes du domaine, à l’université, aux laboratoires de recherche, à des artisans, aux propriétaires qui deviennent entrepreneurs et producteurs. Il s’agit globalement de bureaux d’études, architectes, électriciens, monteurs de toits et de façades, grossistes, détaillants, investisseurs, privés, services financiers, assurances, conseillers, banques. Les objectifs annoncés pour les énergies renouvelables dans les consommations énergétiques mondiales feraient évoluer de 10% actuellement à 16% d’ici 2020 (hors l’énergie hydraulique). La progression devrait s’accentuer par la suite. En Algérie, les sources renouvelables primaires privilégiées sont le solaire et l’éolien. L’intérêt des énergies renouvelables, en Algérie, se traduit par la création du groupe CEEG, une filiale de la Sonelgaz, dont le rôle est d’identifier et de réaliser les projets liés au développement et à l’exploitation d’énergies nouvelles et renouvelables. Les projets d’exploitation de ces énergies sont prévus d’être réalisés dans le cadre du programme national pour le développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l’efficacité énergétique, programme arrêté en matière de développement des énergies renouvelables avec un objectif de 40% de la production globale d’électricité d’ici 2030. Les prévisions contenues dans ce programme sont réalistes et réalisables au vu de la technologie conçue pour sa réalisation et qui est à la portée de l’Algérie. L’objectif de produire 22.000 MW d’électricité issue des énergies renouvelables à l’horizon 2030 pourrait être atteint à condition d’impliquer tous les acteurs du domaine et d’accompagner ce programme par un dispositif technique incluant, entre autres, la signature de conventions avec la communauté scientifique nationale en vue de développer le volet recherche et développement. Le développement des technologies solaires en Algérie est mené de manière tout à fait conforme au protocole de Kyoto.

3.-Positionnement du gouvernement

Compte tenu de l’intérêt que son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, porte aux énergies renouvelables par l’adoption de mesures concrètes de financement et par le lancement du programme national, le gouvernement est en train de mettre en œuvre une nouvelle politique énergétique et étudier la faisabilité d’une meilleur intégration des énergies renouvelables. La pression concurrentielle sur les marchés de l’énergie (pétrole et gaz) et la prise de conscience des enjeux environnementaux (protocole de Kyoto par l’ONU) constituent autant d’évolutions auxquelles le gouvernement algérien est confronté et qui se traduit par :

La mise en place d’un nouveau cadre législatif pour favoriser la mise en concurrence des acteurs de l’énergie et garantir l’intérêt des usagers (sociétés d’état ou privés) ;La mise en œuvre de nouvelles technologies et de nouveaux instruments pour analyser et gérer la demande d’énergie ;Assurer un développement économique respectueux de l’environnement par l’adoption d’une politique de réduction les émissions de gaz à effet de serre ;Apporter à l’ensemble des acteurs de l’énergie une vision globale de ces changements et le soutien technique et méthodologique pour les aider à définir les meilleures stratégies et tirer profit des opportunités du marché ;L’opportunité de créer des PMEs sur les énergies renouvelables et leurs systèmes d’exploitation devrait être encouragée afin de prendre en charge les problèmes qui se profilent en matière de protection de l’environnement et de développement durable ;L’électrification au même titre que l’instruction, l’éducation, la santé et l’industrialisation sont des critères de développement du pays. L’électrification peut être aussi considérée comme un facteur de développement dans les zones rurales et isolées ;La diversité énergétique est certainement le moyen pour l’Algérie de s’accommoder des économies d’énergie qui s’impose étant donné la situation;Faire des énergies renouvelables des sources complémentaires aux hydrocarbures est une solution intermédiaire pour l’Algérie en attendant l’épuisement des ressources conventionnelles;La situation actuelle impose un travail de sensibilisation du public aussi bien que la mise en place des législations adéquates permettant une insertion des énergies renouvelables dans de bonnes conditions ;Assurer l’affirmation de la viabilité des énergies renouvelables par:des objectifs « très bien ciblés » à atteindredes programmes « prioritaires » à engagerdes mesures de développement « incitatives »une production des équipements solaires « rentables » qui ont atteint une maturité technologique vraiment irréprochableValoriser à une échelle industrielle des équipements de conversion des énergies renouvelables par:un programme de R/D « Industriel »une normalisation « Universelle »la généralisation des réalisations « Rentables »les installations hybrides « Multi - sources »les installations « Interconnectées » au réseauAssurer une politique nationale «claire» et «très ambitieuse» pour les énergies renouvelables qui :Doit s’inscrire dans la politique énergétique nationale qui doit consacrer à moyen et long terme « la diversification des sources d’énergie disponibles »Doit assurer« la protection de l’environnement » et sa préservation des pollutions les plus diversesAura pour objectif ciblé à moyen et long terme « le développement durable »Doit imposer une pénétration d’un pourcentage progressif des énergies renouvelables jusqu’à l’horizon 2030 dans le cadre du respect des limitations imposées par le protocole de KYOTO que notre pays a «judicieusement ratifiés»

