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Et si Saâdani dit vrai ?

11-01-2014 17:55  Rafik Benasseur

Il est presque le seul acteur politique à continuer contre vents et marées à affirmer que le président Bouteflika se portera bel et bien candidat à sa propre succession et qu’il y aura aussi révision de la Constitution. Beaucoup le prennent pour un simple bouffon d’un roi en fin de règne. Tous le monde ou presque est convaincu que Amar Saadani, fidèle à son «métier» d’origine, bat le «bendir» (tambour) du 4ème mandat pour éviter de rendre compte dans des scandales de corruption dont il est mêlé.

En somme un réflexe de survie qui le pousse à maintenir sa fidélité au président qui lui a permis d’être à un moment donné le 3 ème personnage de l’Etat, lui qui ne dispose même pas d’un baccalauréat. Est-il pour autant un simple brasseur de vent, ou alors un homme qui livre le combat de sa vie et de sa survie politique ?

Difficile de répondre à cette question compte tenu de l’épais brouillard qui couvre les intentions du chef de l’Etat. A la décharge de Amar Saadani, on doit reconnaître qu’il très proche du clan présidentiel. C’est une lapalissade de dire qu’il doit son poste de secrétaire général du FLN au président Bouteflika himself. La logique voudrait qu’il tire ses certitudes sur la candidature de Bouteflika et la révision de la Constitution de sa proximité avec l’entourage du président.

On ne peut raisonnablement faire le procès à Saâdani de prêcher dans le désert. Comme tout homme politique opportuniste (qui ne se respecte pas pour le coup), il aurait aisément changé son fusil d’épaule s’il était au parfum que le règne de Bouteflika tirait à sa fin.

Les certitudes bizarres de Saâdani

En soutenant mordicus le contraire, il viole un secret bien gardé pour l’instant par le président sur ses intentions. Ce matin même, Amar Saâdani qui a réuni ses troupes à la coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf a réaffirmé le soutien de son parti à une candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour un quatrième mandat.

Le Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a affirmé samedi à Alger l' «attachement» de son parti à la révision constitutionnelle, précisant, à ce propos, que le choix de l'opportunité de cette procédure échoit «exclusivement» au président de la République.

«Le FLN demeure attaché à cette revendication de la révision constitutionnelle, à l'instar du reste de la classe politique, et c'est seulement au président de la République que revient la prérogative de décider quand et pourquoi il y aura cette révision», a indiqué le premier responsable du FLN, devant les élus locaux du parti, lors de la rencontre nationale qui les a réunis au Complexe olympique Mohamed Boudiaf (5 juillet).

«Nous sommes ici pour dire que nous avons plébiscité le fils du parti et Moudjahid Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat» a-t-il déclaré. Et d’appeler, «au nom de l'ensemble des militants et des élus du parti», le chef de l'Etat à se présenter à la prochaine élection présidentielle.

«Votre présence à cette rencontre s'apparente précisément à un plébiscite pour une quatrième candidature de Abdelaziz Bouteflika à la tête de la magistrature suprême». Dixit Amar Saadani. Voulant visiblement couper court à toutes les spéculations sur l’éventuel soutien du FLN à Benflis ou Hamrouche comme annoncé dans la presse, Saadani tranche : «Notre candidat est le président du parti». Mieux, il décoche des fléchettes en direction de «ceux qui s'agitent en dehors des structures et du cadre du parti et qui vont finir après avril 2014» dans une allusion évidente aux redresseurs et le groupes de Belayat.

Enfin, Amar Saadani recommande aux militants de son parti de «préparer comme il se doit la prochaine présidentielle qui constitue, une opportunité pour gagner». Dans la tête du SG du FLN, la victoire serait évidemment avec Bouteflika et non pas avec quelqu’un d’autre.



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