Loin de nous l'idée d'accabler M. Chakib Khelil, l'ancien ministre de l'Energie, qui a été pendant 11 ans à la tête d'un département ministériel stratégique pour l’Algérie.
Mais après son départ du gouvernement et après, certes, une longue période de silence, Chakib Khelil fait, depuis quelques temps, son possible pour ne pas passer inaperçu. D’abord, il a fait le tour des zaouias. Et, depuis environ une année, il s’exprime régulièrement sur des sujets économiques, à l’occasion de visites dans des villes de l’intérieur du pays, des discours qu’il diffuse systématiquement sur Internet.
Personne, dans la vie, ne souhaite être accablé par le mauvais sort. Et nous ne nous lasserons pas de souligner que, lorsqu’une accusation est brandie, ni la presse ni la rumeur publique ne sont habilitées à juger quiconque ni à le condamner au bûcher de la vilenie.
Cependant le souci d'existence médiatique de Chakib Khelil interpelle l’observateur sur au moins deux choses. D’abord sur la solitude du dirigeant politique en général, confronté aux aléas de sa fonction, à l'ingratitude des hommes et à sa propre vérité, une fois quitté le pouvoir.
Ensuite «l’agitation» médiatique appuyée de l’ancien ministre de l’Energie a des chances d’être interprétée comme une volonté de sa part d’être candidat à l’élection présidentielle de 2019, encore recouverte par un épais voile de mystère.
Le 8 mars 1979, Abdelaziz Bouteflika a cédé son poste de ministre des Affaires étrangères et n'a pas rompu une seule fois, pendant une vingtaine d’années, le silence parfait qu'il s'était imposé à lui-même. Avant de revenir ensuite sur la scène politique, d’une manière surprenante mais triomphale.
L'avenir politique de M. Chakib Khelil reste un point d'interrogation mais, quoi qu’il arrive dans un an, il existe une vie avant et une vie après le pouvoir.