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ELCO à Paris : La politique d'exclusion du berbère (ou tamazight) continue

24-11-2014 19:10  Communiqué

Communiqué de presse des enseignants de tamazight au sein de l’ELCO, à Paris (Enseignement de Langues et Cultures d’Origine, service relevant de l’Ambassade d’Algérie en France) et des responsables d'associations berbères assurant cet enseignement en région parisienne.

Le 27 mai 1995, a été créé le Haut-Commissariat chargé de la réhabilitation de l'amazighité et de la promotion de la langue amazighe; Le 10 avril 2002, a eu lieu une révision constitutionnelle pour définir le tamazight comme langue nationale; Le 2 décembre 2003, a été créé un Centre National Pédagogique et Linguistique pour l'enseignement du tamazight; Mais il apparait aujourd’hui que toutes ces créations et annonces ne sont en réalité que de fausses promesses destinées à apaiser la grogne des militants amazigh et à faire taire leurs revendications.

La hogra dans laquelle les autorités algériennes tiennent tamazight et son enseignement se manifeste aujourd’hui au sein de l’ELCO (Enseignement des Langues et Cultures d’Origine), un service relevant de l’ambassade d’Algérie en France et censé dispenser des cours de langue maternelle aux enfants, mais aussi aux adultes, issus de l’immigration algérienne en France. Cet organisme qui existe et qui dispense des cours d’arabe depuis 1981, n’a consenti à faire une petite place à tamazight que depuis une quinzaine d’année.

L’ELCO, aujourd’hui, c’est 450 professeurs d’arabe et 15 malheureux professeurs de tamazight, alors que les berbérophones représentent 70 % de la population algérienne en France. Ce sont des contrats de travail illicites au vu de la loi française, et des versements de salaires sans payement de charges sociales.

Fatigués par la condition dans laquelle ils sont maintenus depuis trop longtemps, les enseignants de tamazight ont réclamé une normalisation de leur situation, l’un d’eux ayant même été jusqu’à poursuivre son employeur "fantôme" auprès des prudhommes.

Mais comme on pouvait s'y attendre, les dirigeants de l'ELCO ont réagi avec l'aveuglement, la violence et la bêtise qui caractérisent les décisions de ces petits chefs à qui Alger a octroyé un semblant de pouvoir. Avec l'aide de Mohamed Goudjil, heureux détenteur d'un emploi fictif au sein de l'ELCO et accessoirement fils d'un ancien ministre algérien, Noureddine Toualbi, responsable de l'ELCO a pris les mesures de rétorsions suivantes :

Arrêt des cours de tamazight qui avaient lieu dans les locaux du Centre Culturel Algérien depuis 15 ans ;

Fermeture de la salle qui accueillait ces cours ;

Fermeture de la salle qui hébergeait les ateliers pédagogiques et qui servait de "salle des professeurs" pour les enseignants de tamazight. Le mobilier et le matériel, imprimante et photocopieur, utilisé par les enseignants de tamazight ont été débarrassés de ces deux salles et entreposés dans le couloir ;

Communication faite aux élèves, par affichage à l'entrée du bâtiment, de l'arrêt pur et simple des cours de tamazight au sein du CCA ;

Tentative de "licenciement" du professeur de tamazight qui avait réclamé ses droits auprès des tribunaux français ;

Limitation du nombre d’heures d’enseignement à 15 heures par semaine pour les enseignants de tamazight, alors que les autres enseignants sont à 21 heures ;

Décalage au mois de novembre de la rentrée pour les élèves de tamazight qui suivent des cours au sein des associations berbères d'Ile de France ;

Tout ceci nous amène à nous interroger sur les vraies raisons de la nomination de Noureddine Toualbi à la tête de l'ELCO, lui qui a été si souvent récompensé pour sa contribution au rayonnement de la langue et de la culture arabe.

Enfin, Il faut que tous ces fossoyeurs de la langue et de la culture amazighe gardent en tête qu'il existe des textes officiels, voir l'extrait ci-dessous, qui donnent aux amazighes algériens le droit d'étudier et de parler leur langue maternelle, et que jamais nous n'abandonnerons ces droits.

Ce texte est une contribution solidaire des enseignants de tamazight de l'ELCO et des responsables de certaines associations berbères d'Ile de France.

Extrait du préambule à la loi du 23 janvier 2008 n° 08-04 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale :

Il s’agit d’affermir et de promouvoir la dimension amazighe dans tous ses éléments constitutifs (langue, culture, profondeur historique et anthropologique) dans le cursus éducatif, de la mettre en place progressivement, en dotant l’enseignement de la langue nationale amazighe de moyens didactiques et pédagogiques appropriés ainsi que de moyens pour la recherche.

L’Algérien devra pouvoir apprendre cette langue nationale. L'État devra mettre en œuvre tous les moyens humains, matériels et organisationnels afin d’être en mesure de répondre progressivement à la demande partout où elle s’exprime sur le territoire national.



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