Des dizaines de salafistes ont manifesté vendredi à Alger contre un projet du gouvernement de rouvrir les synagogues fermées pour des raisons de sécurité dans les années 1990.
Après la grande prière hebdomadaire à la mosquée Al-Mouminine, (les croyants) dans le quartier populaire de Belcourt, des dizaines de personnes ont tenté de marcher dans la rue mais ont été bloqués par la police."Non à la judaïsation de l'Algérie", "Algérie musulmane", criaient-ils en dénonçant en même temps l'offensive israélienne à Gaza.
Les manifestants répondaient à un appel du religieux salafiste Abdelfatah Hamadache à "s'opposer à la réouverture des synagogues" qui, selon lui, préfigure "une normalisation des relations de l'Algérie avec Israël".
Le nouveau ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, avait récemment annoncé que l'Algérie était disposée à rouvrir les synagogues au bénéfice d'une petite communauté juive qui vit dans la discrétion.
Le ministre a également suscité l'ire des intégristes et la surprise des laïcs avec un discours d'ouverture et de tolérance envers toutes les religions et ceux qui choisissent de ne pas faire le jeûne du Ramadhan.
Cette manifestation n'est pas elle même une surprise tant l'intolérance est une donnée majeure chez les intégristes, tant est grande aussi chez eux l'envie de régenter la société selon leurs standars.
Cela étant, le gouvernement et en particulier le nouveau ministre des affaires religieuses mérite encouragements et soutien pour son ouverture d'esprit, sa tolérance, son humanisme et sa volonté de vivre en harmonie avec les autres religions conformément aux préceptes de l'Islam.