En se voyant refuser illégalement une autorisation de réunir le Comité central du FLN après avoir rempli toutes les conditions requises, Belayat et compagnie savent désormais à qui ils ont affaire. "Drabki" ou pas, pourfendeur du DRS et du général Toufik ou pas, Amar Saadani dispose bien d'un grand soutien.
L'homme n'est certes qu'une marionnette politique, mais il est tenu par des câbles en fer forgé... Il ne faut surtout pas en vouloir au directeur de l'administration locale de la wilaya d'Alger (DRAL) qui a signifié aux émissaires de Belayat qu'il avait autre chose à faire que celle de recevoir un dossier devant sceller le sort de Amar Saadani.
Notre fonctionnaire est peut être apolitique. Mais pas ceux qui lui ont intimé, jeudi dernier, l'ordre d'être sec et un tantinet discourtois avec Nouredine Djaffar, Kassa Aissi et Abdelkader Cherrar. La sentence est tombée : Abderrahmane Belayat et la majorité des membres du Comité central qui veulent avoir la tête de Saadani, n'auront jamais la possibilité de le faire même si leur procédure ne souffre pas l'ombre d'une illégalité.
C'est que la décision n'émane d'ailleurs pas du petit bureau du DRAL certainement indépendant de sa volonté de faire appliquer la loi.
Drôle de... DRAL
Ce qui s'est passé ce jeudi à la wilaya d'Alger est un forfait politique que tout algérien doit dénoncer. C'est une privatisation éhontée du pays par un groupe plus soucieux de son avenir politique et la défense de ses intérêts que de celui du pays qui s'annonce entre guillemets...
Au-delà du fait que ce scandale administratif relève il est vrai de la "cuisine" interne du FLN habitué aux intrigues, tous les algériens doivent prendre conscience que leur pays est devenu un territoire de non droit. Amar Saadani qui a eu l'outrecuidance et le toupet de s'attaquer en des termes crus au DRS, colonne vertébrale de l'armée, et son chef, se voit renaitre comme un sphinx alors qu'on le donnait politiquement fini.
Saadani hors d'atteinte de Bouteflika
On a cru comprendre pourtant que le président Bouteflika l'a définitivement lâché l'autre jour dans son message de condoléances aux victimes du crash de l'avion militaire. Il faut croire apparemment que la charge ne ciblait pas le chef fauteur de troubles du FLN. Saadani lui-même d'ailleurs en a fait la même interprétation. Qu'est ce que cela signifie politiquement ?
En prononçant un refus catégorique au groupe de Belayat de se réunir pour avoir la tête de Saadani, ceux qui tirent les ficelles, signifient clairement que ce dernier reçoit les ordres de leur part. Il ne sert à rien maintenant de tirer des plans sur la comète pour tenter d'expliquer le secret de la survie politique de Saadani mais aussi de son soudain "courage" de s'attaquer au général Toufik. Tout le monde sait désormais d'où est parti le coup. De la même manière qu'on sait que la charge de Bouteflika s'adressait à d'autres responsables mais pas à Saadani.