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Conférence internationale sur l'Irak lundi à Paris

09-09-2014 18:51  Abbès Zineb

La France accueillera lundi 15 septembre à Paris une conférence internationale sur "la paix et la sécurité" en Irak, pays menacé par les jihadistes de l'Etat islamique, a annoncé le président François Hollande, qui se rendra en Irak vendredi. Cette conférence "rassemblera les partenaires internationaux et régionaux qui adhèrent à cet objectif et contribuent à sa réalisation. Elle sera inaugurée conjointement par le président François Hollande et le président (irakien) Fouad Massoum", a indiqué la présidence française dans un communiqué.

"Dans la perspective de cette conférence, le président de la République effectuera une visite en Irak le 12 septembre. Il apportera aux autorités irakiennes le soutien de la France pour lutter efficacement contre les terroristes de Daech (l'Etat islamique, ndlr), protéger les populations civiles et rétablir l'Etat de droit sur l'ensemble du territoire national", a précisé la présidence. Les jihadistes de l'Etat islamique, qui ont lancé en juin une offensive fulgurante et pris le contrôle d'une large partie du nord de l'Irak, sont également présents en Syrie et ont proclamé l'établissement d'un califat islamique à cheval sur les deux pays. De nombreuses exactions leur sont attribuées.

L'EI a aussi revendiqué la décapitation de deux journalistes américains, filmée et diffusée sur internet. D'après le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, cette conférence devrait permettre de "prendre une série de dispositions en matière de renseignement et en matière militaire" et de prendre des mesures pour "couper les ressources" de l'ةtat islamique. Reconnaissant que ce groupe se comportait comme "un véritable ةtat" dans les régions qu'il contrôle, le ministre français estime aussi nécessaire de "mener une action sociale pour couper les soutiens" dont l'EI peut disposer dans la population.

Discours attendu d'Obama

Le président François Hollande avait fait de la formation d'un gouvernement irakien un préalable obligatoire à une conférence internationale sur l'Irak. Un nouveau cabinet dirigé par le Premier ministre Haïdar al-Abadi a été approuvé lundi, mais les poste-clés de l'Intérieur et de la Défense n'ont pas encore été pourvus. L'incertitude demeure sur les pays invités à participer à cette conférence. C'est surtout la question de l'Iran qui pose problème: Bagdad et Téhéran, capitales de deux pays voisins à majorité chiite, se sont rapprochées depuis la chute du dictateur irakien Saddam Hussein, renversé dans la foulée d'une invasion des troupes américaines en 2003.

L'Iran exerce aujourd'hui une influence importante sur les autorités irakiennes mais, pour certains, elle est à l'origine de la marginalisation de la communauté sunnite du pays, dont une partie a appuyé en réaction l'offensive de l'Etat islamique. Et l'Iran apporte son aide en Syrie au régime de Bachar al-Assad contre l'Etat islamique mais aussi contre l'opposition islamiste et modérée, soutenue par l'Occident. Téhéran pourrait monnayer son influence sur les autorités irakiennes en échange d'un assouplissement des Occidentaux sur le dossier nucléaire.

Les Etats-Unis, dont le secrétaire d'Etat John Kerry est attendu au Moyen-Orient pour une offensive diplomatique destinée à établir une large coalition contre l'Etat islamique en Irak, ont démenti tout projet de coopération avec l'Iran dans la lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique. Le président américain Barack Obama doit s'exprimer solennellement mercredi soir sur la stratégie qu'il entend mettre en place pour contrer les jihadistes de l'EI.

Après une première phase entamée le 8 août et centrée sur la protection des installations américaines avec quelque 150 frappes aériennes initialement dans le nord de l'Irak et étendues ce week-end à l'ouest du pays, M. Obama affirme vouloir passer à une nouvelle étape plus offensive. Son allocution interviendra à la veille du 13e anniversaire des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Les Etats-Unis ont annoncé que plus de 40 pays, dont des pays arabes de premier plan, participeraient, d'une manière ou d'une autre, à la coalition contre l'EI. (Afp)



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