Les juridictions tunisiennes ont ouvert une enquête sur la base d'informations relayées par des médias, concernant l'existence de réseaux aidant des jeunes tunisiens à aller combattre en Syrie.
Le tribunal de première instance de Tunis a annoncé mardi "l'ouverture d'une enquête", sur la base d'informations relayées par des médias, sur l'existence de réseaux aidant des Tunisiens désirant aller combattre en Syrie à rejoindre les groupes armés opposés au régime syrien.
Dans un communiqué, le tribunal de première instance a, notamment, appelé "toute personne détenant des informations à ce sujet à en aviser les autorités". Des médias tunisiens avaient mis en garde contre l'accroissement du nombre de jeunes tunisiens participant aux combats des groupes armés contre les forces du régime, notamment les éléments du courant "jihadiste".
Les forces de l'opposition tunisienne avaient adressé des critiques "acerbes" à l'encontre le gouvernement dirigé par le mouvement islamique Ennahdha, estimant que ce dernier est à l'origine de ces réseaux de recrutement de tunisiens pour aller combattre en Syrie".
Tandis que le président du mouvement "Ennahdha", Rached Ghannouchi a avait démenti cela. Le chef du gouvernement Ali Laarayedh avait affirmé auparavant que les autorités tunisiennes ne "sont pas en mesure", du point de vue légal d'interdire aux citoyens" de se rendre à l'étranger.
Convaincu de la gravité de la situation, M. Laarayedh a précisé que les Tunisiens se rendaient à l'étranger en quête de travail ou pour faire du tourisme puis atterrissent en Syrie mais la loi "ne permet pas de leur interdire de voyager". Par ailleurs, des députés de l'Assemblée nationale constituante ont exhorté les autorités tunisiennes à "démasquer" les parties responsables de l'envoi de jeunes tunisiens pour le combat en Syrie.
Les forces de sécurité tunisiennes ont "démantelé des réseaux de recrutement de Tunisiens" pour les envoyer en Syrie, a rapporté le quotidien tunisien Echourouk selon lequel ces réseaux touchaient 3000 USD pour chaque tunisien recruté. Le recrutement des jihadistes, souvent des personnes sans emploi et marginalisées, passe par des associations caritatives et des prédicateurs au sein des mosquées, a souligné le sociologue tunisien, Tarek Belhadj Mohamed.(Agences)