Algérie 1

Icon Collap
...

Chakib Khelil, il était temps… !

12-08-2013 18:18  Rafik Benasseur

Ouf… ! Enfin la justice algérienne fonce contre Chakib Khelil. Il était temps, alors que d’aucuns estimaient que la justice en Algérie n’a pas les mains libres pour s’attaquer à un aussi grand "poisson".

Le lancement aujourd’hui par la Cour d’Alger d’un mandat d’arrêt international contre l’ex-ministre de l’Energie et des mines, Chakib Khelil ainsi que 8 autres personnes impliquées dans l’affaire dite Sonatrach 2, confirmé par le procureur général près la même Cour de justice, Belkacem Zoghmati, est une bonne nouvelle. Une très bonne nouvelle même !

C’est sans doute l’événement que les algériens retiendront de cette année 2013 tant l’homme paraissait intouchable compte tenu de ses solides liens avec des responsables influents au cœur de l’Etat.

Mais l’ère de l’impunité a vécu ; et Chakib Khelil qui narguait tout son monde, est désormais dans la mire de la justice de son pays… enfin son deuxième pays.

Il convient donc de féliciter la justice algérienne, qui n’est pas un modèle d’indépendance soit dit en passant, d’avoir décidé de frapper le serpent à la tête comme le dit l’adage populaire bien de chez nous.

Intouchable dites vous ?

Ce mandat d’arrêt, en attendant que cet homme, qui a saigné le pays une décennie durant, rende compte devant le juge, est de nature a requinquer quelque peu la réputation de la justice algérienne décrite à raison d’ailleurs comme étant aux ordres des maitres du moment.

L’effet domino

Incontestablement, c’est un grand coup dans la fourmilière de la corruption en Algérie. Les lignes vont désormais bouger et tous ceux qui ont piqué leur nez dans l’argent sale, aussi puissants soient-ils, devraient paniquer.

Pour cause, Chakib Khelil incarnait aux yeux de l’opinion publique l’impunité absolue voire l’arrogance d’un homme assuré d’un parapluie quoi qu’il fasse.

Mais les temps ont changé et les ripoux sont appelés tôt ou tard a répondre de leurs actes. Chakib Khelil qui a été clairement mis en cause par un témoin devant la juge italienne Alfonsa Ferraro du parquet de Milan. Bedjaoui reconnaissait qu’il remettait de l’argent directement à l’ex-ministre de l’énergie.

Ainsi, les deux hommes ont encaissé par exemple 197 millions de dollars de pot-de vin au titre de "frais d’intermédiation" entre 2007 et 2009 via la société "Pearl Partners Limited", basée à Hong Kong et contrôlé par…Farid Bedjaoui.

Ce "jeune" ainsi pris en flagrant délit a dû "balancer" son "vieil" ami Khelil.

La justice algérienne ne pouvait donc fermer l’œil face à un dossier aussi bétonné de preuves contre l’ex-puissant patron du pétrole et du gaz algérien. Tant mieux, pourvu que cela dure… !



Voir tous les articles de la catégorie "Focus"