Algérie 1

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Commander ou servir

19-03-2017 11:16  Amine Bouali

Depuis l'aube des temps, le métier de chef attire laconvoitise du plus grand nombre. A tel point, qu'aujourd'hui, des enfants, dèsqu'ils arrivent à admettre qu’ils doivent faire quelque chose dans la vie,expriment le souhait d'exercer, une fois adultes, la belle profession de chef.Par les temps ultra-libéraux qui courent, le peuple lui-même, s'il ne tenaitqu'à lui, se verrait volontiers devenir patron ou Président-directeurgénéral.         

Le métier de chef est attractif pour la plupart des gens, carils le créditent d'un pouvoir qui est synonyme, à leurs yeux, de privilèges etde passe-droits. Notamment dans des pays comme le nôtre où le respect desdroits du citoyen par les différents types d'autorité qui sont sensésadministrer la société, n'est, hélas, pas toujours honoré et dans lesquels ledroit des chefs prime parfois (ou souvent) sur le droit.                                                                      

Tous les chefs attirent autour d'eux des affinités deconviction mais également des allégeances d'intérêt. Et ils recrutent aussibien des partisans sincères que des opportunistes de métier dont le principal"talent" (si on peut dire !) est de se mettre toujours au service des plus offrants puis de lestrahir à la moindre occasion, dès que d'autres chefs leur auront proposésmieux.                                        

Ainsi est faite l'ingrate loi des hommes qui, aussitôt quevous devenez un chef, vous fournira une armada "d'amis" et delaudateurs qui iront chercher ailleurs, dès que tournera le vent, leursnouveaux principes et leur nouvel idéal. C'est la loi banale et classique desconvictions opportunistes et des engagements mercenaires.                                        

L'absence ou le manque de démocratie et la piètre carrurehumaine et professionnelle de certains détenteurs de pouvoir (à différentséchelons et dans divers domaines) sont les raisons essentielles qui autorisentces derniers à user et abuser de leur autorité, en pratiquant, chacun dans sasphère "d'incompétence", le désormais célèbre "terrorismeadministratif", l'exclusion culturelle, la discrimination sociale oul'intolérance religieuse.                                   

Mais c'est aussi dans ces infortunés pays du tiers-monde, quedes hommes et des femmes tentent d'accomplir, chaque jour que Dieu fait,dignement leur difficile métier de vivre.                                                      

Gandhi filait lui-même sa laine et marchait pieds nus dansles rues de Bombay. Plus modestement, cet ancien responsable de la Santé d'unewilaya de l'intérieur de l'Algérie, avait toujours sur lui deux stylos :l'un qu'il payait de sa poche pour écrire ses lettres personnelles et l'autre,fourni par l'administration, qu'il utilisait pour traiter son courrier de bureau.

Le grand privilège dans la vie n'est pas de commander maisde servir. Et le seul commandement qui vaille, ici-bas, est d'essayer d'êtreutile et de se mettre au service d'une noble cause ou d'un grand dessein.Sinon, à part ça, tout le monde a le droit d'être chef ! Même si, d'unecertaine manière, on l'est tous un petit peu : chef de nos moutons, de nosillusions et de nos regrets !

 



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