Les deux milles supporters algériens qui ont accompagné l’équipe nationale au Brésil sont tous rentrés au pays. Les trainards ont embarqué dimanche dans le dernier vol charter Air Algérie. Si ces deux milles supporters ont eu le privilège de se rendre au Brésil, un rêve que tout un chacun caresse, voire Coppa Cabana et mourir, ce voyage dans la Mecque du football a été un peu gâché par une organisation pour le moins chaotique de la part de Touring Club Algérie contre lequel les supporters sont vraiment remontés. Et pour de bonnes raisons.
Le Touring recourt à la sous- traitance
Les responsables de TVA, qui ont certainement flairé le bon coup dans cette affaire de déplacement massif des supporters au Brésil, ont sauté à pieds joints sur l’occasion. Sauf que le tour opérator national n’a pas le savoir faire pour une opération aussi lourde que la prise en charge de 2.000 supporters. D’où d’ailleurs le recours à la sous- traitance avec « une boite » française, supposée connaitre le marché brésilien. Erreur de choix de la part des responsables de TVA qui ont payé le prix fort pour une prestation frisant parfois le scandale.
« Les responsables de Touring Club Algérie se sont fait arnaquer par un intermédiaire qui les a mis en relation avec la boite française », avoue un algérien résident au Brésil, appelé à la rescousse pour servir de traducteur au moment du check in dans les hôtels. « Si les responsables de TVA avaient pris contact avec nous on aurait pu trouver mieux que cette boite française qui n’a vu dans l’affaire que le côté argent », poursuit ce ressortissant algérien.
Scènes de violence
Si le transfert de l’aéroport de Belo Horizonte s’est fait dans des conditions plus ou moins acceptables, une fois dans les hôtels, les supporters algériens sont livrés à eux même. La première surprise désagréable, c’est de constater sur place que les hôtels ne sont pas du tout ce qui avait été promis. Des trois étoiles au lieu de cinq étoiles. Pire, les supporters sont contraints à des chambres twin et parfois obligés de partager la chambre avec des personnes inconnues.
Ainsi, des journalistes femmes ont failli se retrouver dans la même chambre que des supporters hommes. Il aura fallu toute une gymnastique pour éviter l’incident. Des scènes de violence ont été observées dans certains hôtels où des supportes s’en étaient pris aux responsables de Touring club, eux même dépassés, alors que les représentants de la boite française responsable de la pagaille ont préféré s’éclipser.
« J’ai payé 50 millions, on m’a promis une chambre single et là je me retrouve avec une personne étrangère, qui plus est dans un hôtel où il n'y a même pas de shampoing » peste un supporter oranais. Dans la cité balnéaire de Comboriu, certains supporters, notamment à l’hôtel El Pires, ont improvisé spontanément un mouvement de protestation en sortant leurs bagages sur le trottoir après avoir constaté que l’établissement hôtelier ne correspond pas au package proposé.
Hôtels bas de gamme
Mais le calvaire des supporters algériens ne se limite pas à l’hôtel. Il y a aussi les trajets dans ce pays qui ressemble à un continent avec ses 8 .700.000 kilomètres carré. En effet, pour bien arrondir ses bénéfices, le voyagiste français avec lequel TVA a sous-traité a choisi des hôtels bas de gamme et distants de plusieurs centaines de kilomètres des stades où devait se produire les Verts.
Pour rejoindre les stades de Bélo Horizonte, Curitiba ou encore Porto Allegre, certains supporters ont du faire des dizaines d’heures de bus pour arriver au stade complètement épuisés par un trajet souvent fait de nuit. Pour les supporters partis avec TVA, pas de problèmes de ticket de stade, et c’est déjà ça, car pour d’autres, venus avec Kouba-voyage même ce ticket, il fallait l’acheter sur place au marché noir. Les prix ont atteint les 300 dollars.
Au moment du retour vers Alger, c’est la même galère au niveau de l’aéroport de Sao Polo. De nombreux supporters, après des heures de trajets, se retrouvent sans carte d’embarquement. Ce qui a pour effet de provoquer des scènes de violence hallucinantes, sous les regards médusés des brésiliens. Ce que ces milliers de supporters garderont de ce voyage au pays du roi Pelé, c’est indiscutablement la belle page écrite par les hommes de Halilhodzic. Mais ils n’oublieront pas de sitôt l’arnaque dont ils ont été lez victimes de la part de Touring Club Algérie, lui-même roulé dans la farine par un sous-traitant français sans scrupules.