À moins de trouver une nouvelle source énergétique qui égalerait les combustibles fossiles, les énergies renouvelables sont les seuls palliatifs envisageables à l’heure actuelle pour notre pays. Cette action sera en conformité avec le traité international de Kyoto visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre en vue de lutter contre les changements climatiques.

4.-Comment effectuer la transition en Algérie ?

3 étapes successives bien distinctes sont proposées:

Recours aux technologies hybrides qui favorisent le Gaz naturel / sources d’énergies traditionnelles ;Recours aux technologies hybrides qui favorisent les énergies renouvelables / Gaz Naturel ;Recours aux techniques et aux technologies de l’hydrogène, issu des énergies renouvelables, comme vecteur énergétique du future ;La protection de l’environnement, en favorisant le recourt systématique à des sources d’énergie propres et non polluantes autant que possible ;La contribution à l’effort international dans la lutte engagée contre le réchauffement climatique en limitant les gaz à effet de serre ;La préservation et la conservation des énergies fossiles pour assurer le développement durable ;La contribution à la politique d’aménagement du territoire en valorisant tous les gisements d’énergies renouvelables

5.-Positionnement des universités, centres de recherches et industries

Dans le domaine des énergies renouvelables, notre souhait, de la part de notre gouvernement, est de :

Mettre en perspective les immenses efforts déployés, par les universités, centres de recherches et industries, dans ce secteur stratégique pour l’avenir du pays et apporter un éclairage sur les nouvelles technologies, innovations et recherches ;S’adresser à la communauté des chercheurs universitaires et aux industriels pour participer aux développements d’applications des énergies renouvelables, à leur implémentation sous contraintes et aux méthodes de conception liées à cette activité ;Établir des contacts entre les chercheurs universitaires et les chefs d’entreprise de telle manière à lancer une coopération effective entre les deux parties, dans l’intérêt du développement de notre industrie travaillant dans le domaine des énergies renouvelables ;Assister les industriels pour développer de nouveaux produits, qu’ils relèvent de la maîtrise de la demande d’énergie ou de la production à partir des énergies renouvelables ;L’Algérie investit dans de gros projets qui créeront de l’emploi et dont il faut créer le potentiel humain dès à présent;L’université doit tenir un rôle dans la formation de ses futurs cadres;Le programme des énergies renouvelables aura des impacts positifs tant au plan économique que social et culturel, vu ses applications au profit des différents segments de l’industrie et ses effets en termes de création d’emploi ;Important de par son caractère pluridisciplinaire touchant plusieurs secteurs de la vie économique, le projet Sahara Solar Breeder induira assurément des changements dans les paradigmes énergétiques ;Mettre en relief l’intérêt de la coopération algéro-japonaise dans le domaine technologique des énergies renouvelables qui vise l’exploitation de ressources naturelles pour la production d’énergie propre et renouvelable. Cela s’explique à la fois par le très haut potentiel solaire au Sahara et par la richesse de la matière première que recèle le désert algérien. le sable du pays renferme une forte teneur de silicium, ce qui fait que l’exploitation de ce gisement permet d’envisager à terme le développement en Algérie de l’industrie de fabrication de panneaux solaires, hissant par là même le pays au rang de fournisseur majeur étant donné la disponibilité de la matière première.

