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"Consommons algérien", une parade DZ

22-04-2015 15:41  Rafik Benasseur

Ne pouvant faire face à la déferlante des importations massives, les pouvoirs publics reprennent la bonne vieille recette maison qui consiste à brandir le slogan «Consommons algérien».

C’est l’ingénieuse «stratégie» dont a accouché le conclave tenu mardi à Alger sous les auspices du ministère du Commerce. Première mesure, le département de Benyounès prévoit d’organiser dimanche prochain à Alger une journée d'information portant sur la thématique «consommons algérien».

Cette action de promotion et de valorisation du produit algérien sera généralisée, selon le ministère, à travers les directions de commerce, à l'ensemble des wilayas durant la semaine du 26 avril au 3 mai 2015.

Selon le ministre du Commerce, Amara Benyounès, «cette campagne est organisée dans l'objectif d'inciter le consommateur à orienter ses choix de consommation vers les produits fabriqués localement».

Pour ce faire, le ministre a tenu hier une séance du travail avec le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, des représentants d'organisations patronales ainsi que des cadres du secteur, pour préparer cette campagne.

Autrement dit, à défaut de corriger voire changer le modèle de croissance économique et couper les têtes de l’hydre de l’import-import, les pouvoirs publics comptent se lancer dans la com’ dans la pure tradition du «berrah».

On attendait mieux du ministère du commerce premier responsable du bazar algérien. Surtout dans ce contexte de contraction inquiétante des recettes en devises dans le sillage de la chute des prix du pétrole.

L’OMC et le «patriotisme économique»

Il ne suffit pas en effet d’inviter les algériens à consommer le produit local pour qu’ils s’exécutent. Faut-il d’abord assurer la disponibilité de tous les produits à des prix abordable et de bonne qualité. Ce qui est loin d’être le cas quand on sait que même l’oignon est importé des émirats arabe unis.

C’est dire que cette campagne de Benyounès a l’allure d’un cautère sur une jambe de bois.

Les pouvoirs publics seraient mieux inspirés de prendre des décisions et mesures courageuses que dicte la délicatesse du contexte économique. En l’occurrence, le report des projets géants non prioritaires et la réduction du train de vie de nos administrations sont le minimum à faire pour montrer l’exemple.

Amara Benyounès semble se réveiller en déclarant qu’il « est temps d'agir pour sauver et préserver notre production». Or il est lui-même l’un des plus fervents partisans de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC avec comme conséquence immédiate la mort de ce qui reste de nos PME.

Il est presque risible d’entendre un champion de l’ouverture débridée du marché algérien gloser sur le «patriotisme économique».



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