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Dissensus autour d’un consensus

08-05-2014 17:39  Rafik Benasseur

La révision voulue «consensuelle» de la Constitution risque de tourner une nouvelle fois à un monologue entre la présidence et les partis, les associations et les personnalités nationales périphériques qui gravitent autour.

Les premières réactions des partis de l’opposition à l’annonce du début des consultations dans une semaine, en prévision de la révision de la Constitution, par le président de la république ne laissent pas l’ombre d’un doute : Les formations regroupées autour de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) viennent de décliner par anticipation l’invitation de Bouteflika.

De fait, le président devra faire avec ses soutiens comme le PT et d’autres petits partis sans grande envergure en attendant de connaitre la position du FFS. Et c’est le scénario de la présidentielle qui semble se réinstaller avec les mêmes acteurs (boycotteurs et souteneurs) et les mêmes actants.

En lisant les réactions de certains représentants de l’opposition, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas sur la même longueur d’ondes avec le président réélu.

Boycott bis reptita !

Qu’il s’agisse du RCD, du MSP, de Jil Jadid, d’Ennahda ou Islah pour ne citer que ceux là, la tendance est au refus catégorique de participer à ces consultations qualifiées de «leurre».

Aux yeux des ex boycotteurs, le président viserait simplement à «se donner une légitimité à travers la participation à ces consultations pour la révision de la Constitution»

Ils reprochent également au président de s’être pris dans son discours au Conseil des ministres, à l’opposition en l’accusant implicitement de faire l’apologie de la «fitna et la violence».

«Que reste-t-il donc du dialogue ? », s’interroge le chef d’Ennahda, relevant «un problème de confiance» entre la classe politique et le pouvoir.

Un fantôme nommé…Ouyahia

Mais au-delà de ce doute sur la bonne volonté du président d’aller vers un une «consultation consensuelle», en s’appuyant sur la commission Bensalah, l’opposition pointe le chef d’orchestre choisi pour ces consultations. En l’occurrence, Ahmed Ouyahia à qui le président a confié la tâche en qualité de directeur de son cabinet, passe visiblement mal.

Pour s’être bien «grillé» plusieurs fois même avec le président, Ouyahia n’est pas l’homme qu’il faut pour ce boulot, aux yeux de l’opposition.

En plus d’être un ancien chef et actuel membre de l’exécutif de son parti le RND, Ahmed Ouyahia traîne beaucoup de casseroles durant son très long passage à la chefferie du gouvernement.

Se pose alors la question de savoir si le président va revoir sa copie ou s’il va foncer contre vents et marées. On le saura la semaine prochaine.



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