Et çà repart dans le sud algérien… ! Le cycle infernal de l’émeute-représsion a replanté son décor hideux ce vendredi à Touggourt dans la wilaya de Ouargla où la population locale, poussée à bout a attaqué, c’est le cas de le dire, vendredi après-midi, un commissariat de police situé au quartier Draa El Baroud.
Le bilan de ces violents affrontements est déjà très lourd puisqu’il y a eu mort d’homme. Au moins deux jeunes manifestants, Toumi Meftah (24 ans) et Malki Nourredine (20 ans), ont péri dans des circonstances troublantes alors que les blessés se comptent par dizaines. Coté policiers, le bilan n’est moins lourd une trentaine de CNS ont été grièvement blessés.
Comme à chaque fois ce sont toujours des histoires de logements et de lots de terrains mal ou non distribués, ou encore de non raccordements aux réseaux d’alimentation de gaz et de l’eau portable. Des revendications somme toute banales qui n’auraient pas dû provoquer autant de dégâts matériel et humains. Mais il faut croire que l’incurie de l’administration est un mal difficile à guérir en Algérie.
A un jet de pierres de Hassi Messaoud
Nul ne pourra gober le fait que des citoyens habitants dans la wilaya la plus riche d’Algérie à une portée de fusil de Hassi Messaoud en soient privés de ce minimum vital. Il est difficile de convaincre ces habitants déjà pas très gâtés par la nature où le thermomètre atteint les 45 degrés en été que les autorités locales ne les ont pas abandonnés.
On assiste hélas à une réédition du mauvais scénario de Ghardaïa dont les plaies ont du mal à cicatriser après prés d’une année d’affrontements sanglants, une dizaines de morts et des centaines de blessés.
La coupe est vraiment pleine. Ces mèches qui s’allument dans nos régions du sud font peur. Elles signifient que le calme légendaire de nos compatriotes là bas n’est aujourd’hui qu’une …légende.
A Draa El Baroud, la poudre a «parlé»
Les jeunes de Touggourt et Ghardaïa, tout comme ceux de Tamanrasset, Illizi et Bechar ont presque les mêmes problèmes et les mêmes aspirations que ceux d’Oran, Alger et Constantine. Il est facile de crier à la «manipulation» ou la «main étrangère» quand on rechigne à assurer l’eau potable aux habitants.
Le problème réside pourtant dans la gestion calamiteuse des collectivités locales où l’argent public est siphonné par des réseaux occultes au détriment développement de ces populations.
A quelques exceptions prés, ce sont les mêmes pratiques qu’on observe un partout dans toute l’Algérie où les émeutes et les mouvements de protestations font désormais partie de la vie de tous les jours.
C’est dire que les pouvoirs publics sont tenus de faire du développement préventif au lieu d’avoir à gérer ces excès de violences qui peuvent s’avérer incontrôlable surtout dans ces régions délicates du grand sud. Pour cause, à Draa El Baroud la poudre a malheureusement parlé…