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Crise au FLN : Fin et… suite

30-08-2013 16:45  Rafik Benasseur

L’élection de Amar Saïdani à la tête du FLN a-t-elle sonné le glas d’une longue crise organique aux ramifications politiques qui ont irradié le corps de l’Etat ? Rien n’est pas mois sûr contrairement à ce que pourrait suggérer le plébiscite de l’ex président de l’APN.

Le fait est qu’Abderrahmane Belayat et ses partisans ne s’avouent pas vaincus, loin s’en faut, après la «fête» de jeudi à l’Aurassi. «Illégale» et «dangereuse» se sont –ils empressés de décréter cette réunion controversée du Comité central qui a porté Saïdani à la tête du FLN selon la bonne vieille recette de la cooptation.

Mais en 2013, ce procédé sonne faux dans les mœurs politiques à plus forte raison à six mois de la présidentielle pour laquelle le FLN, parti du pouvoir et au pouvoir et appelé à jouer son rôle de machine électorale pour donner l’onction politique l’homme choisi par les décideurs.

Le plébiscite de jeudi de Amar Saïdani ne semble pas en tout cas avoir mis fin à la crise ni légitimer l’heureux élu. La lettre ferme adressée le même jour par le coordinateur du bureau politique Abderrahmane Belayat au ministère de l’intérieur lui signifiant qu’il ne reconnait pas cette réunion qualifiée «d’illégale», est signe que Saïdani ne représente qu’un seul clan. Du moins, son élection ne fait pas consensus.

«Nous vous assurons notre opposition aux résultats de la réunion de cette session», a-t-il écrit au ministère de l’intérieur qui a autorisé cette réunion. Abderrahmane Belayat s’est appuyé dans sa plaidoirie sur l’article 9 du règlement intérieur du CC et de l’article 158 des statuts du parti qui, selon lui, disposent que lui seul est habilité à convoquer une session du Comité central. Autrement dit, la réunion de l’Aurassi est frappée de nullité… !

Belayat contre attaque

Mieux encore, Belayat s’appuie sur la décision du Conseil d’État rendue publique annulant l’autorisation obtenue par le groupe de Boumahdi pour la tenue d’une réunion du Comité central. Il y a donc comme un goût d’inachevé pour les conclavistes de l’Aurassi. Le coordinateur du bureau politique qui est un véritable renard du sérail, est loin de baisser les bras, porté sûrement par des cercles influents au sommet de l’Etat qui voient d’un mauvais œil la remise des clés du FLN à Amar Saïdani.

Et Belayat n’est pas seul dans cette contre attaque. Des membres du CC se sont fait entendre eux aussi, en invitant «les institutions de l’État concernées à annuler ce qui s’est passé à l’Aurassi, contre la loi, la justice et le FLN ». C’est dire que la réunion du CC attendue depuis huit mois et qui aurai dû remettre FLN sur rails, risque tout simplement d’ouvrir un front de refus. Et, sous réserve d’un «coup de fil» de dernière minute qui sifflerait la fin de la récréation, la partie promet d’être disputée entre les deux clans dans ce qui s’apparente à une répétition générale de la présidentielle d’avril.



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