Suite à la parution de notre article sous le titre «Des fantômes au Ministère des Affaires étrangères», nous avons appris que le titulaire du poste supérieur inoccupé depuis près de deux ans ( la Direction de la Promotion des Investissements ) a refait surface comme par enchantement. Il a réintégré son bureau dans la semaine qui a suivi la parution de notre article.
Nous avons été curieux de savoir quelle a été la situation de ce cadre supérieur vis-à-vis de son administration pendant les deux années écoulées? Etait-il déclaré en congé spécial ou en congé de maladie? Ou bien était-il en absence autorisée et bénite par sa hiérarchie? Les personnes interrogées nous ont indiqué qu’une chose était sûre : ce fonctionnaire n’a jamais cessé d’être rémunéré pour une mission qu’il n’a certainement pas remplie.
Ces pratiques seraient devenues, semble-t-il, monnaie courante dans la maison, et leur éradication requière autant la sanction de leurs auteurs que celles de leurs responsables hiérarchiques qui se rendent complaisamment complices de tels dépassements.
C’est dans une telle ambiance, nous apprend-on, que le mouvement diplomatique 2017 est en cours de préparation sous la direction de Ramtane Lamamra qui aurait choisi de le placer sous le signe "irréprochable" du «mérite et de l’assiduité». Qui va donc évaluer le mérite et l’assiduité des fonctionnaires méritant de figurer sur la liste des heureux sortants en poste à l'étranger ?
Dans l’élaboration de ce mouvement diplomatique, on nous assure que tous les critères, même les plus insignifiants, seront pris en considération. Espérons que celui de l’exigence en matière de rationalisation des ressources et de réduction des dépenses publiques, dictée par la politique d’austérité qui a touché toutes les institutions et tous les secteurs y compris les plus démunis, sera prise en grande considération.
Cela étant, des économies importantes pourraient être réalisées cette année si le Département de Lamamra consentait à dégraisser les nombreuses ambassades surpeuplées d’un personnel diplomatique majoritairement désœuvré. C’est le cas notamment de plusieurs postes en Europe et en Amérique du Nord à l’instar de nos ambassades à Rome, Bruxelles, Berlin, Londres, Madrid, Vienne, Ottawa et New York où le budget annuel de maintien d’un diplomate, même de grade inférieur, se situerait entre 100.000 et 150.000 euros. Il suffirait nous dit-on d’appliquer rigoureusement la réglementation prévoyant le rappel des diplomates au bout de quatre années d’exercice en poste sans complaisance et sans recours excessif à la formule complaisante du «maintien pour nécessité de service».
Le MAE s’engagera-t-il concrètement dans cet exercice de rationalisation devenu plus que nécessaire? C’est en tout cas, ce qui est vivement souhaité.