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Dalil Boubakeur hors jeu

02-01-2014 01:17  Rafik Benasseur

Beaucoup, en Algérie comme en France sont convaincus depuis longtemps déjà que l’éternel recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur est quasiment un "officiel" musulman au sein des gouvernements successifs en France. Il est rarissime de l'entendre tenir un discours qui sinon contradictoire du moins divergeant avec la position officielle de la république française.On sait qu'il est aussi citoyen français mais tout de même...

Dalil Boubakeur fait dans l’excès de zèle à toute preuve quand l'occasion est trop de se mettre au service de la droite ou de la gauche pour la rater. Comme un haut responsable français, il s'exprime sur tout ce qui touche à la république quitte à confondre les membres de la communauté qu'il représente par ses grands écarts. Tout le monde se souvient de l'interview délicieuse qu'il avait accordé à un journal israélien en plein bombardement de Ghaza en 2009.

Il y louait notamment la démocratie israélienne et le "génie des juifs". On s'en doute, de ces doux mots Dalil Boubakeur attendait un retour sur investissement. Et pour ce faire, il est même tombé à bras raccourcis contre le Hamas coupable d'après lui d'avoir provoqué la réaction de l'armée israélienne... Même les israéliens eux même ont dû afficher profil bas face à une prise de position du chef des musulmans de France.

Dalil et Anelka

Ce fut moralement scandaleux. Mais qu'importe pour le grand recteur, la rectitude morale n'étant pas un gage de son maintien à son poste. Plutôt que de séduire les musulmans de France par son discours et son programme, mieux valait pour lui de s'offrir les gros soutiens politiques pour se rendre indéboulonnable y compris vis à des marocains.

Le CRIF apprécie sans doute le magistère de Dalil Boubakeur à la Grande mosquée de Paris. Il vient une nouvelle fois de le prouver contre un musulman avec une sacré dose de zèle. Dalil Boubakeur a en effet cru opportun de pondre un communiqué de son institution pour dénoncer la "quenelle"(un signe assimilé à tort ou à raison à un salut nazi) du footballeur  Nicolas Anelka en soutien à l'artiste Dieudonné, la bête noire des sionistes de tout poil en France.

Dalil Boubakeur qui n'a pas jugé utile de dénoncer la boutade scandaleuse de François Hollande sur la situation en Algérie, ou encore la chasse aux musulmans qui bat son plein en France, a bondi comme un brave soldat pour dénoncer l'acte "antisémite" d'Anelka ! Comme si la réaction automatique du CRIF et de Manuel Valls ne suffisait pas, Dalil a jugé utile de jouer le religieux effarouché.

C'est assurément un chemin de croix pour un homme qui est davantage à l'aise dans son costume d'homme politique que dans son "qamis" de religieux qu'il a cessé d'être depuis des années. L'ami de Sarkozy est désormais de Hollande et Valls ferait mieux de franchir le pas pour être en paix avec ses envies. Quand à sa mission théoriquement au service des musulmans de France, Dieu reconnaîtra les siens...



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