Le président Abdelaziz Bouteflika a reçu aujourd’hui mardi le Maire de Paris M. Bertrand Delanoë, en visite de travail en Algérie. C’est un rare «privilège» que vient d’accorder le chef de l’État à un homme responsable d’un pays occidental depuis son retour au pays en juillet dernier après son hospitalisation à…Paris.
Le président a certes reçu entre autres le prince de l’émirat d’Abou Dhabi, Rached Ghannouchi et Caïd Essebsi mais jamais un responsable occidental. C’est donc une fleur qu’il offre à Bertrand Delanoë qu’il reçoit chez lui, alors qu’il continue d’observer sa convalescence. Au delà de l’amitié qui lie les deux hommes, le maire de Paris est connu pour être un grand ami de l’Algérie.
Contrairement aux autres responsables de l’Hexagone de gauche comme de droite, Delanoë a souvent exprimé son soutien à l’Algérie et dénoncer les crimes coloniaux. C’est lui-même d’ailleurs qui a inauguré une place commémorative de la tragédie du 17 octobre à Paris où il dépose chaque année une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes algériennes jetées à la Seine.
Lundi, il avait réaffirmé à Alger, à l’occasion d’une conférence de presse, sa condamnation de la colonisation française et des crimes qui ont été commis contre les algériens. Une prise de position courageuse alors même qu’il est venu discuter avec le wali d’Alger Abdelkader Zoukh sur la poursuite de la collaboration bilatérale, notamment dans l'urbanisme et l'environnement.
Il le vaut bien…
Signe de l’honneur que Bouteflika accordé à son hôte, c’est lui-même qui a demandé à le recevoir. «La rencontre, a eu lieu à la demande du président» a glissé le maire de Paris à l’AFP. Et d’ajouter qu’elle a porté «surtout sur la coopération entre la France et l'Algérie». Pour cause, Delanoë est connu pour être un proche de François Hollande. Aussi ce petit tête à tête a dû servir la visite en Algérie du Premier ministre Jean-Marc Ayrault les 16 et 17 décembre prochains. Le chef de Matignon ramènera avec lui «importante délégation» de ministres et d’hommes d’affaires pour conclure des accords de partenariats.
Auparavant, le ministre de l’industrie, Amara Benyounès se rendra mercredi à Paris pour préparer cette visite au nom du Premier ministre Abdelamlek Sellal. D’autres ministres français dont Nicole Bricq (commerce), Moscovici (finances), Arnaud Montebourg (redressement productif) devraient faire le chemin inverse. Ce chassé croisé des responsables intervient dans le sillage de la visite officielle effectuée il y a une année par le président Hollande en Algérie et qui avait scellé les retrouvailles entre les deux pays après la parenthèse tendue sous Nicolas Sarkozy. Signalons que c’est la troisième fois que le maire de Paris, qui quittera ses fonctions dans quatre mois, effectue une visite en Algérie.