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Diplomates en colère

25-06-2011 10:04  Communiqué

Une cinquantaine de cadres du ministère des affaires étrangères ont écrit un pamphlet mettant en cause directement le Secrétaire Général de ce ministère. Ces fonctionnaires en colère ont adressé à Algérie Plus leur écrit que nous publions en laissant l'entière responsabilité à ses auteurs.

La pratique de la diplomatie selon le Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères

Hier, ce haut fonctionnaire s’est livré au vu et au su de tout le monde à une tache inédite au sein du Ministère des Affaires Etrangères : celle de la gestion du parking, jouant les chefs de parc, attribuant les places, délivrant les contraventions, sifflant… sans même se rendre compte des immenses dégâts causés par cette intrusion personnelle dans ce qui relève des attributions d’autres responsables de rang subalterne.

Il est vrai qu’après avoir condamné les toilettes du nouveau siège, fermé à clé les salons de réception des hôtes étrangers afin de se livrer à son occupation favorite : celle de brimer ses collègues et de les espionner, privé certains fonctionnaires de l’usage de l’internet et moult autres brimades, le pire était à craindre…

Ces détails triviaux peuvent paraitre anecdotiques mais ils sont néanmoins importants car ils attestent de la dérive d’un fonctionnaire sans envergure qui n’aura, en définitive, pas compris quel était son rôle véritable. Il sévit maintenant depuis plus de deux ans sans que la paralysie du Ministère des Affaires Etrangères inquiète qui de droit.

De fait, nul autre Secrétaire général que celui-ci n’aura autant œuvré à l’affaiblissement, sans précédent, du Ministère des Affaires Etrangères, Département pourtant censé être la vitrine tout autant que la voix de l’Algérie à l’extérieur et qui peut s’enorgueillir d’avoir eu d’illustres Secrétaires Généraux.

De fait, n’est pas aigle qui veut et, dès sa prise de fonctions, il était évident que ce fonctionnaire avait endossé un habit trop grand pour lui. D’ailleurs, très rapidement ses collègues avaient estimé, qu’au bout du compte, l’intéressé ne méritait pas plus qu’une nomination de Chef de bureau. Ce palier aurait du constituer le summum d’un parcours dont il est, aujourd’hui, manifeste qu’il a été usurpé. Du reste, de graves manquements au tout début de son parcours auraient dû, en toute logique, sonner le glas de sa carrière et, à vrai dire, cela aurait été salutaire.

L’intéressé a pourtant exercé en qualité d’Ambassadeur plusieurs fois et, à voir sa gestion calamiteuse du Ministère des Affaires Etrangères, l’on serait fondé à se demander comment les Postes qu’il a occupés ont été gérés ? Sans doute par le fait du prince car tel était son bon vouloir. Tout comme aujourd’hui. De quoi frémir. Pour ce pays qui ne mérite pas que des médiocres de cet acabit puissent, un jour, exercer d’aussi importantes fonctions et parviennent même à durer sans que les sanctions nécessaires et méritées ne les touchent.

Populiste, islamo-conservateur, qui n’a même pas le courage de s’assumer, l’intéressé n’a-t-il pas, d’ailleurs, revendiqué publiquement, dans un droit de réponse posté dans un journal d’opposition en ligne, de solides prédispositions pour le négoce et affirmé que sa fonction de diplomate ne lui permettant pas de faire du commerce, il avait opté pour l’achat de biens immobiliers à tour de bras ? Loués du reste en forte devises sonnantes et trébuchantes.

Souffrant manifestement du syndrome de la vocation contrariée, l’actuel Secrétaire Général a la haute main sur le magasin du Ministère et toute attribution, fusse d’un simple stylo bille, doit recevoir son aval. Il a créé une atmosphère détestable, plaçant ses pions dans des postes jugés, par pure bêtise, « stratégiques », encouragé la délation et la médiocrité, agressé physiquement l’un des responsables…

L’énoncé de ces déviances ne livre qu’un très bref aperçu des dommages considérables causés par l’intéressé depuis sa prise de fonction et qui a pensé que, pour durer et prospérer, il devait s’entourer d’une clientèle hétéroclite, véritable cour de miracles où de simples sous-fifres et autres coquins sont plus importants que la fine fleur du Ministère.

Les mouvements diplomatiques sont pour lui l’occasion de régler ses comptes. Il récompense ainsi ceux qui, par couardise ou par calculs étroits, l’ont servi sans gloire et sanctionne des fonctionnaires compétents, juste coupables de crimes de lèse-majesté à son égard. Il règne et gouverne à la fois et semble jouir d’une complaisante impunité. C’est à se demander s’il y a un autre pilote dans ce « machin » !

Alors au vu de cette situation calamiteuse qui perdure, comment s’étonner qu’à l’heure où, à nos portes mêmes, se joue le destin des peuples voisins, et sans doute le notre demain, la voix de l’Algérie soit devenue aphone ? Faute d’un capitaine au gouvernail, le Ministère des Affaires Etrangères est aujourd’hui un navire à la dérive, un haut lieu de désolation, livré aux calculs les plus spécieux où le népotisme, le droit de cuissage, le régionalisme et autres maux gangrènent un corps exsangue.

Il est temps que cette dépréciation de l’appareil diplomatique cesse et que l’intéressé qui n’hésite pas à jouer les pères fouettards et à livrer agression sur agression sur ses collègues soit, enfin, mis hors d’état de nuire.

Son bilan est terrible. Il aura réussi le tour de force de mettre en faillite un Département relevant de la souveraineté. A cet égard, et au vu de ce champ de ruines, quelle que soit la sanction qui lui sera infligée, et il faut espérer que cela soit le cas, cette dernière ne suffira pas à le pénaliser comme il se doit au regard des torts immenses causés aux capacités d’action du Ministère des Affaires Etrangères et à son indispensable rôle dans un monde sans cesse plus incertain et où les nombreux défis globaux rendent nécessaire une vigilance de tous les instants afin d’anticiper les évolutions et d’avoir prise sur elles lorsqu’elles se produisent.

A l’évidence l’action extérieure de l’Algérie ne doit plus continuer à être soumise aux délires sans cesse plus fous d’un « épicier », sobriquet donné par ses collègues pour rester en phase avec ceux de Sonatrach qui ont affublé leur PDG de celui de "Hadj Lakhdar Moul El Imara" un sobriquet qui convient du reste parfaitement à notre SG. Plaisanterie à part, il est temps que ce jeu de massacre cesse.

Et il faut souhaiter bonne chance à celui qui le remplacera car remettre sur pied l’outil diplomatique algérien sinistré ne sera pas chose aisée.

Les cadres du Ministère des Affaires Etrangères

Suivent 53 noms suivis de 53 signatures

 

 



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