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En finir avec la diplomatie des démentis

05-10-2013 21:13  Rafik Benasseur

Beaucoup d’observateurs ont cru déceler des signes d’une relance de l’action diplomatique à l’étranger à la faveur de la nomination de Ramtane Lamamra. Leur arguments est que cet homme est un pur produit de la «maison» qui plus est, a roulé sa bosse dans les quatre coins du monde notamment en Afrique.

Il faut croire ce préjugé favorable tend petit à petit à être confirmé. Les premières sorties médiatiques du nouveau ministre des affaires étrangères aux États-Unis et en Algérie laissent en tous cas penser qu’il va inaugurer un nouveau style qu donnerait plus de visibilité à l’Algérie. Mais aussi en Algérie. Preuve en est cette conférence de presse à laquelle Ramtane Lamamra convie la presse nationale lundi prochain pour débattre de la «Diplomatie et communication institutionnelle au service de l’Algérie».

Au-delà du thème qui réconcilie ce secteur stratégique avec les journalistes jusque là loin des affaires étrangères, on retiendra notamment que le MAE sera accompagné de son collègue de la communication et néanmoins ex ministère délégué chargé des affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel et son successeur Madjid Bouguera.

Sans doute que Ramtane voudrait donner un coup de pied dans la fourmilière de ce département réduit à envoyer son porte parole M. Amar Belani au charbon dés qu’il est fortement sollicité.

Lamamra, un diplomate ouvert

Ce dernier a été contraint d’assumer la tache ingrate de clarifier quelques fois et démentir souvent des informations et autres rumeurs qui mettent la diplomatie algérienne dans une mauvaise posture. L’ex ministre, Mourad Medelci, qui était un intrus dans ce domaine qui suppose une certaines «technicité» a brillé par une communication très officielle qui consistait, à l’occasion de la réception d’un homologue étranger, de répondre aux questions brûlantes par d’autres interrogations…

Assez souvent, le porte parole, Amar Belani a pris sur lui d’éclairer, ouvertement ou sous couvert de l’anonymat les lanternes des journalistes sur des sujets polémiques. Comme par exemple cette fameuse attaque en règle contre l’Algérie du roi du Maroc à l’occasion de la fête du Trône en juillet dernier, qui eut droit à une réponse signée par un inconnu «Haut responsable de l’Etat».

Une feuille de route

Il fallait donc urgemment corriger cette communication boiteuse et par défaut. Il est à donc à espérer que le nouveau MAE impulse une diplomatie d’action et non pas de réaction. La coordination avec le ministère de la communication géré par un ancien journaliste mais aussi un diplomate (Abdelkader Messahel) laisse en tous cas croire que, au niveau du MAE, on a enfin compris le rôle de l’information et de la communication à l’heure des réseaux sociaux.

Peut être que désormais, les journalistes qui s’intéressent aux questions diplomatiques, pourront bénéficier d’une collaboration de ce département pour ne pas écrire n’importe quoi, malgré eux. S’agit-il alors d’une feuille de route pour une communication fluide ? On en saura un peu plus lundi.



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