Enfin ! Le très attendu communiqué de la présidence de la république sur l’évolution de l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika a fini par tomber. «L’accouchement» a été très long et difficile face à un flot de rumeurs qui flambent chaque jour un peu plus.

Bien que le texte laconique des services de la présidence est loin d’être un chef d’œuvre de clarté, on retiendra que l’état de santé du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, «s'est nettement amélioré».

C’est le passage le plus important de cet effort de communication visiblement forcé.

Pour cause, les algériens se posaient depuis une semaine des questions légitimes sur la santé du président évacué au Val de Grâce il y a plus d’une semaine. Au-delà de l’arrière pensée de chaque citoyen, il s’agit tout de même d’un devoir constitutionnel d’informer le peuple de l’évolution de la santé de son président officiellement malade.

Le bon sens aurait donc voulu que les autorités poursuivent la ligne de conduite observée depuis le samedi 27 avril qui a consisté à autoriser le Pr. Bougherbal d’expliquer aux algériens les détails du malaise du président. Cet exercice a été salué par tous les acteurs politiques et les médias, dés lors que la maladie est une épreuve physique qui n’a strictement rien de politique.

Sauf que Bougherbal a été prié d’avaler sa langue ces derniers jours laissant l’opinion sans nouvelles du président.

Forcément, les rumeurs les plus folles refont surface en l’absence d’une information médicale crédible.

Sans doute que ce laconique communiqué des services de la présidence a été inspiré par les questionnements quasi quotidiens des journaux algériens sur l’état de forme du président.

 Une bonne nouvelle mais…

Ayant constaté que les algériens commençaient à s’impatienter du retour du président, on a ainsi jugé utile de dégonfler les spéculations via ce communiqué.

On sait désormais, officiellement, que l’état de santé de Bouteflika «s’est nettement amélioré». C’est en soi une bonne nouvelle de nature a rassurer l’opinion. Mais le communiqué de la présidence pèche par son imprécision sur la durée de l’indisponibilité du président de la république. Abdelaziz Bouteflika doit, lit-on, observer «une période normale de repos prescrite par ses médecins».

Il est certes «normal» que le chef de l’Etat observe un repos après un tel malaise. Ce qui l’est moins c’est le silence sur sa durée. Le communiqué de la présidence ne précise pas non plus où le président devra-t-il observer ce repos. Au val- de- Grâce ? En Suisse ? En Algérie ?

Il a va sans dire que ce communiqué parcimonieux ne renseigne pas les algériens sur le lieu où se trouve actuellement le président. En tout état de cause, même si cet effort de communication soulage un peu les craintes des algériens, il semble motivé par le souci de stopper les interrogations sur l’absence prolongée du président et la nature de ses ennuis de santé.

Ce n’est donc pas un bulletin de santé mais une simple assurance qui vaut ce qu’elle vaut.