C’est désormais officiel, l'Algérie participera bel et bien aux cérémonies du 14 juillet à Paris qui donneront le coup d'envoi des grands rendez-vous devant marquer en 2014 le centenaire de la Première guerre mondiale.
C’est le chef de la diplomatie algérienne lui-même qui en a tranché la polémique à l’occasion d’une sortie symbolique au port d’Alger.
"L'Algérie participera, dans le même format et dans les mêmes conditions que 80 autres nations dont des citoyens sont tombés sur les champs de bataille de la Première guerre mondiale, à la manifestation prévue à Paris à cet effet", a dit Ramtane Lamamra. Et d’ajouter que "le peuple algérien assume toute son Histoire et honore ses propres contributions à la liberté à travers le monde".
Voilà qui a le mérite d’être clair au moment ou la polémique commence à enfler en Algérie sur l’opportunité ou pas que l’armée algérienne participe à ce défilé.
En effet, l’information balancée par inadvertance par le ministre Français des Affaires étrangères Laurent Fabius sur un plateau télé, le 20 juin sur la présence de soldats algériens lors des cérémonies du 14 juillet sur les Champs-Élysées, a été froidement accueillie en Algérie.
"Le peuple assume son histoire"
Compte tenu du contentieux historique entre l’Algérie et la France mais surtout le refus de cette dernière de s’excuser pour ses crimes coloniaux, les algériens ne souhaitent pas que la France s’en sorte à bons comptes et que l’Algérie passe l’éponge.
Signe de la rancune populaire vis-à-vis de la France coloniale, un collectif baptisé "Non au défilé des troupes algériennes le 14 juillet 2014", avec des responsables du Front national, s'est constitué pour protester contre cette présence des soldats algériens sur les Champs-Elysées.
De même que l’organisation nationale des moudjahidine (ONM) dirigée par Said Abadou s'est opposée publiquement à la présence de militaires algériens au défilé à Paris.
Drapeau algérien brûlé
Le nouveau ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni à quant à lui préféré botter en touche considérant que la politique étrangère relevait des prérogatives du président de la république.
"La politique extérieure et de la Défense nationale relèvent des prérogatives du président de la République", a-t-il répondu aux journalistes ce mardi à la même occasion.
Pendant ce temps, le MAE algérien a dû condamner "fermement" la profanation en France du drapeau algérien le 30 juin avant le match Algérie-Allemagne en huitième de finale de la Coupe du Monde de football au Brésil à Bourges en France.
Lamamra a déclaré que les autorités algériennes souhaitent que l'enquête ouverte en France pour provocation publique à la haine raciale après qu'un drapeau algérien a été brûlé à Bourges "aboutisse afin que l'auteur de ce crime subisse la rigueur de la loi", a-t-il précisé.