La déroute que les islamistes sont entrain de subir en Égypte, n’a pas laissé indifférent Abdallah Djaballah qui éprouve de la compassion pour ses « frères ». Pour lui, l’éviction de Morsi par la rue est « un coup d’état militaire » qu’il « dénonce énergiquement « en appelant dans le même temps les islamistes à « résister par tous les moyens pour défendre une légitimité obtenue par la voie des urnes.
Le chef du FJD , qui a perdu de son aura, n’hésite pas à faire un parallèle entre ce qui se passe actuellement en Égypte au bord de la guerre civile et le scénario algérien en 1991, au lendemain de l’interruption du fameux processus électoral qui avait failli propulser aux commandes du pays le FIS.
Attaque contre l’institution militaire algérienne
Djaballah a profité de sa conférence de presse pour lancer des charges virulentes contre l’institution militaire algérienne. « Ce qu’ils ont fait en arrêtant le processus électoral en 1992 est un crime contre la démocratie », a-t-il défendu en soulignant que « le prétexte qu’ils ont inventé, selon lequel les islamistes usent de la démocratie pour l’interdire ensuite, est un pur mensonge ».
Abdallah Djaballah va plus loin en accusant les militaires algériens de « putschistes, d’antinationalistes et d’inhumains ». Dans une longue digression, il est revenu sur son parcours d’islamiste et ses démêlés avec « Al Mokhabarate ». Il se considère par ailleurs comme « le fondateur » de la mouvance des frères musulmans en Algérie.
Au passage, il s’en prendra à Amara Benyounès qu’il accuse de faire sans conviction trop de zèle pro-Bouteflika. A propos de ce dernier, à qui il souhaite au passage "une rapide guérison", il revendique l’application de l’article 88 de la Constitution.
"Bouteflika est malade depuis longtemps, et ce sont les autres qui gouvernent en son nom", dit-il en exigeant de « rendre la parole au peuple » au sujet de la présidentielle de 2014.
Au sujet d’un probable candidat unique pour les partis islamistes, le chef du FJD reste plutôt évasif tout en indiquant que des « contacts sont toujours en cours avec les directions du MSP et de Nahda".