Suite aux violences qui viennent de se produire à Ajaccio, en Corse (France), un haut responsable local analyse la situation et insiste sur le changement de la politique française dans l’ile de Beauté.
Après les tristes événements d'Ajaccio, les autorités corses sont déterminées à s'atteler aux problèmes de fond pour que le feu n’embrase pas l’ile de Beauté, a déclaré à Sputnik Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse.
"Nous avons pris contact avec les pompiers bien sûr pour les soutenir. Nous allons leur rendre visite (…) avec Gilles Siméoni, président de l’exécutif. Nous allons également aller à la rencontre des habitants de ce quartier difficile des Jardins de l’empereur", a raconté M.Talamoni.
Et d'ajouter qu'il s'agissait de rassurer les gens, de rencontrer les victimes de part et d’autre.
"Il est certain qu’il y a eu des quartiers qui étaient abandonnés ces dernières années, ces dernières décennies et aujourd’hui nous en récoltons les fruits amers de cette politique d’abandon", a estimé l'homme politique.
Selon ce dernier, la politique française menée en Corse depuis des décennies est largement responsable de ces événements déplorables et on se retrouve à présent avec des dérives que la France connaît depuis très longtemps et qui commencent malheureusement à atteindre la Corse.
"C’est une contamination en quelque sorte. Le guet-apens contre les pompiers, ce sont des choses que l’on voit en banlieue française, mais que l’on n’a jamais vu en Corse. Puis, les réactions racistes, notamment, le saccage d’un lieu de prière, ce sont des choses que l’on n’avait jamais vus", a-t-il souligné.
Et de rappeler que la Corse avait été la première terre d’Europe à instaurer la tolérance religieuse.
"Vous savez que pendant la Seconde Guerre mondiale, les Juifs ont été protégés par la communauté corse. On a une solide tradition de tolérance religieuse et ces idées d’extrême-droite, des idées racistes aujourd’hui portées par quelques groupuscules qui s’agitent beaucoup ces derniers mois, sont contraires à la culture et à la tradition corses", a relevé M.Talamoni.
D'après ce dernier, cette contamination vient directement de ce qui se passe en France.violences à Ajaccio
Le gouvernement français a sous-estimé les humeurs, les opinions anti-islamistes et antimusulmanes, tout en négligeant le danger de radicalisation et de comportements de certains quartiers et de certaines populations.
Après le guet-apens tendu à des pompiers et des policiers le soir du réveillon dans un quartier sensible d’Ajaccio, des Corses s’en sont pris notamment à une salle de prière musulmane. Dimanche 27 décembre, deux enquêtes ont été ouvertes et deux hommes interpellés.(Agence)