Nabil Farès, écrivain et psychanalyste, est décédé ce matin à l'âge de 76 ans, dans un hôpital parisien, des suites d'une longue maladie. Il sera enterré à Marseille, selon la radio nationale sans donner plus de précisions. De parents originaires de Kabylie, Nabil Farès est né en 1940 à Collo. Il est le fils d’Abderrahmane Farès, président de l’Exécutif provisoire de Rocher Noir après les Accords d’ Evian,
Nabile Farès participe aux grèves lycéennes en 1956 puis rejoint l'ALN la même année à Tunis. Après des études de philosophie, de sociologie et de psychanalyse, il a enseigné en Espagne, en Algérie et en France. Au début des années 80, il a été maître de conférences à l’université d’Alger où il occupait la chaire de professeur de littérature universelle et de littérature et psychanalyse.
Ses cours étaient particulièrement suivis à l’amphi « B » par des étudiants qui se souviendront certainement de sa rigueur, de son éloquence mâtinée d’un brin de désinvolture qui le distinguait dans le corps professoral de l’ILE, un des fleurons de l’université algérienne dans les années 80.
Ses contributions dans le domaine de la psychanalyse ont été publiées notamment dans la Revue Chimères et la Revue du collège de psychanalystes.
Écrivain, poète, penseur et dramaturge prolifique, Nabil Farès a publié plusieurs ouvrages dont trois traduits en Anglais, « Un passager de l’Occident » (Le Seuil, 1971) et « L’exil et le désarroi » (Maspero,1976) et « Chant d’histoire et de vie pour des roses des sables » (L’Harmattan, 1978).
En 1970, il publie aux éditions du Seuil son premier roman « Yahia pas de chance », traduit en Tamazight par Achab Ramdane aux éditions éponymes.
Son œuvre évoque l’exil et l’éloignement, un sujet qui occupe une place importante dans nombre de ses livres comme « L’Exil au féminin : poème d’Orient et d’Occident » (L’Harmattan, 1986) et « Les Exilées, histoires », (Amok, 2001).
Il a également écrit des textes pour théâtre, notamment « Dialogues d’immigrés en France », « Histoire de Malika et de quelques autres » et « Corps tombés de guerres obscures ».
Intellectuel, universitaire, Nabil Farès est connu aussi pour son engagement politique en faveur de la démocratie et des droits de l’homme.