L’envoi par la présidence de la république du Directeur Général de la sûreté nationale (DGSN) M. Abdelghani Hamel à Ain Salah pour tenter de désamorcer la crise a quelque chose de bizarre. Certes le DGSN est un cadre respectable et compétent au service de l’Etat qui gère correctement ses troupes.
Mais est-il de son ressort d’aller convaincre les citoyens de Ain Salah et Tamanrasset d’accepter l’exploitation du gaz de schiste comme le propose le gouvernement ?
C’est assurément une mission presque impossible qui a été assignée au chef de la police tant il ne s’agit pas d’un problème de sécurité qui se pose au sud. Où sont donc passés le gouvernement et surtout le ministre de l’énergie censé être aux avants postes de cette mission ? Il n’a échappé à personne que Abdelghani El Hamel a été envoyé à Ain Salah par défaut.
Il est allé pallier l’échec retentissant de Youcef Yousfi à convaincre les population locales légitimement inquiètes que le gaz de schiste n’est pas une menace pour leur environnement. Abdelghani El Hamel est aussi parti faire le boulot qui aurait dû être celui du Premier ministre Abdelamlek Sellal.
Ce dernier s’étant limité à un très court message sur Facebook dans lequel il rassurait que l’exploitation du gaz du schiste n’est pas l’ordre du jour de son gouvernement.
Hamel en pompier
Sauf que son ministre de l’énergie a soutenu exactement le contraire et le même jour sur Ennahar TV…
Le chef de la police n’aurait sans doute pas souhaité être mêlé à une affaire délicate provoquée et mal gérée par le gouvernement. Les mouvements sociaux, le trafic de drogue et du carburant aux frontières ainsi que les affrontements quasi quotidiens remplissent amplement son agenda. Ses troupes sont donc sur le pied de guerre chaque jour que Dieu fait pour trouver du temps à consacrer au gaz de schiste…
Saadani s’inquiète… pas Sellal !
C’est un constat de carence incontestable que l’on doit faire du gouvernement réduit à suivre comme, nous tous, les péripéties de la colère citoyenne à Ain Salah.
Le fait est que même le FLN, simple parti politique, a dépêché une délégation sur place pour tenter de faire entendre raison à nos concitoyens du sud. Amar Saadani a alors raison de réclamer un remaniement ministériel et même la chefferie du gouvernement pour assumer ses responsabilités en tant que parti majoritaire.
Pendant ce temps, le Premier ministre se fait curieusement très discret comme si tout baigne…
A moins que son sort soit déjà scellé et qu’il attend tranquillement qu’on lui annonce la (bonne ?) nouvelle.