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Désamorcer la tension dans la région : Le Gouvernement annonce des mesures importantes au profit des jeunes du Sud

11-03-2013 19:15  Lila Ghali

Le Gouvernement semble avoir pris toute la mesure de la tension qui prévaut au sud du pays où les frustrations sociales légitimes des jeunes sont exploités par d’aucuns, en Algérie et probablement aussi de l’étranger, pour nourrir des velléités de rupture politique.

Alors que l’on a observé ces derniers jours  un chassé croisé de membres du gouvernement au sud, un conseil interministériel a été réuni dimanche  sous la présidence de Abdélmalek Sellal.

Des mesures à caractères sociales et économiques ont été prises et devraient être mise en application assez rapidement dans le but  de désamorcer la tension sociale qui est palpable dans certaines villes du Sud, comme Laghouat, Ouargla, Hassi Messaoud. Ainsi, apprend –t -on, la sous-traitance en matière d'emploi au Sud sera, désormais, régulée à la faveur d'une instruction du  premier ministre relative à la gestion de l'emploi dans les wilayas du Sud .

"A l'effet de prévenir toute forme de disparité salariale, les entreprises faisant appel à des prestataires de services pour la réalisation des travaux de toute nature, sont tenues d'inclure dans les contrats une clause portant sur l'application d'une grille des rémunérations qui ne saurait être inférieure à 80% de leur grille en vigueur pour des postes similaires", dit en substance cette instruction.

Désormais, les entreprises de sous-traitance ne peuvent bénéficier que de 20 % de la prestation de service. Ce qui n’est pas de nature à leur plaire, car jusque-là ces entreprises, qui se sont constituées en lobby se livraient à un véritable esclavagisme des temps modernes, obligeant les personnes qui ont le privilège d’être recrutées à leur verser jusqu’à 80 % de leur salaire.

La même instruction précise aussi que dans le cas d'inexistence de postes similaires au sein de l'entreprise donneuse d'ordre, il est fait référence en matière de rémunération aux salaires versés dans la branche au niveau local, précise cette instruction.

Par ailleurs, les entreprises activant dans les régions du sud du pays devront désormais accorder la priorité dans leur recrutement à la main-d'œuvre locale.

"Le recours au recrutement d'une main-d’œuvre hors wilayas n'est autorisé que dans la proportion des postes à pourvoir n'ayant pas de profil correspondant localement", précise encore l'instruction du Premier ministre. Les besoins en main-d’œuvre des entreprises implantées dans les wilayas du Sud, y compris celles dont les sièges sociaux se trouvent hors de ces wilayas, "doivent être obligatoirement satisfaits en priorité et notamment pour la main-d’œuvre qui n'est pas hautement qualifiée par le recours à la main-d’œuvre locale conformément à la législation en vigueur".

En cas d'indisponibilité des profils demandés sur le marché du travail local, ajoute le Premier ministre, une dérogation "exceptionnelle" peut être accordée par le wali, territorialement compétent, pour le recours à une main-d’œuvre hors wilaya sur un rapport "dûment motivé, assorti de l'avis des services compétents de l'emploi".

Les employeurs sont tenus, par ailleurs, de notifier à l'agence habilitée, ou à la commune, tout emploi vacant, dans leur entreprise qu'ils souhaitent pourvoir, et de transmettre à l'agence habilitée les informations relatives aux besoins en main-d’œuvre et aux recrutements effectués, conformément aux articles 18 et 19 de la loi n° 04-19 du 25 décembre 2004.

Enfin,  dans le souci d'améliorer les compétences professionnelles de la main-d’œuvre originaire des régions du Sud, le Premier ministre a instruit les entreprises, qui recrutent des agents insuffisamment qualifiés, à assurer la formation directement ou par l'intermédiaire des centres de formation professionnelle par une formation à la carte.

Ces mesures sont annoncées au moment où le Comités des jeunes chômeurs du sud s’attellent à la préparation de la manifestation de jeudi qui se veut, selon les organisateurs une réponse au premier ministre qui avait qualifié les membres de ce comité de « groupuscule ».



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