Les investissements chinois à l'étranger ont plus que doublé en août, tandis que les investissements étrangers en Chine enregistraient au contraire un nouveau recul, à leur plus bas niveau depuis quatre ans, selon des chiffres officiels publiés mardi.
Hors secteur financier, les investissements chinois à l'étranger ont totalisé 12,62 mrd USD le mois dernier, soit une augmentation de 112,1% sur un an, après avoir déjà enregistré un bond de 85% en juillet, a indiqué le ministère chinois du Commerce.
Pékin, désireux de sécuriser ses approvisionnements de matières premières et ses débouchés commerciaux en plein ralentissement de la croissance chinoise, encourage vivement les entreprises du pays à accélérer leur développement à l'international.
Selon le gouvernement, les investissements chinois à l'étranger pourraient dépasser cette année, pour la première fois, les investissements directs étrangers (idE) en Chine.
De fait, offrant un saisissant contraste, les idE dans le pays, à l'exclusion du secteur financier, ont plongé de 14% sur un an en août à 7,20 mrd USD, soit le plus faible volume enregistré depuis juillet 2010.
Shen Danyang, porte-parole du ministère, a réfuté l'idée que les multiples enquêtes lancées par Pékin contre les pratiques commerciales de groupes étrangers --pharmaceutiques, agroalimentaires, automobiles ou informatiques-- aient pu dissuader certains investisseurs: "Il n'y a aucun lien", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse.
En revanche, il a précisé que la Chine voulait réviser trois lois supervisant les firmes étrangères ou coentreprises, afin d'offrir "un cadre légal plus stable, transparent, et prévisible".
Sur les huit premiers mois de l'année, les investissements chinois à l'étranger ont grimpé de 15,3% sur un an, à 65,17 mrd USD.
Sur cette période, les investissements à destination de l'Union européenne ont plus que triplé (+257,1%), ceux vers le Japon ont grimpé de 116,7% et ceux vers la Russie de 73,3%, tandis que les Etats-Unis enregistraient une hausse de 16% (à 3,26 mrd USD).
A l'inverse, les idE en Chine se sont repliés de 1,8% sur les huit premiers mois de 2014, à 78,34 mrd USD.
Les investissements nippons ont plongé de 43,3% à 3,16 mrd USD, alors que s'avivaient les tensions géopolitiques entre Pékin et Tokyo.
Les investissements américains ont reculé de 16,9% à 2,08 mrd USD et ceux en provenance de l'Union européenne (UE) de 17,9% à 4,20 mrd USD.
En revanche, ceux de Corée du sud --plus proche diplomatiquement de la Chine-- ont bondi de 31,3%, à 3,02 mrd USD.
La Chine connaît actuellement un vif ralentissement de sa croissance économique, qui pourrait enregistrer en 2014 --selon la prévision de Pékin-- sa plus faible performance depuis 14 ans (+7,5%). (Afp)