Les pilotes espagnols aux commandes de l'avion de Swiftair, affrété par Air Algérie, qui s'était écrasé le 24 juillet 2014 au Mali, provocant le décès de 116 passagers et membres d'équipage, "n'avaient jamais été formés pour affronter de telles situations", a dénoncé ce lundi le plus important syndicat de pilotes de ligne espagnol SEPLA.
En effet, les membres de l'équipage, tous espagnols, "n'ont pas activé" le système anti-givre, ni procédé aux manoeuvres idoines pour s'extirper d'une situation de décrochage, comme l'a déjà mentionné le rapport final du Bureau d'enquêtes et d'analyse français (BEA), publié en avril dernier.
L'obstruction par du givre des capteurs de pression des moteurs a diminué la poussée des moteurs, ce qui a entrainé une perte de vitesse de l'avion et finalement le décrochage avait indiqué le rapport du BEA.
Les formations complémentaires ignorées par Swiftair
"Les pilotes n'avaient jamais été formés pour affronter de telles situations", a regretté le syndicat des pilotes espagnols qui rappelle qu'une nouvelle réglementation avait été formulée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), à la suite du crash du vol Rio-Paris d'Air France, en juin 2009, qui a été confronté au même problème de givrage que le McDonnell Douglas MD83 de Swiftair.
Les formations complémentaires initiées par l'OACI ont été ignorées par Swiftair avant le crash révèle le syndicat. "Nous n'apprenons pas de nos erreurs", a martelé Ariel Shocrón, chef du département technique du syndicat SEPLA, qui a souligné que pour éviter ce genre de catastrophe, il est nécessaire d'avoir "besoin de plus d'entraînement et de meilleure qualité."