Chacun de nous peut constater, notamment en flânant dans les rues de nos villes, qu’un certain nombre d’initiatives d’intérêt public, prises soit par les autorités locales soit par de simples citoyens, qui sont intéressantes à priori sur le papier, finissent par se métamorphoser en fiascos et en regrets, et cela à cause d’un manque de prévoyance, d’une absence de suivi et de vision à long terme.
Par exemple, est-ce bien sensé de placer des boîtes à ordures un peu partout sur les trottoirs de nos cités si personne ne vient les vider une fois remplies, est-ce bien raisonnable de mettre des bacs à fleurs pour agrémenter nos squares si on ne prévoit pas des agents pour venir les arroser, est-ce très utile que des bénévoles initient des campagnes d’assainissement dans nos quartiers si leur actions restent sans lendemain ?
Notre problème, peut-être, est que, parfois malheureusement, nous donnons l’impression de regarder pas plus loin que le bout de notre nez et de nous préoccuper davantage de gérer tant bien que mal le présent plutôt que de préparer sérieusement l’avenir. Nous réalisons ainsi beaucoup de projets mais est-ce que nous veillons toujours à assurer leur bonne maintenance et leur entretien dans le temps ? Nous érigeons beaucoup d’infrastructures mais est-ce que nous faisons tout ce qu’il faut pour empêcher leur dégradation plus ou moins accélérée ? C’est comme si nous détruisions un peu chaque jour ce que nous avions construit la veille !
Dans la vie, rien n’est acquis une fois pour toutes dès le commencement ( à part la mort ) et presque tout, si on veut s’en sortir, est une affaire de volonté et d’efforts soutenus et également, c’est vrai, d’un pourcentage de chance. ( Mais la chance est une variable que personne ne prétend maîtriser! ). Lorsqu’on plante un rosier, lorsqu’on construit une maison, lorsqu’on est partie prenante d’une œuvre collective, il faut en prendre soin et s’y consacrer tous les jours, un peu comme un bon jardinier bichonne ses fleurs, un peu comme une mère de famille élève son enfant. Et cette manière d’être rigoureux et conséquent dans ses actes doit être le souci permanent autant des responsables que des citoyens lambdas. Si jamais ensuite, qu’à Dieu ne plaise, un malheur survient, il restera au moins à chacun la satisfaction d’avoir fait ce qu’il avait à faire !