Du nouveau dans le dossier Djezzy : le montant de la transaction concernant l’acquisition par le gouvernement algérien d’OTA, filiale de l’opérateur égyptien de télécoms OTH rachetée par le russe Vimpelcom, n’est pas concerné par l’accord de confidentialité.
C’est le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a fait aujourd’hui cette révélation Et cet accord, ajoute encore le ministre, est en voie de finalisation. Ce qui signifie, selon les spécialistes du dossier, qu’il n’existe plus de blocages avec les responsables russes pour trouver une issue définitive à la question.
Cet accord de confidentialité «devrait être signé avant la fin du mois en cours», selon le ministre qui précise qu’il s’agit là d’un passage obligé procédural, qui n’a donc rien de politique, avant l’ouverture du fameux data room, sorte de carte d’identité, qui contient les informations (même les plus secrètes) d’OTA (Orascom télecoms Algérie).
Données secrètes
C’est sur la base de ces informations que l’évaluation de Djezzy sera faite, selon Karim Djoudi. Une évaluation qu’il souhaite «la plus objective possible». Cet accord, exigé par l’Algérie, ouvre le data room et "assure la confidentialité des données de gestion et de fonctionnement d’OTA qui seront fournies à la banque d’affaires qui travaille pour le gouvernement algérien», explique encore le ministre algérien.
Pour rappel, cette évaluation est confiée par le Gouvernement algérien au cabinet d’affaires américain Sherman and Sterling LLP-France. Le montant de cette évaluation qui ne fait pas donc pas l’objet d’une clause de confidentialité pourra donc être rendu public, une fois l’évaluation achevée.
Les experts ont avancé le montant de 5 milliards de dollars, comme étant le prix de Djezzy, alors que Sawiris, avant de vendre OTA à l’opérateur russe Vimpelcom avait demandé aux autorités algériennes un montant de 7 milliards de dollars pour le rachat de Djezzy.
Prochaine étape : la signature d’un « MOU »
Les titres de Vimpelcom et d’OTH (Orascom telecom holding), dont ceux d’OTA, constituent l’essentiel du portefeuille. Ils sont cotés dans de nombreuses places boursières, dont Londres et New York. Vimpelcom avait racheté en mars dernier le groupe italien Wind Telecom qui détenait 51% d’OTH, propriétaire de 97% du capital d’OTA.
Une fois l’accord de confidentialité conclu, les deux parties passeront à l’étape suivante, à savoir la signature d’un protocole d’intention (memorandum of understanding-MOU) qui définit les modalités et conditions convenues pour la vente d’OTA.
«Lorsque nous aurions signé l’accord de confidentialité, nous allons procéder à la conclusion d’un MOU qui présentera les modalités de vente de Djezzy et les conditions de mise en œuvre de cette opération, avait indiqué M. Djoudi récemment.
Le ministre des Finances se défend de parler d’«honneur» s’agissant du rachat de Djezzy par l’Algérie. Une affaire d’intérêt économique, tente-t-il de convaincre. «C’est une opération économique qui a un intérêt pour l’Etat», a-t-il assuré, précisant qu’«il n y avait pas d’autres opérateurs impliqués dans cette affaire, le gouvernement algérien et les propriétaires d’OTA étant les seuls concernés».