Le gouvernement italien de Mario Monti a invoqué le "secret d'Etat" dans l'affaire de l'enlèvement de l'ancien imam égyptien de Milan, Hassan Mustafa Ismail, dit Abou Omar, lors de la révision lundi, du procès par la cour d'appel de Milan, de deux anciens chefs du renseignement italien impliqués.
La cour suprême italienne avait confirmé l'implication et, par conséquent, le jugement de l'ancien chef du renseignement italien Nicolo Pollari et de son adjoint Marco Mancini, en septembre dernier, avec des agents américains de la CIA dans l'enlèvement et de la séquestration d'un ancien imam égyptien.
Le gouvernement démissionnaire de Mario Monti a imité ses prédécesseurs, ceux dirigés par Romano Prodi et Silvio Berlusconi, dans cette affaire s'agissant de mise à disponibilité du tribunal des documents officiels y afférent pour soustraire les agents des services secrets et les gouvernements américain et italien à l'obligation de rendre des comptes à ce sujet.
Or, le fait que le gouvernement italien a fait valoir le secret d'Etat dans l'affaire signifie que les deux responsables italiens qui encourraient jusqu'à 24 ans de réclusion ne seraient pas inquiétés, selon les observateurs.
En septembre dernier, la Cour suprême italienne avait confirmé la condamnation à des peines de prisons allant de 7 à 9 ans, de 23 agents américains pour enlèvement dans la rue de Milan de l'imam égyptien Hassan Mustafa Ismail, dit Abou Omar, soupçonné, à tort, en 2003, de recruter des jeunes islamistes pour être envoyés combattre en Irak.
L'ancien imam de Milan, libéré et renvoyé en 2007 en Egypte, bénéficiait au moment des faits, de l'asile politique en Italie. Un tribunal milanais avait, en novembre dernier, pris une décision de dédommagement au profit de l' ancien imam de 1,5 millions d'euros, pour les méfaits subis dans cette affaire, après une plainte déposée à cet effet par l'intéressé.
S'agissant des accusés américains, ils avaient été condamnés également pour séquestration, et avaient quitté l'Italie pour échapper à la justice avant le procès qui avait eu lieu en 2009, à Milan. La demande de leur extradition qui devait être introduite dans les deux mois suivant l'arrêt de la Cour suprême, pour purger leurs peines, avait mis à mal alors, pour un laps de temps, les relations entre l'Italie et les Etats-Unis
Aucune information n'est aujourd'hui disponible sur cette demande d'extradition des agents américains impliqués dans l'affaire et qui sont toujours dans leur pays malgré l'arrêt de la justice italienne à leur encontre. (APS)