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Détruire ce qui dérange pour "reconstruire" ce qui arrange, telle est la devise des faiseurs d’Histoire des temps modernes !

23-02-2016 21:49  Contribution

Il y a une tentation, voire un risque énorme, au-delà de l’identité de l’auteur de cet article de presse (argumenté et illustré de solides données officielles d'archives sur l’Irak), Rodrigue TREMBLAY (un économiste, homme politique et professeur québécois connu pour son engagement politique), que les révélations rapportées et traitées ne jouent le jeu des pouvoirs occultes, omnipotents et tentaculaires qui, aux États-Unis ou chez leurs alliés et leurs amis, distillent à doses nanométriquement calculées et «fuitent» périodiquement des  « reconnaissances » d’erreurs géopolitiques, par-ci par-là.

Mais, d’évidence, ces milieux et forces militaro-politico-financiers, à l’échelle mondiale, ne se trompent jamais en stratégie politique. 

Leur potentiel de nuisance intercontinentale est incommensurable, caractérisé par des capacités multidimensionnelles d’anticipation et de prospective (pouvant aller jusqu'à un demi-siècle dans le futur ), des moyens inimaginables (financiers, humains et logistiques) d’analyse théorique et pratique, scientifique et historique, d’observation et de surveillance omni-hypersophistiquées ininterrompues et d’une précision inouïe, d’accumulation et d’exploitation croisée de données classiques et numériques (de la plus névralgique à la plus banale), d’expérimentation d’hypothèses et de schémas théoriques, de maturation patiente d’objectifs au long cours, d’élaboration de scénarios interchangeables et interactifs, d’identification hiérarchisée de cibles potentielles ou réelles (immédiates ou lointaines), de conduite et/ou d’orientation d’opérations tactiques matérialisées, de manipulation et d’instrumentalisation anodines mais redoutables de situations propices à la réaction, à l’ingérence et à l’intervention, de mise en mouvement impersonnelle et dynamique d’évènements et d’acteurs clandestins ou/et publics, individuels et/ou collectifs, indirectement ou directement et enfin d’intervention directe souhaitablement forcée mais à la manière chirurgicale (vite et bien) …

 A ce potentiel (également dédié depuis des décennies au domaine de la conquête spatiale), sont mobilisés et consacrées, quelles que soient la situation ou les difficultés budgétaires et financières, des fonds colossaux incompressibles.

Lorsqu’il y a, de la part de ces milieux, «aveux» publics d’ «erreurs» d’appréciation et d’action dans des désastres humains et matériels précédemment causés, elles ne peuvent concerner que leurs aspects accessoires, circonstanciels et conjoncturels; mais en aucun cas, le fond.

Pour s’en convaincre, il suffit  de survoler la chaine des supposés aveux de l’histoire récente depuis le Vietnam jusqu’au Yémen en passant successivement par la Somalie et le Soudan (donc l’Afrique, déjà), le Liban, la Palestine, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie. Détruire ce qui dérange pour y «reconstruire» ce qui arrange, telle est la devise de ces faiseurs d’Histoire des temps modernes ! 

Des pays (berceaux de l’Humanité et de la prophétie) de civilisation millénaire, rebelles, gênants ont été déstructurés, désarticulés, désaxés, morcelés, pulvérisés et pratiquement rayés de l’Histoire, pour mieux les contrôler, les soumettre, les piller, tuer en eux à jamais ou pour longtemps toute velléité patriotique, de différenciation et d’indépendance.    

Leurs aveux d’ «erreur», voulus tardifs pour mieux les crédibiliser et réhumaniser leurs auteurs, sont inversement proportionnels aux bénéfices engrangés par les « résultats » obtenus pour leurs erreurs ainsi déclamées. 

En effet, maintenant que partout où ils sont passés et que tout ce qu’ils ont foulé ou canardé n’est plus que ruine sur ruine, que le caillou a supplanté la montagne, les gravats les édifices, que nulle fausse note ne se fait entendre dans les chorales «indigènes» locales (dirigeantes et dirigées), que tout ne jure que par la force de l’agresseur ou de ses «concoctés» ailleurs et que les épargnés du massacre sont neutralisés et/ou terrorisés, il est bien trop facile de clamer un mea culpa faussement éprouvé mais savoureusement célébré et grassement (sous peu ou déjà) payé, avec (en prime) un blason redoré et une virginité sauvegardée.  

Avec ce terrible jeu de violence/repentance, admirablement minuté et brillamment exécuté, il ne pourra (et à grande échelle) qu’être aisé (pour ceux-là qui ont vaincu dans un combat inégal) de récolter la mise et de pérenniser la mainmise, dans une ambiance soumise...   

Mustapha  ZEDIRI.

Retraité - ANNABA.



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