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Egypte: Morsi réaffirme sa «légitimité» et demande à l'armée de retirer son ultimatum

02-07-2013 20:31  Abbès Zineb

Le président égyptien Mohamed Morsi a réaffirmé mardi soir sa «légitimité constitutionnelle», et appelé l'armée à retirer l'ultimatum qu'elle lui a posé en lui demandant de «satisfaire les demandes du peuple», qui manifeste en réclamant son départ, avant mercredi soir.

«Le président Mohamed Morsi réaffirme sa légitimité constitutionnelle, refuse toute tentative de passer outre, appelle les forces armées à retirer leur avertissement et refuse tout diktat» qu'il vienne d'Egypte ou de l'étranger, a-t-il écrit sur son compte Twitter officiel.

Heurts meurtriers dans les manifestations

Des heurts meurtriers ont éclaté en parallèle ce mardi au Caire entre partisans et opposants de Mohamed Morsi, qui manifestaient à nouveau en masse à la veille de l'expiration d'un ultimatum de l'armée appelant le président à «satisfaire les demandes du peuple».

Ces affrontements dans le quartier de Guizeh, dans le sud de la capitale, ont fait sept morts et des dizaines de blessés, dont plusieurs grièvement touchés par des tirs, ont annoncé des sources médicales à l'AFP. Des heurts ont également éclaté dans d'autres quartiers de la périphérie du Caire et dans la province de Beheira, dans le nord du pays.

Dans le même temps, le président islamiste, qui a rejeté la demande du commandement militaire assimilée par ses partisans à un coup de force pour le faire partir, a rencontré le ministre de la Défense et chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi. Les entretiens, engagés dans la matinée, se poursuivaient encore en début de soirée, selon des sources militaires et à la présidence qui n'ont pas donné plus de précisions.

Le Caire survolé par des hélicoptères militaires

L'opposition de son côté a désigné Mohammed ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), pour être sa «voix» et son négociateur vue d'une «transition politique». Elle a salué l'ultimatum de l'armée, y voyant un appui de poids dans sa volonté de pousser vers la sortie Mohamed Morsi, accusé de vouloir instaurer un régime autoritaire au profit du mouvement des Frères musulmans, la formation dont il est issu. Les partisans du chef de l'Etat insistent quant à eux sur la «légitimité» du premier président démocratiquement élu de l'histoire du pays.

Des dizaines de milliers de personnes ont convergé vers l'emblématique place Tahrir au Caire pour une nouvelle mobilisation contre le président, élu il y a tout juste un an. Des policiers supplémentaires étaient déployés dans la capitale, où les rues quasi-désertes offraient un contraste saisissant avec l'habituelle activité de la mégalopole égyptienne.

La ville, où de nombreux commerces et bureaux sont restés fermés par crainte de nouvelles violences, était également survolée par des hélicoptères de l'armée.

Empêcher un coup d'Etat au besoin par le «martyre»

Un responsable des Frères musulmans a appelé à empêcher un coup d'Etat, au besoin par le «martyre», en rappelant le sang déjà versé pour obtenir la chute de l'ancien président Hosni Moubarak en 2011.

Des dizaines de milliers de partisans du président étaient rassemblés dans le faubourg de Nasr City ainsi que devant l'université du Caire, sur l'autre rive du Nil. «La position de l'armée est inquiétante et dérangeante. S'ils prennent le pays, nous ferons une révolution islamique», a prévenu Mohamed Abdel Salem, un manifestant pro-Morsi. «Réveille-toi Sissi, Morsi est mon président», scandait la foule à l'adresse du ministre de la Défense. Alia Youssef, ingénieure voilée de 24 ans, s'est dite «prête à mourir ici pour défendre la légitimité (du président) et dire non à un coup d'Etat militaire».

Dans la nuit de lundi à mardi, la présidence avait rejeté l'ultimatum de l'armée, affirmant que l'Egypte ne permettrait «absolument aucun retour en arrière quelles que soient les circonstances». L'armée, qui avait assuré un intérim controversé entre la chute de Moubarak et l'élection de Morsi en juin 2012, a de son côté démenti mardi matin vouloir préparer un «coup».(Agences)



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