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Corruption de haute voltige...

18-06-2013 14:57  Rafik Benasseur

Alors que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge Khelil, dont on ne sait même pas s’il sera inculpé ou pas, voilà qu’un câble pète encore dans ce secteur de l’énergie à ce point affaiblit.

L’inculpation de l’actuel PDG de Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, son prédécesseur, Abdelkrim Benghanem, un ex-responsable de la distribution et quinze autres cadres du groupe, par la justice rajoute une louche à des scandales de corruption à la pelle qui gangrènent l’économie nationale en général et le secteur stratégique de l’énergie en particulier. Il est à craindre que cette nouvelle mise en accusation ne soit qu’une énième séquence d’un long film d’horreur dont les algériens se seraient bien volontiers passés.

Nourredine Bouterfa et son prédécesseur Abdelkrim Benghanem qui passaient leur temps à nous menacer de hausses du prix de l’électricité sous peine de nous plonger dans le noir, ne sont finalement pas aussi honnêtes que cela. L’Etat a pourtant consenti d’énormes investissements pour permettre à la Sonelgaz de se mettre à niveau.

Comptes courant… alternatifs

Mais il semble bien que cet argent n’est pas forcément allé là où il aurait dû servir. Les deux patrons de ce géant national l’ont court-circuité pour atterrir dans des comptes alternatifs. C’est hélas le modus operandi de toutes les opérations de corruption dont se sont rendus coupables des gestionnaires indélicats qui usaient de l’argent de beaucoup d’entreprises et institutions publiques comme s’il s’agissait de leur propre portefeuille.

La corruption s’est à ce point généralisée dans les entrailles de l’économie nationale grâce à une embellie inégalée des cours du pétrole qui a rendu les organismes de contrôle moins regardants sur les sous et les dessous des finances publiques.

Et dans le cas de la Sonelgaz, le préjudice risque abyssal tant ce sont deux dirigeants successifs qui sont pris la main dans le sac. Autrement dit, le détournement de l’argent de la société s’étale sur plus d’une décade !

 La corruption irradie un secteur "énergique"

Il serait intéressant de chiffrer le manque à gagner de la compagnie. Le montant risque de s’avérer de très haute voltige et donner des vertiges aux algériens qui sont déjà éprouvés par les factures salées de Bouterfa et avant lui Benghanem.

Au-delà, l’inculpation de ces deux responsables, confirme ceux que tous les algériens soupçonnaient à savoir que les responsables font très peu cas de l’argent public qu’il dilapident et volent dans une totale opacité.

Du coup, on ne manquera pas de s’interroger sur la couverture politique assurée à ces «pilleurs» par Khelil et ses acolytes.

Son successeur Youcef Yousfi a déclaré lundi que Bouterfa et Benghanem devraient «assumer leurs responsabilités». Il a promis aussi que «le ministère ainsi que tous ses cadres se tiendront au service de la justice». C’est la seule lueur d’espoir dans cette boite noire qu’est devenue le secteur de l’énergie fortement irradié par des ondes de corruption.



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