Une coordination est fortement souhaitée

Cette coordination passe d’abord et avant tout par une réorganisation sectorielle, mais dans tous les secteurs, à l’amont et à l’aval, pour rendre parfaitement «visible» tous les efforts et tous les moyens humains et matériels consacrés et déployés par notre pays pour le développement des énergies renouvelables ne serait-ce que pour valoriser la contribution de notre pays dans le cadre de la solidarité à l’effort international pour affirmer avec force notre volonté et notre totale détermination dans la lutte contre les pollutions et les nuisances les plus diverses et notamment la lutte contre les gaz à effet de serre pour atténuer l’effet encore insoupçonné de l’échauffement climatique sur le devenir de notre pays et de la planète toute entière. Dans le cas du Ministère de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche Scientifique, les structures impliquées sont nombreuses. Il y a celles directement rattachées au CDER, celles rattachées à d’autres centres et bien évidemment les nombreux laboratoires domiciliées au sein des nombreux établissements universitaires directement impliqués dans ces thématiques de recherche concernant les énergies renouvelables avec l’ouverture de l’école doctorale en E.R afin de hisser le niveau d’encadrement national à son extrême limite et ouvrir une véritable perspective aux jeunes chercheurs Algériens (prise en charge adéquate des doctorants, des personnels d’encadrement et des structures impliquées)

6.-Programme de réalisation des projets en énergies renouvelables

L’Algérie représente le potentiel solaire le plus important de tout le bassin méditerranéen, d’après les évaluations de la DLR, agence spatiale allemande en collaboration avec le CDER. Le programme national devra avoir pour objectif de développement des hauts plateaux, il se trouve que le rendement des technologies solaires est plus intéressant au sud des hauts plateaux. L’autre paramètre du choix d’implantation des projets au sud, est les superficies requises. Ces projets permettront par la mise à disposition aussi bien de l’électricité que de l’eau, de pouvoir structurer un développement durable des régions du sud. Le Sahara représente potentiellement l'un des plus importants gisements d'énergie solaire disponibles sur notre planète. La Valorisation de ce potentiel énergétique solaire en électricité est fortement souhaitée. La mise en valeur de cette immense ressource potentielle naturelle non polluante constitue un enjeu majeur pour ce 21ème siècle et pour l'avenir énergétique de l'humanité toute entière. Le réseau de transmission électrique national devra intégrer ces grands transferts (E-O et S-N). Le programme devra aussi intégrer la constitution d’un technopole solaire autour des différents projets avec le support du CDER, Sonatrach, Sonelgaz, quelques universités travaillant dans le domaine des énergies renouvelables, ainsi que l’Agence Spatiale Algérienne (ASAL). L’objectif est de concrétiser la constitution d’une base industrielle et technologique Algérienne à même de contribuer à la réalisation des capacités de production d’électricité à partir du solaire. On estime préférable pour l’Algérie de s’orienter davantage vers l’énergie solaire compte tenu de son important potentiel par rapport aux autres sources comme l’éolien et l’hydraulique.

7.-Mise en œuvre du programme des énergies renouvelables

Le programme devra être réalisé dans le cadre d’un partenariat Public-Privé ;L’investisseur privé pourra participer à hauteur de 50% ;Mettre en place le décret permettant la constitution d’un marché des certificats verts suite entre autre à la loi sur l’électricité et la distribution du gaz (02-01) ;Les projets seront couvert par un contrat d’achat d’électricité par Sonelgaz ;

8.-Incidence socio-économiques du programme des énergies renouvelables

Potentiel de création d’emplois temporaires et permanentsLes projets d’exploitation des énergies renouvelables peuvent créer des emplois temporaires et permanents dans les communautés, à des degrés divers selon leur envergure et les besoins en main-d’œuvre qualifiéePotentiel de retombées économiques à court et à moyens termesOn retrouve le réinvestissement des éventuelles économies d’énergie ainsi que l’accroissement de l’activité économique et du contrôle local du développement. Si la mise en place d’une installation exploitant une source d’énergie permet de réduire les dépenses annuelles en énergie dans une région, les fonds économisés peuvent servir à d’autres activités économiques

9.-Mesures politiques et financières nécessaires pour l’Algérie

Les facteurs qui influent sur la pénétration des énergies renouvelables dans le marché :

État de la progression technologiqueStructure de la demande des services énergétiquesPrix des ressources d’énergies renouvelables qui sont en relation avec ceux des énergies conventionnelles compétitivesDegré d’inclusion des effets externes dans le calcul des prix des énergiesAccès à des mécanismes de financement appropriésStatut institutionnel, administratif, légal, fiscal des ressources des énergies renouvelablesImplication du secteur privé dans le développement et la dissémination de la technologie des ressources des énergies renouvelablesAccès à l’informationConsciences publiques et degré d’acceptation des énergies renouvelables.

L´évolution positive des énergies renouvelables en particulier le photovoltaïque connecté au réseau est due à l´implication de l´état:

Par la mise en vigueur de lois incitativesPar la mise en place d´un programme étudié pour l´utilisation des énergies renouvelablesLa rédaction d’un guide professionnel pour la conception des installations collectives de production d’électricité et d’eau chaude par l’énergie solaire (proposer aux bureaux d’études techniques une méthode simple et concrète pour concevoir les installations)Par la sécurisation des investissements engagésInsister, dans le cas du volet partenariat, pour que toute opération dans ce cadre réponde aux conditions posées par l’Algérie en la matière, à savoir, le transfert de technologie et de savoir-faire, l’intégration nationale avec un taux appréciable, en assurant un débouché commercial à l’électricité produite par les énergies renouvelables et, surtout, la possibilité de réexporter l’électricité produite vers des pays tiers.

10.-Les Projets « prioritaires » à engager dès que possible

Ces projets doivent être inscrits dans un Programme Spécial soutenu et financé en parti dans sa phase initiale par l’état pour contribuer à l’essor de certaines applications mâtures :

DEVELOPPEMENT DU POMPAGE SOLAIREELECTRIFICATION RURALE EN SITES ISOLESDEVELOPPEMNT DU FROid SOLAIRECHAUFFAGE SOLAIRE DE L ’EAUCONNECTIONS AU RESEAU (SOLAIRE ET ÉOLIEN)DEVELOPPEMENT DES SERRES AGRICOLESDEVELOPPEMENT DE LA BIOCLIMATIQUEDEVELOPPEMENT DE L’ARCHITECTURE SOLAIREaméliorer l’intégration des énergies renouvelables dans les bâtimentsDEVELOPPEMENT DU CHAUFFAGE GEOTHERMIQUEfourniture de services de collecte, de diffusion d’information et de veille sur les aspects innovants du bâtiment et des équipementsEncourager la recherche prospective destinée à identifier des pistes d’innovation dans l’intégration architecturale des systèmes solaires thermiques actifsDéfinir et mettre en œuvre une politique énergétique d'unE ville durableimposer désormais, pour tous les projets de bâtiments neufs ou existants, d’adopter une approche globale et transversale de développement durable (réalisation de bâtiments dits à énergie positive, à très faible consommation et à haute qualité environnementale)intégrer les exigences du développement durable dans un projet d’aménagement des quartiers

L’université Algérienne et les centres de recherches, travaillant dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, doivent apporter leur compétence dans ces deux domaines pour développer de nouvelles méthodologies, de nouveaux outils et permettre aux collectivités locales et aux acteurs engagés dans des opérations de villes durables ou d’aménagement de zones urbaines, par exemple, d’intégrer le développement durable dans leurs projets.

11.-Coopération Internationale en énergies renouvelables

Elle bénéficie aujourd’hui plus jamais d’un contexte exceptionnellement favorable marqué par des relations politiques particulièrement exemplaires. Une opportunité à saisir pour asseoir le renforcement de la coopération scientifique par la mise en place d’un véritable programme d’actions pluriannuel mutuellement profitable présentant un intérêt commun immédiat autour de projets mobilisateurs très bien ciblés. Le programme scientifique de coopération entre l’Algérie et le Japon, "Sahara Solar Breeder" (ou "élevage de stations solaires au Sahara") consacré aux développements des technologies solaires, a pour objectif l’étude de faisabilité d’un projet d’envergure de production électrique à partir du Sahara. Trois établissements algériens sont partenaires de cette opération, à savoir l’USTO-MB, l’Université "Tahar Moulay" de Saïda (UTMS) et l’Unité de recherche en énergies renouvelables en milieu saharien d’Adrar (URER/MS). La partie japonaise est formée, quant à elle, d’un consortium de six Universités et Instituts de recherche qui contribuent avec leur savoir-faire à la concrétisation du développement durable basé sur le concept "SSB" portant construction d’usines de cellules solaires à base de silicium et de stations d’énergie solaire. Le programme SSB a été signé en Aout 2010 et lancé en Janvier 2011 pour cinq années d’activités scientifiques avec le soutien financier de deux agences japonaises pour la coopération internationale (JICA) et le développement scientifique et technologique (JSTA). Ce programme constitue un prototype de référence dans le cadre de la vision d’avenir projetée par l’Algérie.



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